Une domination sans pareille
La période 2013-2014 a probablement été la plus faste de l’histoire pour Fnatic. Quatre finales en LCS EU, contre quatre adversaires différents, pour trois titres. Deux participations aux World Championship, avec en point d’orgue une demi-finale en 2013 contre Royal Club, et une finale des IEM World. Indéniablement le palmarès le plus garni des équipes occidentales sur LoL. Pourtant, la vie de Fnatic à cette époque ressemble à tout sauf à un long fleuve tranquille.
Adversaires de Fnatic en finale des LCS EU |
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2013 | 2014 | ||
Spring | Gambit Gaming (3-2) |
Spring | SK Gaming (3-1) |
Summer | Lemondogs (3-1) |
Summer | Alliance (1-3) |
Le premier titre en LCS mis à part, l’équipe a bien souvent dû lutter contre elle-même pour maintenir sa domination. Quand, en juillet 2013, les mauvais résultats commencent à arriver, la formation n’hésite pas à effectuer des changements en profondeur. Pointé du doigt par ses coéquipiers de par son manque d’investissement ou de sérieux dans les entraînements et dans la vie commune, nRated est évincé de l’équipe. À un mois des play-offs, Fnatic tente alors un pari.
Voulant toujours faire jouer Rekkles dès que possible une fois ses 17 ans atteints, l’équipe engage puszu, joueur totalement inconnu du haut niveau et pioché sur le ladder challenger. Il doit être un remplaçant temporaire comme carry AD jusqu’à ce que Rekkles puisse le remplacer, et sera épaulé par YellOwStaR, glissant au poste de support. Conscient de son niveau inférieur aux stars européennes de l’époque à son poste, le Français, désormais bien intégré dans l’équipe, peut ainsi apporter son expérience de la botlane à son nouveau coéquipier qui découvre la compétition. |
Malgré des premiers matchs difficiles, le mélange prend peu à peu tandis qu’xPeke et sOAZ sont toujours là pour porter l’équipe. Puszu ira même jusqu’à participer entièrement aux Worlds, l’anniversaire de Rekkles tombant en plein milieu de la phase de groupes et Fnatic décidant de ne pas chambouler son effectif en pleine compétition, avant de quitter l’équipe et de retourner à l’anonymat.
Des revers en série
Si globalement, Fnatic traverse les saisons régulières sans trop forcer, finissant toujours dans le top 2 malgré des passages à vide, et se remobilise pour les play-offs, la fin de saison 2014 s’avère plus compliquée. La lassitude de certains commence à transparaître lors des All-Star à Paris, où l’équipe peine à faire bonne figure. De nombreuses rumeurs circulent quant à l’implication des joueurs, allant même jusqu’à l’ébriété présumée d’un joueur lors de scrims. Ne gagnant qu’un seul match, contre des TPA bien loin de leur gloire d’antan, les Fnatic traversent la compétition tels des fantômes.
OMG, SK Telecom T1, Fnatic, Taipei Assassins et Cloud9 lors des All-Star 2014.
Après l’échec des All-Star, de nombreux problèmes commencent à émerger dans l’équipe. L’absence de coachs dans l’équipe pose problème, alors que ces derniers deviennent peu à peu la norme dans les formations occidentales. Réputés « incoachables » de par leur habitude à choisir leur champion sans forcément tenir compte des entraînements passés, sOAZ et xPeke font de Fnatic une équipe en plein chantier. Leur baisse de forme alors que la méta s’éloigne des assassins pour se rapprocher des tanks fait d’ailleurs doucement chuter l’équipe, qui peine à retrouver son style tout en agressivité et escarmouches.
Peu à peu l’ambiance se dégrade au sein de l’équipe, qui a déjà remercié Rico son manager en début d’année, en espérant retrouver une certaine cohésion. Fnatic parvient tout de même à se qualifier pour les Worlds lors des play-offs des LCS grâce à un arbre favorable, évitant Alliance et SK en demi-finale, les deux équipes les plus en forme. Souvent battue dès la phase de draft et arrachant au bout du match 5 contre ROCCAT sa qualification en finale, Fnatic perd sa première finale de LCS et abandonne le titre à Alliance.
L’ajout tardif et temporaire d’Araneae et Toyz dans le staff technique n’y change rien, Fnatic passe à côté des Worlds et échoue en phase de groupes. L’équipe est au bord de l’explosion, entre membres perdant peu à peu le goût de la compétition et joueurs qui veulent trouver une meilleure équipe pour lutter sur le plan mondial. Les changements semblent inévitables et vitaux.