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Interview avec Semmler

Interview avec Semmler
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Auguste "Semmler" Massonnat est l'un des commentateurs anglophones de Counter-Strike les plus suivis au monde. Membre du duo RoomOnFire avec Anders Blume, il commente avec son co-caster des matchs de la scène CS:GO, où il est rejoint par des milliers de spectateurs. Entre la gestion de leur chaîne de streaming et la création d'un tournoi nommé Caseking of the Hill, Auguste "Semmler" Massonnat a accordé une partie de son temps à Millenium, le temps d'une interview.

Interview avec Semmler

Auguste "Semmler" Massonnat est l'un des commentateurs anglophones de Counter-Strike les plus suivis au monde. Membre du duo RoomOnFire avec Anders Blume, il commente avec son co-caster des matchs de la scène CS:GO, où il est rejoint par des dizaines de milliers de spectateurs. Entre la gestion de leur chaîne de streaming et la création d'un tournoi nommé Caseking of the Hill, Auguste "Semmler" Massonnat a accordé une partie de son temps à Millenium, le temps d'une interview.

 

[M] Laemey : Bonjour Semmler, merci de répondre à l'invitation de Millenium pour faire cette interview. Pourrais-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?


Auguste "Semmler" Massonnat : Bonjour, je m'appelle Auguste Massonnat, mon nom est Semmler sur la scène CS:GO et la scène gaming. Je suis un commentateur de Counter-Strike.

 

Apparemment tu as fait tes débuts sur StarCraft ?

 

J'ai fait mes débuts sur Bloodline Champions, puis j'ai fait un peu de StarCraft 2, Dota 2, et depuis près d'un an et demi je suis « full-time » Counter-Strike.


Il y a une semaine, tu as annoncé la création d'une chaine de streaming, RoomOnFire, avec ton co-caster Anders. Qu'est-ce que ça vous apporte de plus par rapport à NiP Gaming chez qui vous étiez ? Quel est votre objectif avec RoomOnFire ?

 

Être liés à une équipe peut nous limiter, d'un point de vue de sponsors et d'organisation. Quand notre nom est « NiP Gaming », si l'on veut travailler avec une autre équipe, il peut y avoir des problèmes. Notre but est d'être complètement stables et séparés de toute équipe. C'est aussi pour ça qu'on a pris un nom qui n'a pas de rapport avec les jeux, RoomOnFire. C'est un nom qui était sur une liste pendant deux mois et on a enfin réussi, au fur et à mesure, à en enlever ici et là jusqu'à tomber sur ce nom là. On voulait quelque chose de générique, de large, et c'est pour ça qu'on a choisi ce nom. On a créé notre propre marque juste pour avoir la liberté de travailler avec qui on veut, pouvoir faire nos propres projets sans se faire de soucis pour notre nom, qui serait lié à une autre équipe. Bien évidemment, on voulait faire ça depuis le début, mais on étaient liés avec NiP. Tout était bien quand on travaillait avec NiP, mais au fur et à mesure, vu qu'on grandissait avec la chaîne, on voulait faire plus, c'était la prochaine étape.

 

 

 

RoomOnFire, la chaîne de streaming créée par Semmler et Anders

 

 

La première semaine du Caseking of the Hill, tournoi que tu as créé avec Anders, s'est achevée la semaine dernière avec la victoire de Na'Vi. Comment vous est venue l'idée de créer votre propre tournoi ?

 

Le fait que nous soyons dépendants d'autres pour la majeure partie du contenu de notre chaîne est pénalisant pour nous. On stream des événements, comme par exemple les tournois StarSeries ESEA, mais il faut que les organisateurs prévoient quelque chose pour que nous puissions travailler. Ca devient alors un peu tendu quand pendant deux mois il n'y a rien qui se passe, et que du coup nous n'avons rien à streamer. Avoir son propre contenu, permettant un stream régulier qui nous appartient, ça enlève ce problème pour nous. Maintenant, toutes les semaines, les gens savent que RoomOnFire streamera du CS:GO les mercredi soirs. Et du bon CS, ce qui est important aussi. Au final, c'est vraiment juste ça. Avoir notre propre contenu, que nous contrôlons et dont nous pouvons faire ce que nous voulons.

 

Le format de Caseking of the Hill est assez original. Toutes les semaines, un roi gagne le tournoi, et revient la semaine suivante pour défendre son titre face à des concurrents. C'est un format que l'on retrouve surtout sur les jeux TV, et que l'on a pas forcément l'habitude de voir sur la scène CS:GO. Pourquoi avoir choisi ce format ?

 

J'adore ce format ! Il y a toute l'histoire autour du roi : qui va pouvoir le détrôner ? Il y a des gens, comme moi, qui sont excités de voir s'ils tiendront la semaine prochaine, s'ils vont réussir à continuer, et s'ils réussissent, la pression monte semaine après semaine. J'adore ce format, et je suis vraiment content que les sponsors, comme Caseking, aient accepté de faire un tel tournoi, et que les joueurs apprécient d'y participer. Pour nous, ce format est un grand succès, bien qu'on verra à travers le temps comment il évolue. Je pense que les gens vont beaucoup apprécier, et qu'on verra des histoires se former, des équipes qui reviennent, ou le roi qui maintient le pouvoir.

 

 

 

Le premier tournoi créé par Semmler et Anders : Caseking of the Hill

 


Ce format permet également de tester les nouvelles line-up, suite au départ ou à l'arrivée d'un joueur dans une équipe. Votre but était-il d'avoir une vision globale de l'évolution de la scène CS:GO, semaine après semaine ?

 

Bien sur, on aimerait avoir les gros noms du T1, les NiP, les Dignitas, les Na'Vi, mais notre but est également de permettre aux équipes du T2 de participer à des tournois en Bo3 avec des équipes sérieuses et de gagner de l'argent. Le gagnant remporte 750€ et le second 250€, ce qui est très intéressant pour les équipes. Il n'y a pas beaucoup d'opportunités pour les équipes de remporter de l'argent sur la scène CS:GO, à part si elles arrivent dans le Top 4 d'une LAN. Au moins, maintenant, tous les mercredi soirs, les équipes qui ne peuvent pas forcément participer aux LAN ont une opportunité de remporter de l'argent pouvant leur permettre de continuer à s'entraîner. Je trouve que ça peut être également intéressant pour les viewers, car ça leur permettra de voir certaines équipes que l'on ne voit pas énormément en LAN.

 

Il y a quelques semaines le changement de map pool de l'ESL Cologne a fait couler beaucoup d'encre. Allez-vous vous adapter à ce modèle ou gardez-vous les anciennes map ?

 

On est pas encore décidés. Au début, on voulait faire le map pool que tout le monde connait, car après ESEA j'étais convaincu que ce map pool aurait un grand succès, toutes les map ayant été jouées lors de cet événement. Maintenant, on va voir comment ça se passe avec les nouvelles cartes. Si on mettait directement Cobblestone et Overpass, ce serait un problème pour les équipes qui s'entraînent encore sur ces cartes. En parlant avec les différentes équipes, la majorité n'était pas sûre de vouloir jouer si nous mettions les nouvelles cartes tout de suite. Du coup, on reste pour le moment avec un format classique, mais après Gamescom il est possible que notre map pool change.

 

Vous voyez avec les équipes quand elles se sentiront prêtes à passer sur les nouvelles cartes, ou quand vous les sentirez prêtes ?

 

On sait que les joueurs ne s'entraînent pas sur ces cartes pour le moment, même si quelques équipes commencent à se pencher dessus. Enfin, ils sont tous en train de cacher leur jeu, ils étudient les map de leur côté mais ne veulent rien montrer. C'est important pour eux, car s'ils tombent sur ces cartes à Gamescom, ça serait l'élément de surprise pour vaincre leurs concurrents. Après Gamescom, ça ne m'étonnerait pas qu'on change les cartes et que l'on suive ce modèle.

 

 

 

Semmler captivé lors des Copenhagen Games 2014

 

 

Vous n'avez pas eu trop de soucis à convaincre les équipes de participer à votre tournoi, sachant qu'il y en a beaucoup en ce moment, avec la DreamHack, la Gfinity G3, l'ESL One.. ?

 

La première semaine c'était assez intéressant, car tout le monde était en vacances. Trouver quatre équipes a vraiment été compliqué, mais on a eu un très bon line-up, je suis très content. Je pense qu'on va encore avoir de très bons line-up pour les semaines suivantes. Ce qui rend ce format intéressant pour nous, c'est qu'on a pas besoin de chercher trois équipes par semaine. Quand on a notre roi, c'est une équipe de gérée, elle reviendra la semaine suivante et il ne manque plus que deux équipes. On est en train de voir en ce moment si on peut mettre en place les équipes à l'avance, et avec la G3 à la fin du mois ça peut être intéressant de voir pour trouver des équipes à ce moment-là. Après Gamescom ce sera probablement plus simple, le tournoi se terminant début octobre.

 

Caseking of the Hill se terminant début octobre, vous avez des projets pour la suite ?

 

Pour l'instant, on est toujours en train de parler avec nos sponsors. C'était vraiment exceptionnel pour Anders et moi d'avoir réussi à avoir notre propre sponsor, c'était un véritable objectif pour nous. Maintenant que nous avons notre premier sponsor, on aimerait continuer. Si on pouvait avoir deux ou trois tournois, ou d'autres activités à faire à côté, ce serait vraiment bien. On est toujours en train de voir, de réfléchir à tout ça. Quand Caseking of the Hill sera terminé, on verra si on continue avec Caseking ou si on part sur quelque chose d'autre. Il y a encore deux mois avant que ça arrive, on a encore le temps !

 

 

 

Semmler et son co-caster Anders lors de la DreamHack Winter 2013

 

 

Avec la gestion de Caseking of the Hill, de RoomOnFire et des autres évènements à streamer, n'est-ce pas compliqué de tout gérer ? Avez-vous le temps de tout faire ?

 

J'avais très peur de ça quand on a commencé. Le reste de l'année risque d'être assez chargé, de nombreux tournois vont commencer, le groupe StarSeries a déjà commencé. On est déjà censés avoir des matchs tous les soirs, le mercredi soir on a notre tournoi, si quelque chose se passe le week-end il faut aussi qu'on gère ça. Anders et moi avons mis en place un bon système pour gérer tout ça, on a chacun nos responsabilités et on parle beaucoup ensemble. Pour l'instant, je pense que c'est tenable, qu'on a pas visé trop haut. J'avais peur au début, mais maintenant les choses commencent à se mettre en place.

 

On arrive à la fin de notre interview, je te laisse le mot de la fin.

 

Merci pour l'opportunité de parler de moi, de notre projet et de ce tournoi. J'espère que les viewers français apprécient aussi, on a trois équipes françaises de classe mondiale, il faut vraiment pousser la scène CS en France, ces joueurs valent qu'on les supporte. Merci pour tout et à la prochaine fois !

 

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