Shantae and the Pirate's Curse : Le test
Shantae est une série de jeux de plateforme méconnue du grand public et c'est fort dommage. En effet, la licence de WayForward Technologies est assez appréciée par les adeptes du genre. Après un premier épisode sur GameBoy Color en 2002 puis un second sur le DSiWare en 2010, le studio américain nous propose Shantae and the Pirate's Curse sur 3DS puis sur Wii U et enfin très récemment sur PC, en attendant un projet de plus grande ampleur qui est au stade de pré-développement. Intitulé Shantae: Half-Genie Hero, le jeu s'est vu financé par du crowdfunding sur Kickstarter.
Trailer de lancement de Shantae and the Pirate's Curse
Fiche du jeu |
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Titre du jeu : Shantae and the Pirate's Curse Genre : Plateforme Développeur : WayForward Technologies Site officiel : Ici Plateformes : 3DS, Wii U, PC Prix : 16,99 € |
Je fais ce que je veux, avec mes cheveux
Petite piqûre de rappel, à la fin de Shantae: Risky's Revenge, notre héroïne à la chevelure imposante s'est vue privée de ses pouvoirs de génie. Malgré cela, elle se sent responsable de la protection de Scuttle Town, son île natale. Cette fois-ci, elle va s'allier avec son ennemie de toujours, Risky Boots, la terrible pirate pour faire face à une menace grandissante : le Pirate Master. Il s'agit en fait de l'ancien mentor de Risky Boots qui causera des soucis au monde de Sequin Land si vous ne faites rien. Votre but est de détruire les repaires du mal d'où les sbires du Pirate Master cherchent à puiser de la puissance pour ressusciter le défunt pirate et lever la malédiction. Vous voguerez donc d'île en île grâce au bateau de Risky Boots. Dans ces repaires sont cachés les équipements de la pirate, mais ils vous serviront cette fois pour progresser dans le jeu en ajoutant des éléments de gameplay.
En effet, vous aurez par exemple la possibilité de sauter plusieurs fois, de tirer, de planer ou encore de faire des attaques verticales. Le jeu prend un aspect RPG puisque l'on peut améliorer l'ensemble de ces éléments pour être plus efficace. L'équipement de Risky permet donc à Shantae d'être efficace malgré la perte de ses pouvoirs, car attaquer avec des cheveux ça ne suffit plus. Concernant la durée de vie du jeu, si vous n'êtes pas pressé, il vous faudra en moyenne une bonne dizaine d'heures pour finir le soft, un peu plus si vous souhaitez le terminer à 100%. À noter que l'ultime boss n'est débloqué que lorsque vous aurez trouvé les vingt Tinkerbats corrompus. Ceci donne droit à la réelle fin ainsi qu'à un New Game +.
Les personnages féminins de Shantae ne sont pas très habillés
La réalisation de Shantae and the Pirate's Curse est très soignée. Nous avons droit à un jeu bien peaufiné dont les environnements variés sont très plaisants. Compréhensible puisque ce sont Joakim Sandberg et Paul Robertson qui sont derrière le pinceau. Le bestiaire est assez complet pour un plateformer et les monstres sont relativement coriaces pour la plupart, surtout lors des phases de "sous boss" dans lesquelles vous êtes enfermé dans une salle et devez faire face à une succession d'ennemis de haut rang. Le problème est que ces phases-là sont plus compliquées que les phases de boss. En effet, Shantae and the Pirate's Curse ne marquera pas par ses boss qui sont très voire trop simples. En guise d'exemple, si vous vous mettez sur une extrémité de l'écran, aucun des trois premiers boss ne pourra vous toucher. Globalement, les mouvements et attaques des ennemis censés être les plus puissants du jeu ne sont que des répétitions, il ne faut pas forcer le talent pour en venir à bout tant les patterns sont chroniques.
Qui plus est, leurs attaques souvent limitées sont facilement esquivables une fois que l'on a compris l'idée générale. Concernant la difficulté globale du jeu, elle n'est ni trop simple ni trop compliquée, mais il faut un temps d'adaptation pour les non-adeptes des Metroid-like et après ça roule tout seul. Vous n'aurez pas de mal à progresser, mais certains passages vous donneront du fil à retordre si vous n'avez pas de potion ou d'équipements améliorés. L'un des gros plus concernant la difficulté repose sur le fait que le soft de WayForward Technologies ne fasse pas du joueur un gros assisté. Le jeu ne vous dira pas quoi faire, c'est à vous de vous creuser les méninges en écoutant ce que les personnages ont à vous dire. En progressant dans le jeu, il sera indispensable de faire des allers-retours entre les différentes îles puisque vos nouveaux équipements débloquent de nouvelles zones dans les îles précédentes. De plus, certains PNJ vous demanderont des items indispensables pour progresser dans l'histoire.
Squid Baron nous fait sa déprime
Les poulpes à l'honneur
Concernant l'ambiance générale du jeu, le joueur sera accompagné de personnages secondaires bien charismatiques malgré le fait qu'ils soient un poil trop secondaires. On retrouvera les mêmes Sky, Bollo et Mimic, mais il est un peu déplorable de ne pas les voir occuper un rôle plus important dans l'histoire. L'humour est de mise dans le jeu et les différentes références geek au fil de l'histoire en feront sourire plus d'un comme le montre l'image ci-dessus où le retraité Squid Baron se plaint de n'être qu'un boss, une vulgaire création des développeurs bonne à être ratatinée et qui souhaite donc partir au soleil. Concernant la bande son du jeu, c'est Jake Kaufman qui est aux platines, et qui est depuis parti du studio américain. On ne peut sans doute pas parler d'une ambiance sonore extraordinaire, mais les musiques remplissent leur rôle et nous plongent dans l'ambiance. Un hic assez dérangeant cependant est la traduction française bien trop approximative par moment : "améliorez votre cheveux pour fouetter plus vite" ou encore "améliorez votre pistolet à infliger plus de dégâts".
Les calmars éparpillés dans les îles et souvent pas accessibles dès le début
Outre le côté aventure de Shantae and the Pirate's Curse, vous serez amené à farfouiller les niveaux comme dans un RPG. On ne parlera pas de farming pur et dur, mais vous devrez trouver des objets pour des PNJ ou bien partir à la recherche des 20 Cackelbats maudits pour pouvoir terminer le jeu. À la manière d'un The Legend of Zelda avec les fragments de cœurs, vous devrez trouver dans ce jeu des calmars pour améliorer votre nombre de cœurs. Rassemblez-en quatre puis emmenez-les chez la Calmartisane pour qu'elle les écrase et vous donne un cœur de vie supplémentaire. Ne négligez pas la recherche de calmar sauf si vous souhaitez un peu de challenge. Pour regagner de la vie, trouvez-en sur les créatures et dans les objets, ou encore à la source d'eau de Scuttle Town. Car oui, dans le jeu, pas de sauvegarde automatique, vous devez vous débrouiller et les points de sauvegarde n'étant pas fréquents, vous aurez à recommencer un bout de chemin si jamais vous mourrez : allez dépenser vos rubis chez le marchand. Ce dernier se trouve à Scuttle Town et vous vendra toutes sortes de buffs : auto-régénération, boule à pointes (bouclier), bouclier bulle (contre les projectiles) ou encore de nouveaux mouvements et des améliorations de l'équipement de Risky.
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Les plus et les moins |
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Réalisation propre et précise | Des boss trop simples | ||||
L'humour et les allusions geek |
Personnages secondaires qui le sont un peu trop |
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L'univers et les personnages | Rejouabilité assez limitée | ||||
Pas le sentiment d'être guidé de A à Z | Les sous titres, petit frein au plaisir total |