A l'occasion de la Fanfest 2016 CCP nous a présenté un de ses nouveaux jeux en Réalité Virtuelle : Projet Arena. Le studio de développement islandais a choisi de se diversifier en proposant cette fois-ci un jeu orienté eSport, si tout se passe comme prévu il serait le premier jeu eSport utilisant la réalité virtuelle. L'équipe chargée de son développement nous avait présenté l'année dernière un prototype d'un jeu utilisant le casque Oculus Rift, ainsi que la Kinect de Microsoft afin de traquer tous les mouvements du joueur. On avait alors eu droit à quelques mini-jeux permettant de tester cette technologie comme la possibilité de créer des boules de feu avec ses mains par exemple.
Project Arena
Cependant cette année c'est un vrai jeu qui nous a été présenté et le studio en charge de son développement espère bien pouvoir le mettre en vente en tant que tel d'ici quelque temps. Bien entendu il n'en est qu'au tout début de sa phase de conception, mais nous avons déjà pu mettre la main sur quelques bonnes idées.
Et si Project Arena était en fait un Wii Sport adapté à la VR ?
Lors de notre première partie sur Projet Arena nous n'avons pas vraiment réussi à nous plonger dedans, et on a d'abord cru jouer à une simple démonstration de ce que le studio est capable de faire avec la réalité virtuelle. Mais après quelques parties notre avis a changé, on se rend compte que les choix du studio, qui au début nous rebutaient, prennent tout leur sens et permettent une meilleure immersion, et on se plaît rapidement à balancer des frisbees à la tête de notre adversaire.
Projet Arena fonctionne donc en plusieurs modes de jeu, qui ne sont qu'au nombre de deux pour le moment : Volley et Brawl. Le premier nous plonge dans un duel face à un autre joueur, et nécessite surtout notre précision et notre adresse. En effet au milieu du terrain se trouve un gros rond, à l’intérieur duquel se trouve un filet. Si vous parvenez à faire passer le frisbee entre le filet et la limite du gros rond, le projectile gagnera en vitesse, cependant si vous touchez le filet le joueur adverse marquera un point. Pour gagner la manche puis le match il vous faudra atteindre plusieurs fois le mur présent derrière votre adversaire, mais ce dernier pourra bien entendu le rattraper et tenter de marquer un point à son tour.
Le second mode de jeu est, selon notre avis, un peu plus fun à jouer. Cette fois-ci le but sera de lancer son frisbee sur l'adversaire pour tenter de le toucher, ce dernier aura un bouclier et pourra s'en servir pour renvoyer votre projectile. Vous ne pouvez cependant que bloquer trois fois les coups de votre adversaire, une fois cette limite atteinte vous ne pourrez compter que sur votre rapidité pour esquiver les coups lancés par votre opposant.
Une ambiance et un univers à la Tron
Comme expliqué précédemment la première partie du jeu ne laisse pas une très bonne impression, l'ambiance y fait sans doute pour beaucoup. Cette dernière est très simpliste, et on apprend en fait par la suite pourquoi. Afin de garder au maximum le joueur dans l'univers de la réalité virtuelle, le studio à volontairement choisi d'épurer au maximum le jeu. Pourquoi me direz vous ? Et bien en fait la réponse est plutôt simple. Si le jeu comporte tout un environnement explorable avec des objets comme des tables ou autres, le joueur n'aura qu'une envie : allez la toucher. Et bien entendu cette table n'existe pas dans la vie réelle et si le joueur tente de poser sa main dessus, cette dernière ne fera au final que la traverser. Voici donc le genre de chose qu'a souhaité éviter, afin de créer un jeu immersif avec un univers bien défini et un gameplay que l'on prend très vite en main.
De plus la zone de jeu est très restreinte, le joueur ne peut pas se balader partout dans le terrain, mais seulement dans un cercle que l'on peut voir a ses pieds. Là aussi on évite un problème majeur de la réalité virtuelle : la motion sickness. L'environnement jouable étant restreint et le joueur ne pouvant pas faire plus d'un pas en avant, en arrière ou sur le côté, tout ce qui est faisable dans le jeu est également faisable dans la vraie vie sans aucune perte d'immersion.
Même si le jeu n'est seulement qu'au début de sa phase de développement, on peut déjà voir qu'il a du potentiel. Le studio souhaite également s'investir particulièrement dans l'eSport avec ce jeu, en ajoutant des modes de jeu avec potentiellement plusieurs personnes dans la même équipe. Wait and see donc, mais le jeu part déjà sur de bonnes bases !
Interview de Morgan Godat : Executive Producer
Si vous souhaitez en apprendre un peu plus sur Projet Arena, vous pouvez regarder l'interview que nous avons pu réaliser (en anglais), ou trouver ici un résumé des questions abordées.
L'équipe de développement a donc souhaité créer une toute nouvelle façon de jouer aux jeux vidéo et d'aborder la compétition sur ces derniers. Selon Morgan Godat Projet Arena est plus un vrai sport qu'un jeu eSport sur de nombreux aspects. En effet dans la plupart des jeux actuels où il y a de la compétition, il n'est pas rare que le joueur blâme le level designer, à cause par exemple d'un abri qui était censé le protéger et qui au final ne l'a pas fait. Dans Arena le joueur ne pourra s'en vouloir qu'a lui-même s'il se fait toucher par un disque, puisque ça aurait été à lui de se baisser plus rapidement afin de l'éviter, cela fait donc appelle aux réelles compétences des joueurs et pas à celles du personnage qu'il incarne.
De plus un jeu un en VR permettrait de rendre les joueurs plus amicaux les uns en face des autres, effaçant en quelque sorte la "distance" créer par l'anonymat qui sépare les deux joueurs puisque ces derniers se verront en face à face et pourront très bien voir la réaction de l'un et l'autre.
Le but final de Projet Arena est donc d'être disponible et reconnu en tant que jeu à part entière. Et l'aspect que le studio souhaite le plus faire évoluer est l'aspect d'équipe et de compétition en équipe afin de tester les limites de la VR, et de pouvoir réaliser et créer des sports qui ne seraient pas possibles dans la réalité. On peut donc imaginer des concepts plus farfelus les uns que les autres avec pourquoi pas un joueur mesurant plus de 10 mètres qui doit affronter d'autres joueurs ne mesurant que 1 mètre, tout cela est possible en réalité virtuelle.
Project Arena a encore un long chemin à parcourir. Mais ce jeu représente tout de même une bonne base de début et d'apprentissage pour la réalité virtuelle, en testant de nombreuses choses et de nombreux concepts. Il nous faudra donc attendre encore un peu avant de nous faire un véritable avis dessus ! Pourquoi pas lors du Fanfest 2017 ?
