Les premiers pas
Après ce remaniement, les performances des Fnatic sont scrutées de près lors du début du Spring Split des LCS. Si beaucoup se montrent curieux à l’idée de voir évoluer la nouvelle formation, certains fans espèrent juste ne pas voir l’équipe sombrer trop rapidement. Pourtant, les premières sorties vont se montrer positives, et l’équipe va, malgré un style stéréotypé, finir dans le top 2 à l’issue de la saison régulière.
Consciente de son manque d’expérience, Fnatic adopte en jeu une stratégie simple : suivre les décisions de YellOwStaR et profiter de l’expérience de son capitaine pour trouver des opportunités. S’affirmant de jour en jour comme le meilleur support européen, le Français guide son équipe. Ses roams constants font de lui un danger dès les premières minutes de jeu, d’autant plus que ses coéquipiers sont entraînés à se regrouper sans hésitation à la première occasion, contrairement à beaucoup d’équipes qui se retrouvent dépassées par la soudaineté des mouvements des Fnatic.
Pour autant, les interrogations restent nombreuses autour des capacités de l’équipe à évoluer sur la durée. Fnatic ne joue quasiment que des compositions agressives qui tentent d’isoler un adversaire et de rapidement snowball suite à l’avantage acquis. Si ce schéma échoue, les options se retrouvent limitées et hormis sa capacité à faire tomber le Baron en déjouant la vision adverse, Fnatic ne dispose pas d’armes pour retourner la situation. Malgré les nombreuses déclarations de YellOwStaR, rappelant que l’équipe est jeune et qu’elle a besoin de temps pour maîtriser d’autres styles de jeu, l’équipe paraît limitée et certaines faiblesses apparaissent chez ses membres.
Constamment dominé en phase de lane, Steeelback ne joue jamais un rôle majeur dans les victoires de son équipe. Laissant à ses coéquipiers les actions marquantes, il se contente de rester en retrait et d’intervenir en fin de teamfight pour donner le coup de grâce à ses adversaires. Bien loin de la vision du carry offensif comme celle de FORG1VEN, le Français reste dans un rôle utilitaire avec lequel il est bien souvent spectateur de l’issue du match.
Les play-offs sur un fil
L’autre point faible flagrant de Fnatic est la faiblesse de son draft, une faiblesse qui a plus particulièrement surgit lors de la demi-finale des play-offs du Spring Split contre H2k. Pendant 3 matchs, Fnatic contraint Huni, ciblé par les bans des H2k et alors habitué à jouer des champions playmakers et offensifs, sur Lee Sin tank. Rendu complètement inutile et incapable d’avoir le moindre impact en teamfight, le Coréen devient un fardeau pour son équipe. Si, lors des deux derniers matchs, il revient à un pick qui lui convient mieux et lui permet d’être actif avec Vladimir, cette capacité à se museler dès les picks et bans inquiète. Malgré une nouvelle place en finale, continuant ainsi la tradition de l’équipe, Fnatic inquiète.
Lors de la dernière rencontre du Spring Split, c’est Unicorns of Love qui se dresse contre Fnatic. Durant cinq matchs d’un niveau stratégique très faible, les mauvais choix et le fameux « chaos style » UOL, qui n’est qu’une série d’erreurs compensée par une propension à teamfight à chaque instant, vont s’enchaîner. Parfois étonnamment désorganisée, Fnatic va tomber dans le piège adverse et ne doit son salut qu’à un dernier teamfight totalement raté de la part des UOL.
La victoire finale en poche, Fnatic se retrouve qualifiée pour le Mid-Season Invitational. À la vue de ses play-offs, l’équipe apparaît comme l’une des plus faibles du tournoi, et beaucoup lui prédisent un voyage très court aux États-Unis. La rivalité EU-NA ne tarde d’ailleurs pas à refaire surface, et TSM ne se prive pas d’insister sur la faiblesse de l’équipe européenne. Pourtant, rien ne va se passer comme prévu lors de ce tournoi.
Locodoco, coach des TSM, n'hésite pas à prédire un échec cuisant pour Fnatic au MSI.