En France, 5 à 15% des enfants scolarisés seraient concernés par la dyslexie. D'une manière plus générale ce déficit durable et significatif du langage écrit toucherait 5% de population de notre pays. Ceci se traduit dans les faits par un trouble de l'apprentissage de la lecture survenant principalement chez les garçons. Le patient présente ainsi des difficultés à identifier les lettres, les syllabes et/ou les mots. Maladie plus fréquente dans les pays où la langue est difficile, la France est par conséquent en tête de liste tant notre belle grammaire pose pas mal de problèmes chez les écoliers voir les adultes.
Or une récente étude publiée dans la revue Current Biology a mis en exergue une « asymétrie de traitement des stimuli par le cerveau », ce qui empêcherait à ce dernier de traiter plusieurs informations visuelles ou sonores en même temps. Si ce résultat ne doit pas vous dire grand chose, c'est un vrai bouleversement dans l'étude de la maladie car auparavant elle était généralement associée à une difficulté à isoler les sons qui composent un mot, aujourd'hui elle aurait donc différentes origines plus complexes encore.
Chaque patient serait par conséquent différent, ou plutôt chacun n'aurait pas les mêmes causes ni besoin forcément du même traitement pour se soigner. Or quand on connait les difficultés rencontrées pour guérir et diagnostiquer la maladie, cela rend encore plus compliqué ces étapes cruciales dans la guérison. L'étude a donc été menée sur 17 adultes dyslexiques, un panel qui peut sembler un peu léger mais qui a permis de confirmer les zones du cerveau concernées et le fait que les stimulations reçues avaient effectivement une réponse plus lente, qu'elles soient visuelles ou auditives.
Or cette étude a également permis de démontrer que le jeu vidéo, principalement celui d'action, pouvait jouer un rôle bénéfique pour les patients. Ces derniers forceraient en effet les dyslexiques à traiter très rapidement des informations qu'ils ont généralement l'habitude d'analyser plus lentement. Ainsi un jeu d'action type Call of Duty permettrait de cette manière d'aider les jeunes patients à ré-exercer leur cerveau en raccourcissant significativement le délai de réponse de ce dernier. De plus la directrice de recherche CNRS au laboratoire de psychologie et neurocognition de Grenoble, Sylviane Vardois, a ainsi déclaré à nos confrères du Figaro Santé que cette étude rejoignait les conclusions d'une précédente publiée en 2013 par des italiens.
Toutefois nous n'en sommes pas encore à prescrire du Call of Duty afin de soigner les patients, il conviendra d'étayer encore une fois ces recherches en augmentant notamment le nombre de patients du panel. Ce n'est pas non plus la première fois que le cerveau et les jeux vidéo sont au cœur de l'actualité, nous vous avions déjà parlé de ce sujet il y a quelques années.
