La fin d'une époque
Après des Worlds ratés, les rumeurs vont bon train quant au départ de certains joueurs. Le premier à quitter le navire sera Rekkles. Las de l’attitude de certains qu’il juge incompatible avec une ambition au niveau mondial et des indécisions des autres au sujet de leur avenir, il décide d’aller constater par lui-même si l’herbe est plus verte ailleurs. Il file donc chez Elements, qui à cette époque se nomme encore Alliance, en espérant trouver chaussure à son pied et relancer la « super team européenne », mais ne trouvera pas le succès escompté.
Cyanide et xPeke, piliers historiques de Fnatic.
Peu de temps après, ce sont deux figures historiques de Fnatic qui quittent le navire. Cyanide décide qu’il est temps pour lui d’arrêter sa carrière, ne souhaitant plus subir la vie de joueur professionnel. De son côté, xPeke désire créer sa propre équipe pour explorer de nouveaux horizons. Il crée quelques jours plus tard Origen, dont les résultats prouveront qu’en s’appuyant sur les bons éléments, monter une équipe et la mener au sommet européen est chose aisée. Il sera d’ailleurs suivi dans l’aventure par sOAZ, souhaitant lui aussi un nouveau challenge.
Ne reste donc que YellOwStar, qui se voit promu capitaine et a pour charge de trouver des joueurs capables de faire oublier leurs illustres prédécesseurs. Pendant de longues semaines, Fnatic ne donne aucun signe de vie au sujet de sa nouvelle équipe. C’est seulement début janvier que le nouvel effectif est annoncé, et il est loin de faire l’unanimité parmi les observateurs. Huni, Reignover, Febiven et Steeelback deviennent les nouveaux membres de Fnatic. Pour les encadrer, Deilor, ancien coach de poker, jouera le rôle de figure paternelle et coach.
Pari sur la jeunesse
Ce recrutement, basé sur de jeunes talents inconnus ou presque, provoque l’incompréhension chez beaucoup de fans. Pour nombre d’équipes, la solution de facilité aurait été de recruter des joueurs expérimentés et alors libres de tout contrat, comme Tabzz ou Nukeduck, mais pas pour Fnatic. Le management de l’équipe fait le choix de ne pas aller vers ces joueurs, ne prenant pas compte de leur talent ou expérience. Des cadres de l’équipe révéleront ensuite que s’ils ne se sont pas tournés vers ses joueurs, c’est pour ne pas risquer une mauvaise surprise, un bon joueur ne restant pas sans équipe sans bonne raison. Ils préfèrent donc miser sur de jeunes joueurs sans expérience, plus facilement enclins à progresser et signer un contrat longue durée.
Les nouveaux visages de Fnatic.
Pourtant, parmi tous ces nouveaux joueurs, l’un d’entre eux a déjà joué pendant plus d’un an en Corée, sans jamais impressionner. Reignover sort de trois saisons infructueuses en LCK chez Incredible Miracle, et vient d’être recalé par SK Telecom T1 lors de ses essais pour trouver un nouveau jungler. Il est accompagné pour son arrivée en Europe par Huni, joueur inconnu du grand public, mais pour autant pas inconnu des Fnatic. Huni faisait en effet partie de l’équipe d’entraînement de Samsung, que les Fnatic ont affronté lors de leur préparation en Corée pour les Worlds, et a impressionné l’équipe par ses prestations.
Febiven de son côté, vient tout juste de qualifier H2k pour les LCS lors de l’Expansion Tournament, après un an passé en Challenger Series. Considéré par beaucoup comme le futur grand midlaner européen et le maillon fort de la nouvelle équipe Fnatic, il est pour les fans le seul point positif de cette nouvelle line-up. Enfin, Steeelback, sosie non officiel de Febiven, a lui aussi participé à l’Expansion Tournament, sans passer le moindre tour. Il n’a jamais brillé sur la scène et hormis sa nationalité qui permettra à la botlane de mieux communiquer, rien ne semble aller en sa faveur.
Avec des choix audacieux, Fnatic surprend et beaucoup s’attendent à une saison difficile et la fin de la présence de YellOwStaR à chaque occurrence des Worlds Championships. Si aujourd’hui, ces choix semblent payants, personne ne pouvait imaginer il y a huit mois que cet effectif rencontrerait un tel succès.