Après Riot Jules qui nous a expliqué la politique d'équilibrage des champions, c'est au tour de Jag, membre de l'équipe Live Gameplay chez Riot, de nous expliquer la stratégie d'équilibrage des champions de League of Legends à travers le prisme de la conception du jeu. Avant tout, les méthodes utilisées par les développeurs sont des tendances et non pas des règles absolues.
Le « Counterplay »
Lorsqu'un champion est difficilement contrable, c'est-à-dire que ce champion n'aurait aucun mal à utiliser et réussir ses attaques. Jag prend l'exemple de Blitzcrank : lorsque Blitzcrank réussit son Grappin Propulsé (A) en format de teamfights, c'est généralement une mort assurée pour son ennemi. Mais étant donné que l'on peut éviter le grappin grâce à nos déplacements ou nos compétences, le « counterplay » est réalisable. Dans le but d'un équilibre, il faut éviter qu'un champion ne dispose d'aucun « counterplay » possible, c'est pour cela que lors de la conception des champions, les Rioters prévoient toujours différentes manières de contrer les personnages.
Les « multiplicateurs de force »
Certains champions ont comme rôle principal d'augmenter la puissance de leurs alliés, comme Janna ou encore Lulu, sont appelés « multiplicateurs de force » en interne chez Riot. Pour les game designers, ce sont les champions les plus difficiles à équilibrer, car lorsqu'ils sont considérés comme trop puissants, cela ne saute pas aux yeux et ce n'est seulement qu'après de nombreux tests et configurations que l'on peut s'en rendre compte. Par exemple, lorsque Janna utilise son Oeil du cyclone (E) sur une Tristana qui est sous Tir rapide (A) et qu'elle réalise un quintuplé, peu de mérite lui sera attribué alors que sa participation au quintuplé aura été cachée, mais tout de même énorme. Il est donc difficile de percevoir les réelles puissances des « multiplicateurs de force » et chaque changement représente une prise de risque.
Janna, un des plus gros « multiplicateurs de force » de LoL.
Les « multi-laners »
Les champions pouvant être utilisés sur différentes lanes, comme Sion qui peut être joué en Top ou en Jungle, sont appelés « multi-laners ». Pour en revenir à l'équilibre des champions, un problème se pose lorsque l'on parle des multi-laners : comment faire quand un champion est trop puissant sur une lane alors qu'il est équilibré sur une autre ? Le nerfer alors qu'il deviendrait trop faible sur la lane où il était équilibré ? Un grand dilemme pour les développeurs. L'objectif est donc de réduire son taux de victoire en réduisant sa puissance sur la lane où il est OP. C'est un choix difficile puisqu'en général, les joueurs ne comprennent pas ces changements, mais obligatoire pour l'équilibre du jeu.
Les faiblesses exploitables
Il est beaucoup plus simple d'augmenter la puissance d'un champion qui dispose d'une faiblesse exploitable. Par exemple, Sivir à une portée plutôt faible et, en plus de cela, ne dispose d'aucun dash ou technique de téléportation, ce qui la rend très vulnérable. En contrepartie, Sivir nettoie très vite les vagues de sbires et a une capacité ultime des plus puissantes parmi les autres ADC.
Pour conclure, maintenir l'équilibre au sein de League of Legends n'est pas une chose facile, car il faut prendre beaucoup de paramètres en compte et le moindre changement peut alors déstabiliser cet équilibre. Espérons tout de même que les champions OP du moment verront leur puissance réduite !
Le rework de Mordekaiser, devenu un colosse en Aout 2015. |
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