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Seconde partie - Rage : Le test

Rage : Le test
Seconde partie
  • Permière partie
2

 

Fouiller le fond des fioles

Là où Id Software surprendra plus son monde, c'est sur l'orientation globale du titre, une orientation à laquelle ils ne nous avaient pas habitués. Car Rage a beau être un FPS il arbore aussi la panoplie du parfait petit RPG avec une certaine fierté.

L' upgrade entre donc comme un vecteur de choix dans la dialectisation du jeu, surtout dans la structure de son gameplay. Que ce soit notre équipement, nos armes ou les véhicules que nous pourrons piloter, tous pourront être améliorés à travers des dispositifs bien contextualisés, apportant un peu plus de profondeur au jeu.

Un système de crafting, par exemple, entérinera les processus pour les fabrications de munitions ou de matériel utile durant notre avancée, il faudra pour ce faire récolter les objets nécessaires dans les décors que l'on explorera et qui nous permettront selon des schémas glanés au fil du temps de créer l'item désiré.

L'upgrade des véhicules sera alimenté par une habile mise en scène, puisque la reine des distractions dans le Wasteland sauvage est désormais la retransmission télévisée de courses de véhicules armés. Panem & circem, au moins sur le cirque il n'y a pas maldonne. À travers l'ultra violence de ce sport mécanique, un système de points permettra au joueur à chaque podium ou de course gagnée, de récupérer des crédits pour améliorer sa monture. Des buggys dont il faudra prendre soin après chaque course ou chaque sortie dans le désert, une petite révision au garage du coin n'étant jamais de trop pour changer les bougies et mettre un coup sur le pare-brise.

 

Rage

 

Les seuls havres de paix - enfin de paix relative - que nous rencontrerons, à savoir les villes et certains villages, abriteront des vendeurs de marchandises à qui nous pourrons aussi vendre objets usuels, barils d'essence ou encore pierres semi-précieuses, pour une poignée de dollars. Des villes qui donneront aussi l'occasion de nous essayer à des mini-games, comme ce jeu inspiré d'un Magic The Gathering par exemple, que l'on pourra arranger à notre guise en amassant petit à petit les cartes spéciales le composant disséminées dans les paysages moribonds du Wasteland. Ce sera aussi l'occasion de faire le plein de quêtes annexes au bar du coin, quêtes souvent très anecdotiques, mais qui auront le mérite de prolonger l'expérience dans la durée et ainsi de continuer d'arpenter comme un soldat de fortune les zones malfamées de ce monde tourmenté qui s’étend sur des kilomètres.

 

Orages, odes et espoirs

Car le monde de Rage est perclus de distorsions sociales, c'est un monde bringuebalant à la civilisation renaissante, aux peuplades dévorées par la peur, aux mutants enragés faisant basculer le jeu dans l'horreur de série Z. Un cocktail détonant mêlant anarchisme rayonnant et chaos primal qui fait son effet. Les codes moraux ont volé en éclat, le banditisme est légion en dehors des cités. Les habitants du nouveau monde « civilisé » sont souvent des estropiés rafistolés aux prothèses cybernétiques, des exilés ou ermites, portant l'armure de plate pas par choix, mais par nécessité tant les dernières lois qui garantissaient une paix commune avant le choc dramatique né de la rencontre avec l’astéroïde Apophis, ont volé en éclat. Un système de castes a fait son apparition, divisant un peu plus les vivants. À son sommet une milice armée et militarisée : L'Autorité contrôle et régule un système qui semble lui tendre les bras grâce notamment à une utilisation de matériel technologique avancé lui assurant son rôle de classe dirigeante.

 

Rage

 

À travers ce format qui tend à l’anticipation caractérisée sur fond de décor post-apocalyptique, Id Software nous rappellerait presque au bon souvenir d'Aldous Huxley et de son Brave New World (le Meilleur des Mondes) à la polarité somme toute différente. Néanmoins son système de castes astreignant, son regard sur le contrôle des populations à l'aide de méthodes bio-génétiques et le caractère dystopique de ces sociétés qui n'ont de raison d'exister qu'au travers d'œuvres sciences fictives trouvent un écho familier du point de vue scénaristique, de quoi anoblir ostensiblement la structure d'un récit qui manque parfois de peps, surtout quand on met en parallèle l'écriture du script de Rage et celle d'un Fallout 3 par exemple, le jeu de Bethesda étant imbibé de ressacs textuels, d'ellipses, de dispositifs narratifs ouverts et d'une profondeur que le jeu d'Id, à ce niveau, peine à atteindre.

Là où Rage marque des points, et c'est aussi là où Rage aurait pu encore plus en marquer, c'est au niveau de sa direction artistique, tout simplement superbe. L'univers du jeu a beau être sombre dans son fond, le rendu à l'écran est rayonnant ! Si Doom 3 nous prenait à la gorge en nous étouffant avec l'étroitesse de ses couloirs glauquissimes, faisant pleuvoir des litres de houille en cascades sur nos pupilles dilatées par l'obscurité, Rage, lui, a la couleur vibrante et arrogante du soleil coupable, le teint lumineux à la soie de textures éclatantes, on sent que l'id Tech 5 a un potentiel qui ne demande qu'à exploser.

La modélisation des personnages, en plus d'être assez singulière et très typique de l'univers du jeu, montre l'aisance artistique des designers du studio. Les visages ont des réactions et des proportions très agréables à l’œil, en plus d'avoir des animations très naturelles, du très bon boulot. L'antipathique maire de Redstone, l'obèse et dégoulinant de vice J.K Stiles, le semi-autiste Dr Kvasir ou encore le bon samaritain Dan Hagar sont autant de portraits d'une galerie de sujets mémorables de l'aventure. Des PNJ qui bénéficient, en plus, d'un doublage professionnel, pour ne pas gâcher le plaisir, on en viendrait presque à demander qu'ils soient plus bavards.

 

Rage

 

L'ensemble des décors est détaillé, jouant parfois même sur le plaisir simple de les voir réagir à nos gunfights, une rafale sur un conduit d'arrivée d'air sous pression et la fumée s'en extirpe par le trou que la balle a occasionné. Des petits détails qui accentuent l'immersion et qui démontrent que les équipes d'Id ont peaufiné leur gameplay au cordeau. La visite de certains lieux comme la Ghost Town ou le Canyon des Chacals sont comme de petits îlots de bonheur, tant l'ambiance qui les inonde est prenante. Toute la partie concernant le sound design du soft suit le mouvement, entre les claquements de mâchoires d'aciers des fusils à pompe qui crachent le shrapnel comme on jette les confettis un jour de carnaval à Venise, ces grognements inhumains, ces cris animaux des mutants comme autant d'oriflammes signant l'atmosphère horrifique du jeu quand on parcourt ses venelles le doigt sur la gâchette, tout participe à une architecture sonore sans faille de l'ambiance de Rage.

 

La beauté sera comestible ou ne sera pas.

Pourtant le pari technique n'était clairement pas gagné d'avance, le développement multi-plateforme a dû causer quelques suées à Carmack et au studio texan. Il est évident que des concessions ont été faites pour fluidifier le travail autour des concepts et des codes qui serviraient de base commune pour les trois machines sur lesquelles le jeu sortirait à savoir : Le PC, la PS3 et la Xbox 360 pour lesquels le développement a été fait de concert. Un casse-tête qui a abouti à une solution grâce à une utilisation intelligente de MegaTexture, cet outil de développement dont Paul Wedgwood disait au moment de son travail sur Enemy Territory : Quake Wars « La texture où vous êtes est la même que celle au fin fond de l'horizon ».

 

Rage

 

Carmack synthétise un moteur qui permet d'utiliser des tera-octets de textures pour créer l'univers particulier de Rage. Sur PC des problèmes de pop–up subsisteront, et ce même après le lancement du jeu, dommage (le jeu reste néanmoins suivi et a été patché depuis), les textures manqueront aussi un peu de finesse, surtout aux yeux des amateurs qui aiment poser leur nez dessus. Sur consoles le jeu tournera en sub-HD, peut-être, mais en 60 fps, un tour de force quand on sait qu'habituellement les FPS consoles restent bloqués aux alentours des 30 fps (à part le moteur d'Infinity Ward créé pour COD 4 tournant lui aussi en 60Hz). Il faudra cependant prévoir un peu d'espace sur le disque dur de vos PS3 et Xbox 360, car le bébé d'Id fait son poids, normal, il est bien portant.

Certains crieront à la trahison d'Id pour n'avoir pas privilégié la version PC lors du développement, terreau matriciel des licences de Carmack & co depuis des lustres ; les texans, de leur côté font aboutir leur projet après quelques années de prise de tête consentie, pour leur première sur le marché des consoles next gen, leur jeu fait une entrée remarquée avec 405 000 unités distribuées sur Xbox 360 et pas loin de 250 000 sur PS3 dès sa première semaine dans les magasins spécialisés, reste à voir si cela sera suffisant et si cela coïncide avec les prévisions de Zenimax pour sabrer le champagne.

Il y a une chose de sûre, Rage nous fait oublier le ratage Duke Nukem Forever cette année, Gearbox ne parvenant pas à donner un nouveau souffle à la licence. Preuve qu'Id Software n'a pas raté son retour, même si quelques zones d'ombres subsistent et planent, malheureusement, sur certains compartiments du jeu.

 

Présentation du jeu et de ses fonctionnalités principales

 

noteRage est un FPS complet, aux saveurs multiples et aux gunfights maîtrisées. Ambiance immersive, aventure post-apocalyptique et univers déjantés sont autant de traits qui singularisent une expérience savoureuse qui lorgne accessoirement sur les terres du RPG occidental. Jeu à la direction artistique éclatante, il manque le coche sur certains mécanismes de sa narration, scolaire et pataude, ainsi que sur une fin balancée abruptement semblant nous promettre DLC ou add-on dans un futur proche, on a connu plus élégant. Rage est aussi un jeu qui arrive bien après Fallout 3 ou Borderlands, presque après la guerre serait-on tenté de dire, il perd forcément de son charme ou de son originalité dès lors qu'on le fait évoluer sur le même terrain, d'autant que ses concurrents ont de sérieux atouts à faire valoir. Il suffit pourtant de creuser plus en profondeur pour découvrir un jeu au gameplay souple et agréable qui ravira les amateurs de shoots canoniques. Dans la bouche d'un autre ça pourrait paraître de l'arrogance, une escobarderie ou de la négligence, mais quand à travers Rage Id Software dit au joueur : « Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? ». On les croit sur parole et on en redemande presque.

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2
MGG
Lucien il y a 12 ans

Le jeux se termine en moins de 10h c'est dommage vu la qualité du jeux et de l'environnement qui est très grand.<br /> Il y a pas mal d'endroit ou on ne va qu'une fois même si on fait les quêtes annexes et puis c'est tout.<br /> Sinon, la fin est en effet merdique , perso je me suis même pas rendu compte que j'étais en train de finir le jeu, il n'y a aucune difficulté à ce moment la de l'histoire donc je comprends pas comment ils ont pu faire ça !<br /> <br /> Pour moi rage , c'est un énorme potentiel gâché, même si je pense qu'ils feront des add on payante bientôt pour rentabiliser tout le travail fourni pour ce jeux !

Koohaku il y a 12 ans

La fin du jeu est merdique et pour les bugs graphiques à la sortie c'était quand même du foutage de gueule.

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