Rune Factory Guardians of Azuma est le prochain jeu de la franchise, créé par Yoshifumi Hashimoto, développé et édité par Marvelous. Ce spin-off sort 3 ans après le dernier opus principal avec l'ambition de proposer une expérience rafraichissante en apportant des changements importants. Est-ce que le pari est réussi ? Découvrez notre avis complet ci-dessous après 39 heures de jeu.
- Genre : Action-RPG
- Date de sortie : 05 juin 2025
- Plateformes : Nintendo Switch, Nintendo Switch 2 et PC via Steam
- Développeur : Marvelous
- Éditeur : Marvelous
- Prix : 59,99€ sur Switch et 69,99 € sur Steam et Switch 2
- Testé sur : Nintendo Switch
Bienvenue dans la région d'Azuma
Dans ce RPG mêlant action, simulation et social, vous incarnerez un danseur (ou une danseuse) tellurique qui vit dans un sanctuaire d'un village à l'inspiration japonaise depuis un an et demi. Votre avatar se réveille suite à un rêve dans lequel il affronte l'autre protagoniste dans le ciel en étant chacun sur le dos d'un dragon. À ce moment-là, une personne portant le nom d'Iroha vous appelle et vous attend à l'extérieur. En lui parlant, vous apprenez que vous n'avez plus aucun souvenir de la période avant votre arrivée au village printanier (tiens, j'ai déjà vu ça quelque part...). C'est ainsi que commence votre aventure où vous allez devoir parcourir la région d'Azuma afin de rétablir la paix en libérant cette dernière du Fléau qui gagne du terrain depuis le grand effondrement. Le tout ayant aussi pour but d'aider les différentes divinités à regagner leur puissance qui a été perdue suite au vol des runes qui font leur force. À noter que si vous avez joué à l'opus précédent, vous serez content de retrouver certains des membres du SEED durant votre périple.
Un scénario qui est, en somme, assez classique aux premiers abords, cependant, il ne reste pas moins accrochant pour que, dans sa globalité, l'aventure soit appréciable bien que certains passages soient assez répétitifs ou du moins, reprennent le même schéma à répétition, notamment dans la dernière partie du jeu.
Un danseur tellurique doit parfois se battre
Votre route sera très souvent parsemée d'embuches et pour vous dépêtrer de certaines situations, vous devrez sortir les armes pour combattre. Le système mis en place ici reprend les codes établis par les autres opus de la licence avec des combats en temps réel auquel on rajoute la gestion des éléments et la barre de rupture pour les boss, Sur le principe, vous allez pouvoir esquiver et utiliser vos différentes armes afin de mettre à mal vos adversaires grâce à des combinaisons de coups en appuyant plusieurs fois sur la même touche, des attaques chargées en maintenant votre appui un certain temps avant de le relâcher ou encore des compétences ultimes en les enclenchant grâce à une combinaison de deux touches. Le tout en faisant attention à vos PR (points de rune) afin de ne pas finir par ne plus pouvoir rien faire ou de devoir sacrifier une partie de vos PV en réalisant des actions.
On reste sur des mécaniques traditionnelles, sauf que cet épisode vient quand même apporter deux petits changements. Le premier est l'ajout de l'arc à votre arsenal, vous permettant ainsi de viser une fois celui-ci équipé. Le second, c'est le panel de trésors sacrés qui va venir vous permettre de frapper selon divers éléments dans le but de trouver les faiblesses de vos adversaires. Par ailleurs, ces derniers peuvent être vus comme le remplacement des sorts que l'on retrouvait dans les anciens Rune Factory. Pour finir sur cet aspect, vous avez la possibilité d'avoir des alliés (PNJ et monstres) avec vous pour vous accompagner durant vos périples, ce qui peut être pratique, surtout qu'ils ont tous des rôles définissant leur utilité au sein de votre groupe. À noter aussi que vous avez la possibilité d'en choisir 6 au total, mais que seuls trois d'entre eux seront visibles à l'écran. Toutefois, un simple appui sur une flèche directionnelle vous permettra de créer une rotation de vos alliés.
Par contre, si vous voulez profiter pleinement du gameplay en combat, nous vous recommandons directement de passer le jeu en mode difficile pour avoir un minimum de difficulté, car en normal, vous allez assez facilement venir à bout des ennemis, même les plus coriaces. Surtout si vous optez pour la stratégie des attaques chargées contre les boss qui permet de les étourdir rapidement et donc de rendre vos batailles bien plus faciles. Et si vous êtes du genre à aimer les bestiaires bien remplis, il faut savoir que Rune Factory n'est pas forcément connu pour cela et cet épisode n'y échappe pas. La plupart des monstres que vous croiserez seront juste des variantes de couleurs d'autres créatures vues précédemment dans le jeu.
Ensuite, en ce qui concerne le gameplay hors combat, il est assez agréable à prendre en main tout en étant fluide au niveau des animations et des mouvements de manière générale. On retrouve quelque chose de classique avec un personnage que l'on déplace en utilisant le stick gauche, tandis que le droit sert pour gérer la caméra. Les boutons du côté droit de la manette servent principalement à effectuer des actions comme parler aux personnages, utiliser les pouvoirs des trésors sacrés, courir, sauter ou changer pour le mode construction. Rien de bien novateur en soi, mais cela fonctionne bien et c'est ce que l'on attend d'un jeu comme celui-ci. À noter que l'ajout des trésors sacrés apporte vraiment un plus, que ce soit pour la partie combat ou bien lors de l'exploration.
La région d'Azuma vous dévoile ses contrées
D'ailleurs, en parlant d'exploration, il est temps de nous y consacrer, puisqu'il y en a. Certes, elle n'est pas aussi présente que dans un jeu en monde ouvert, vu que nous avons plutôt des zones "semi-ouvertes" en dehors des donjons qui sont assez linéaires. Néanmoins, vous aurez tout intérêt à retourner dans les lieux déjà visités, car en débloquant les divers trésors sacrés, vous aurez de nouveaux pouvoirs qui vous aideront à explorer davantage les endroits précédemment visités pour trouver des trésors, des sanctuaires ou encore des statues de grenouille. Par contre, il ne faudra pas vous attendre à quelque chose d'ultra-poussé sur ce point parce que celle-ci est facilitée par le fait que tout soit indiqué sur la carte ou pratiquement et ce n'est pas quelque chose qui nous dérange en soi, mais avoir une option pour la désactiver aurait pu être bienvenue pour ceux qui souhaitent chercher les sanctuaires ou les coffres par eux-mêmes.
Pour en revenir au fait d'avoir un intérêt à retourner dans les zones avec les nouveaux pouvoirs offerts par les trésors sacrés, c'est toujours un élément que l'on apprécie. Car il y a toujours cet effet où vous tombez sur un obstacle face auquel vous ne pouvez rien faire, puis plus tard, vous débloquez une capacité qui vous permet de le détruire et c'est à ce moment que vous vous souvenez de cet endroit où vous étiez bloqués avant et qui vous est désormais accessible. Par exemple, l'ombrelle vous permet de planer pour vous rendre à des endroits lointains ou encore l'épée sacrée qui vous permet de brûler certaines fleurs du fléau. De plus, il y a aussi une partie de l'exploration qui se fait dans les cieux où vous allez pouvoir visiter des îles annexes n'abritant pas les villages à dos de dragon. Certes, il n'y en a pas des centaines, cependant, c'est cool de se dire qu'on peut voler vers d'autres endroits et les visiter.
Devenez gérant de vos villages
Passons au gros changement de cet opus, la gestion des villages. Chacun d'eux dispose d'un niveau qu'il faudra augmenter afin de débloquer les différentes zones de construction. Alors, oui, vous n'allez pas devoir bâtir l'entièreté du village vous-même, vous aurez juste différents terrains que vous pourrez aménager comme vous le désirez en y installant des chemins, des cours d'eau, des champs que votre partenaire Lenny peut fabriquer ou encore des structures que peut vous créer un charpentier. En voyant ça, nous avions un peu peur que ce soit là uniquement dans le but de fournir aux joueurs une occasion de modeler les villages sans forcément avoir un véritable intérêt derrière. Finalement, nous avons été surpris de voir que cela est relativement important pour monter les statistiques ainsi que le niveau des villages afin d'accueillir davantage de villageois ou encore de débloquer de nouveaux plans de construction.
Sans oublier que le fait que vous gériez aussi leur attribution aux boutiques, aux champs et autres activités rend la chose encore plus intéressante, car il est important de les placer aux bons endroits pour profiter au mieux de leurs compétences pouvant leur donner des bonus tout en évitant de réduire leur bonheur. Bien entendu, vous pouvez gérer vous-même vos champs si vous préférez le faire sans l'aide des villageois. Toutefois, il vous faudra faire attention aux graines que vous semez, vu qu'elles pousseront différemment d'un village à l'autre, comme ces derniers représentent en quelque sorte les saisons. Là où ces derniers rendront tout ça automatique pour vous permettre de générer de l'argent chaque jour afin de couvrir les frais nécessaires à l'épanouissement de vos habitants sans vous en soucier réellement si vous avez placé suffisamment de zones cultivables.
Bref, tout ça pour vous dire que cet aspect gestion fonctionne très bien, même si nous y trouvons un défaut, c'est la façon dont on peut placer les décorations, les chemins, les champs et les bâtiments. C'est parfois compliqué de les placer pile où on le désire, même si on a la possibilité de les changer de place à volonté. Pourtant, sur le papier, c'est une bonne idée qui est simple à prendre en main, vu qu'il ne vous suffit d'appuyer que sur une touche pour basculer en mode construction, puis de sélectionner ce que vous souhaitez placer. Ce qui vous permet de façonner vraiment chaque parcelle comme bon vous semble. Heureusement, Marvelous a décidé d'incorporer une vue du dessus pour ce genre de choses afin de palier à ce problème qui survient en mode construction à la troisième personne.
Embrassez pleinement votre vie de danseur tellurique
Nous avions mentionné le côté simulation de vie au début sans donner de détails à son sujet. Celui-ci se matérialise par le fait que vous allez vivre chaque journée indépendamment couplé à un système de cycle jour/nuit ainsi qu'à un calendrier qui vous permettra de découvrir les anniversaires des personnages importants ou de savoir quand il y aura des événements marquants comme des concours ou de festivals. Ce qui veut donc dire que vous serez totalement libre de faire ce que vous voulez dans votre quotidien même si des quêtes seront présentes pour progresser. À cela, vous pouvez ajouter le côté social permettant d'augmenter l'affinité de certains personnages dont font partie les différents partenaires romantiques et avec lesquels vous pourrez même aller jusqu'au mariage.
Dans les précédents opus, ce côté-là était assez laborieux, car il fallait énormément de temps pour monter les niveaux d'affinités et vous pouviez vous prendre un refus malgré tous les efforts mis en place et dans ce cas, il fallait faire redescendre le niveau puis le remonter et tenter votre chance de nouveau. Bref, une galère que l'on ne retrouve pas ici parce que le jeu vous permet de monter rapidement les niveaux d'affinités en passant du temps avec les personnages. Outre cela, les quêtes d'affinités sont désormais disponibles pour tous les personnages avec lesquelles on peut nouer une relation amoureuse en même temps, ce qui veut dire que vous ne serez pas bloqué sur le scénario d'un seul personnage. Dans son ensemble, l'aspect social de ce Rune Factory est une réussite, même s'il y a un détail que nous aurions aimé voir être approfondi, ce sont les scènes de dialogues lorsque l'on passe du temps avec un PNJ. On a très souvent une animation puis quelques phrases dites par le partenaire et on finit finalement par les passer puisque l'on sait qu'il ne se passera rien de spécial dans la plupart des cas et c'est dommage.
De la customisation, des succès et des quêtes par centaines pour vous occuper
Si l'histoire principale vous prendra environ 25 à 30 heures, votre quête ne s'arrête pas pour autant là, comme vous avez pu le voir au travers de ce test. Entre l'exploration des zones, la gestion des villages et la recherche de votre partenaire, vous aurez de quoi monter votre temps de jeu en flèche, surtout que, comme vous vous en doutez, il n'y a pas que ça. En effet, vous retrouvez aussi une myriade de missions annexes à compléter allant de la récolte à la fabrication d'objets en passant par la chasse aux monstres, la pêche, la cuisine ou les requêtes plus spécifiques venant des PNJs. De quoi vous occuper un bon moment, même si certaines d'entre elles sont fedex et répétables à l'infini pour vous octroyer facilement des ressources. Sans oublier qu'il y a tout un tas de succès à réaliser si vous vous sentez de les faire.
Et si vous êtes amateurs ou amatrices de personnalisation, sachez que vous aurez la possibilité de modifier votre protagoniste ainsi que ses alliés, car oui, la customisation de vos personnages est aussi présente dans cet opus. Attention, cependant, elle reste relativement limitée vu que vous ne pouvez que débloquer des tenues ainsi que changer les équipements des membres de votre groupe. Heureusement, il y a un changement pour votre avatar, c'est l'ajout d'un arbre de compétences qui nécessite de l'expérience pour les débloquer, là où avant, il s'agissait tout simplement des compétences qui montaient en niveau selon vos actions. Alors, certes, vous aurez toujours un intérêt à forger des équipements, à faire de la cuisine, etc. Toutefois, le jeu propose aussi de l'expérience générique qui vous est distribuée à la fin de chaque journée pour vous permettre de monter vos compétences comme bon vous semble.
Un aspect technique qui s'améliore pour accompagner une bande-son qualitative
Si vous avez joué à Rune Factory 5 sur cette console, vous vous souvenez probablement de l'aspect technique de ce dernier qui était l'un de ses points faibles. Sur Rune Factory Guardians of Azuma, ce côté est moins problématique. En effet, dans la grande majorité du temps, il est fluide. Alors oui, il arrive qu'il y ait quelques lags, mais ils surviennent généralement lorsque vous arrivez dans un lieu le temps que tout se charge. Par contre, en ce qui concerne les chargements, ils peuvent être parfois assez longs (10 secondes environ pour charger votre partie depuis le menu principal ou changer de village). Quant aux graphismes, en jouant sur Switch, on ne s'attendait pas à se prendre une claque visuellement, mais ce n'est pas pour autant qu'il ne soit pas beau. Bien entendu, tout n'est pas parfait et ce n'est pas le plus beau des jeux, mais dans l'ensemble, il n'y a pas de textures qui nous ont réellement choqué. Les modèles des personnages sont également plutôt bien réussis.
Pour finir, si vous êtes amateurs de musiques de jeux vidéo, la bande son de ce titre est agréable à écouter. En tout cas, elle l'a été pour nous et nous n'avons pas ressenti de moments où nous nous sommes dits que ça ne convenait pas au lieu dans lequel nous nous trouvions. Sans oublier que les doublages proposés en anglais ou en japonais viennent aussi ajouter un petit plus pour créer une ambiance sonore agréable.
Au final, est-ce que Rune Factory Guardians of Azuma a su nous conquérir ou nous a-t-il laissé sur notre faim ?





















