
La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) refait parler d'elle aujourd'hui. Après être passée à deux doigts de perdre son indépendance en basculant sous l'autorité du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, la célèbre loi française annonce l'ouverture d'un site internet recensant l'offre légale de téléchargement. Un coup d'épée dans l'eau ou bien un moyen de refaire parler d'elle ? Afin de répondre à cette question voyons donc en détail de ce dont il s'agit.

Parlons donc tout d'abord de ce site de référencement, il regroupe 335 plateformes « pouvant être regardées comme légales ». Une interaction via les réseaux sociaux a également été intégrée permettant, par exemple, de « liker » la page de ses sites préférés ou bien de commenter directement. Mais dans quel but ? La Hadopi cherche a fidéliser les internautes en leur donnant un lieu de rendez-vous fiable et digne de confiance. Loin de ce qui peut les effrayer : droits d'auteurs, amendes, sanctions et autres virus qui peuvent circuler sur les internets. La sélection des 335 sites n'a en effet pas été faite au hasard, c'est grâce à la collaboration de l'Association française du jeu vidéo (AFJV), le Centre national du livre (CNL) et le Centre de la musique que la Hadopi a pu assurer et surtout rassurer.
78 critères classent les différentes plateformes dont notamment leur mode de fonctionnement. Vous pouvez par exemple choisir si vous souhaitez rechercher un site de streaming ou bien un endroit pour télécharger directement. Tout ceci reste dans le domaine du légale donc Hadopi s'est assuré via les déclarations de ces sites qu'ils respectaient les règles édictées par l'autorité, sans toutefois qu'ils aient été tous véritablement contrôlés. La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet se donne désormais trois mois pour juger du succès de son initiative. Pour l'instant pas de publicité mais en cas de réussite on pourrait voir fleurir quelques encarts permettant d'aider au financement. Selon le journal Le Monde, le site a été créé par un prestataire externe pour un montant de 8 000 €. Une broutille dans le monde des internets voir même de celui de l’État qui s'est souvent habitué à dépenser sans compter.

Offrelégale.fr donc, car c'est comme cela qu'il s'appelle, devra bénéficier du soutien des internautes pour espérer continuer d'exister. Toutefois rien ne peut aujourd'hui assurer de la réussite d'un tel projet, les échecs ayant déjà été nombreux dans ce domaine. Principal défaut de ce catalogue, vous ne recherchez pas par contenu mais par plateforme or, et vous le savez bien, généralement vos recherches se pointent plutôt vers le titre de série ou du film que vous souhaiter voir, la plateforme le diffusant n'étant qu'une préoccupation secondaire. Avec l'apparition d'Offrelégale.fr, Hadopi se dote aussi d'un nouveau label de qualité. Terminé « PUR » (Promotion des usages responsables) et bienvenue « Offre légale Hadopi », si vous ne saviez même pas que cela existait dites-vous que c'est normal ces initiatives étaient passées totalement inaperçues. Ne vous étonnez pas d'ailleurs si certains sites présents sur le nouveau catalogue mis en place par la Hadopi ne possèdent pas le précieux label. Pour en bénéficier il faut être validé directement par l'autorité or, comme nous vous le disions précédemment ce n'est pas le cas pour tous. Sur les 335 sites qu'elle liste aujourd'hui seule une soixantaine possède le macaron.
Concrètement cela ne présage pas une réussite meilleure à « Offre légale Hadopi » que celle qu'a pu connaitre « PUR ». L'offre mise en place aujourd'hui par la Hadopi ne révolutionne pas du tout le paysage et les habitudes des internautes ne devraient pas changer tant que cela. De là à prédire un échec il n'y qu'un pas que nous ne franchirons pas. Car des améliorations peuvent être apportées, car il est peut-être préférable de souhaiter la réussite à ce site de manière à donner des arguments à ceux qui se battent afin d'empêcher un rapprochement de la Hadopi avec le CSA. Car outre les gesticulations, somme toute gentillettes, de la Haute Autorité ce qui nous guète c'est un durcissement de la loi et un retour bien plus brutale vers les sanctions, et cela franchement vous n'en voudriez pas ?



