Alors que les joueurs s’attendaient à un chapitre signé Infinity Ward avec un nouveau Modern Warfare, Activision Blizzard semble clairement vouloir prolonger l’ère des Black Ops. Call of Duty: Black Ops 6 n’était peut-être pas le meilleur opus de la licence, mais il avait réussi à se démarquer grâce à sa mécanique d’omnimouvement et à un mode Zombie solide. Qu’en est-il alors de Call of Duty: Black Ops 7 ? Mérite-t-il réellement la tempête de critiques qu’il reçoit ? Je vais tenter d’y répondre en donnant mon avis personnel sur ce nouveau titre développé par Treyarch et Raven Software.
- Genre : FPS
- Date de sortie : 14 novembre 2025
- Plateforme : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC
- Développeur : Raven Software et Treyarch
- Éditeur : Activision
- Prix : 79,99€ (édition standard)
- Testé sur PC
C'est la Campagne... ou le mode Zombie ?
Stupeur, Raven Software casse totalement les codes du mode Campagne de Call of Duty: Black Ops pour proposer une expérience arcade en coop. Depuis des années maintenant, les campagnes de la série Black Ops n’ont rien à voir avec ceux de Modern Warfare. Captain Price et sa fine équipe profite d’une histoire plus mature, bien ancrée dans les codes militaires, tandis que les campagnes de la série Black Ops sont beaucoup plus libres, moins réalistes. Malheureusement, j’en viens à regretter un nouveau Modern Warfare tant la qualité apporté à cette Campagne laisse à désirer. On est sur une prise de risque qui ne fait pas mouche.
En jouant à la Campagne de Call of Duty: Black Ops 7, je n’ai pas retrouvé l’essence Call of Duty : une Campagne bien ficelée, avec des opérateurs attachants qui deviennent iconiques. J’ai eu l’impression de me retrouver dans un mode de jeu secondaire du mode Zombie, similaire au mode Contagion de Call of Duty: Black Ops Cold War d’ailleurs, avec quelques éléments recyclés du Zombie de BO6. Ambitieux, mais le résultat est brouillon, avec trop d’élément délirant pour la Campagne. On est déjà bien servi avec le Zombie, alors pourquoi imposer ces éléments fantasques dans la Campagne ?
S’inscrivant en 2035, nous devons dire au-revoir à Alex Mason, Russell Adler, Troy Marshall et William Peak (entre autres) pour dire bonjour à une équipe de bras cassé dirigé par David Mason, le fils de notre cher Alex. Concrètement, je n’ai pas accroché avec cette équipe, je ne retrouve pas le charisme de l’ancienne génération qui a su porter l’histoire de la série Black Ops. Ce n’est qu’une question de goût, mais j’en viens à regretter que le titre de cette année ne soit pas un Modern Warfare.
Cette Campagne, comparée à celle de l’année dernière, manque de nombreux éléments et choisit la facilité, au détriment de mécaniques pourtant grisantes. Je retiens la fin des énigmes, phases d’exploration et phases de puzzles, une quantité folle de phases de tirs qui viennent allonger la durée de vie inutilement, une histoire prévisible et mal incarnée, mais aussi des bugs générés par cette dimension “en ligne” de la coop.
Imposer une campagne en coop, alors que les joueurs souhaiteraient jouer en écran scindé, est une réelle erreur. Cette fonctionnalité est attendue depuis des années, mais reste inaccessible alors que les joueurs ne cessent de la réclamer. Et cet esprit coop apporte plusieurs problèmes sous-jacents : impossibilité de mettre pause, bugs vocaux où l’on entend des joueurs du mode Zombie, disparition inopinée des alliés, et une difficulté mal pensée si l’on souhaite jouer en solo. Concrètement, ce mode Campagne est une punition pour les fans de Call of Duty.
Un Multi où seule la nostalgie permet de tenir la barraque
Passons maintenant au Multi de Call of Duty: Black Ops 7. Je vais être honnête : je n’aime pas cette dimension futuriste avec toujours plus d’accessoires aussi délirants les uns que les autres. Le futurisme peut avoir du bon, mais Call of Duty devrait savoir où placer la limite de l’extravagance.
À bien des égards, l’omnimouvement était l’ajout parfait pour la licence, mais le saut sur les murs… Je ne comprends toujours pas la logique derrière ce choix. Ça en devient presque ridicule. Certes, c’est un ajout agréable, voire satisfaisant quand on élimine un adversaire en plein mouvement, mais il n’est pas nécessaire techniquement parlant, surtout après l’introduction de l’omnimouvement.
Pourquoi vouloir ajouter des mouvements qui dépassent toujours plus les capacités humaines ? J’entends que Call of Duty soit un jeu de tir arcade, rien à voir avec Battlefield, mais jouer au Multi de BO7 me donne juste envie de retourner sur BO6, voire de rester sur BF6 pour retrouver une clarté d’images et une lecture plus nette du champ de bataille.
On peut néanmoins noter que le lancement de Black Ops 7 se fait en grande pompe, avec un arsenal très complet, globalement bien équilibré, et de nombreuses cartes. Or, seules celles provenant de BO2 me plaisent réellement. Ce sont d’ailleurs ces cartes-là qui sont les plus votées en début de partie. Les nouvelles cartes sont jolies, avec des couloirs dynamiques et du rythme, mais je préfère malgré tout les anciennes, que je trouve bien mieux conçues. Est-ce la nostalgie qui parle ? Sans doute. Mais le constat reste le même : ce Multi est loin d’être le meilleur de la saga.
À tout le moins, pour apporter un peu de nuance, ce mode Multi saura malgré tout plaire à certains joueurs.
Un mode Zombie qui sauve l’épisode
Enfin, attardons-nous maintenant sur le mode Zombie : l’expertise des épisodes Black Ops. On sent que les développeurs ont écouté les fans en ajustant la difficulté du secret, mais aussi la taille de la carte. Concrètement, tous les ajouts faits sur ce mode Zombie sont vraiment pertinents et ouvrent le champ des possibles. On se retrouve sur une vaste carte, avec la possibilité de conduire un véhicule que l’on peut renforcer grâce aux étapes du secret.
À l’inverse de la Campagne, ce mode Zombie est cohérent et propose des ajouts vraiment solides, offrant une grande rejouabilité aux fans. Le mode Survie est très agréable pour ceux qui cherchent à repousser les limites dans les manches, le mode Arcade replonge les joueurs dans une nostalgie saine, et le mode Malédiction constitue un véritable défi communautaire avec toutes les reliques à dénicher. Pour une fois, les joueurs Zombie sont vraiment servis et traités comme des rois.
Je trouve ça vraiment grisant de revoir la communauté se creuser les méninges pour rassembler toutes les informations nécessaires afin d’en venir à bout. On sent qu’un soin particulier a été apporté à ce mode Zombie… ce qui pourrait d’ailleurs expliquer les manquements de la Campagne.
Ce mode Zombie me replonge des dizaines d’années en arrière, lorsque la résolution d’un secret constituait un événement à part entière pour la communauté. Sans faire un mauvais jeu de mots, ce mode Zombie est à la fois le fruit de la modernité et de la tradition : un mode complexe, qui demande de jouer et de progresser pour comprendre. Lier la progression et l’histoire du Zombie de BO6 à celui de BO7 est une excellente idée : cela permet de récompenser les joueurs qui se sont investis dans les anciennes cartes et d’aborder le premier secret avec plus de fluidité. Il y a un véritable fil rouge, agréable à suivre.
J’ai entendu dire que la difficulté du boss final du premier secret était perçue comme une erreur, mais je ne suis pas d’accord : pour une fois, on retrouve l’essence même du Zombie, un mode rigoureux qui fait appel à toute la communauté pour être complété dans son intégralité (secret + easter eggs mineurs + ciphers).












