Test de Odin Sphere Leifthrasir sur PS4
Avant la vague de jeux japonais qui déferlera en cette fin d'année puis en 2017 sur une grande partie des possesseurs de PS4, ATLUS gâte cet été les férus d'Action-RPG avec Odin Sphere Leifthrasir, refonte d'un illustre titre PS2 de 2007 méritant au minimum votre curiosité, au mieux de vous happer dans son univers. Cette version modernisée vaut-elle cependant l'investissement ? Réponse dans ce test !
Genre : Action-RPG / Beat Them Up
Développeur : Vanillaware
Editeur : ATLUS
Supports : PS4 / PS3 / PS Vita
De la 2D même pas indé
Comment ne pas parler d'Odin Sphere sans évoquer Vanillaware, l'équipe de développement ayant mené de main de maître des projets comme GrimGrimoire, Muramasa : The Demon Blade ou encore le récent Dragon's Crown, autant de titres qui ont su se forger une place bien à part dans leurs ludothèques respectives. À l'heure où la 3D est devenue une convention chez les grosses productions, Vanillaware a su redonner ses lettres de noblesse à la 2D dans les années 2000. Odin Sphere fait donc partie de ces titres encore un peu trop discrets, à l'époque noyé dans la masse de jeux indispensables sortis sur PS2 (on ne le répétera jamais assez).
Ainsi, après Muramasa : Rebirth nous arrive Odin Sphere Leifthrasir, qu'ATLUS a jugé bon de ressortir de sa besace en 2016 pour en faire une version totalement revisitée, sans pour autant dénaturer le jeu de base.
Se déroulant dans un univers nordique revisité à la sauce japonaise, Odin Sphere nous conte l'histoire de cinq personnages différents et contrôlables successivement (Gwendolyn, Cornelius, Oswald, Velvet et Mercedes), pour un Action-RPG mélangeant combats survoltés, mais aussi alchimie, gestion de compétences, et cuisine sur le pouce.
Déjà sur PS2, le jeu disposait de visuels éblouissants
Un conte de fées
N'attendez pas du scénario d'Odin Sphere un propos élaboré et profond, puisque l'inspiration des créateurs provient de divers contes et légendes (sur fond de mythologie nordique), et il sera donc question d'amour, de malédictions, de royaumes, de trahisons et autres joyeusetés qui nous rappelleront la simplicité mais aussi l'efficacité d'histoires sans fioritures.
Odin Sphere prend le joueur par la main en sublimant ses petites histoires par une écriture transpirant la modestie et l'élégance, chose bien trop rare dans les productions japonaises, portée par un choix de doublages en japonais ou en anglais, tout deux de très bonne facture.
De plus, ce qui fait le sel du pitch du jeu est sa chronologie éclatée, à travers ses cinq personnages hauts en couleurs, dont les vies seront amenées à se croiser. L'air de rien, c'est avec ce concept aussi simple qu'Odin Sphere commence tout juste à dévoiler une infime partie de son originalité, et inciter le joueur à continuer, curieux de connaître le destin des protagonistes.
Vanillaware a également pris l'habitude de dessiner certains personnages de façon assez étrange et disproportionnée, donnant un cachet bien particulier à l'esthétique du jeu déjà bien marquée.
Chaque personnage se joue bien différemment
Happy feet, wombo combo !
Bien qu'Odin Sphere brille par la finesse de son esthétique, il excelle également dans son système de jeu et ses combats pêchus. Tout comme dans Dragon's Crown, les cinq personnages jouables demanderont au joueur de s'adapter au style de jeu bien différent exigé par les coups spécifiques aux protagonistes.
C'est d'ailleurs sur ce point-là que la version Leifthrasir apporte le plus de fraîcheur au titre : le système de combat a été entièrement revisité à la sauce Muramasa, et tous les coups s'enchaînent désormais du feu de dieu. Les combos aériens ont tout particulièrement été améliorés, ceux-ci étant auparavant très limités, il est à présent possible d'enchaîner attaques normales, chargées et spéciales de façon très naturelle.
Cette refonte a d'ailleurs permis d'accentuer de plus belle les différences entre les personnages, et au passage de grandement améliorer le système de compétences et capacités spéciales.
En effet, chaque personnage débloquera au fur et à mesure de son aventure différentes compétences, actives ou passives, pouvant être améliorées grâce aux phozons récoltés. De plus, vous pouvez associer jusqu'à quatre attaques spéciales sur la touche rond + une direction, afin de pouvoir les effectuer facilement en plein combo. Mais comme dans le jeu original, le système de Leifthrasir laisse également la possibilité au joueur de lancer une attaque spéciale via le menu dédié, listant toutes les compétences débloquées.
Le système de combat a donc tellement été sublimé que le sympathique compteur de combo a été bien plus mis en avant. Avec un peu d'entraînement et d'optimisation des compétences, il est jouissif de monter au-delà des 200 hits ! Un vrai plus pour le titre, dont les combats manquaient un peu de pêche sur 128 bits.
La cuisine et l'alchimie seront vos meilleurs alliés
Faire sa tambouille dans son coin
Mais non content de proposer des sensations de jeu jouissives dignes des plus grands beat them up et autres défouloirs, Odin Sphere est avant tout un RPG, et repose donc aussi sur deux grands axes que sont l'alchimie et la cuisine.
La première pourra être pratiquée à tout moment, et le jeu incite fortement à abuser de toutes les combinaisons proposées : heal, feu, glace, lumière ou poison ne sont qu'une infime partie des potions que vous pourrez créer en associant de la "matière" à énormément des objets récoltables dans le jeu. D'ordinaire un peu galère dans les autres jeux du genre, l'alchimie dans Odin Sphere s'avère extrêmement simple et efficace, avec des attributs assez surprenants et originaux : la curiosité du joueur en termes de fusion d'objets sera souvent récompensée !
Quant à la cuisine, elle est tout simplement au cœur du leveling up du personnage, et permet également d'améliorer les PV max. Une des nouveautés de ce remake est d'ailleurs la possibilité d'appeler une cuisinière nomade entre deux champs de bataille, lui donner les ingrédients que l'on a dans notre besace, et lui proposer des recettes. Le principal intérêt de la cuisine est de gagner en expérience mais aussi, comme dit précédemment, d'augmenter le nombre de points de vie maximum. Ainsi, chaque bouchée du moindre fruit ou plat est utile à long terme pour le personnage.
Enfin, il est bon de rappeler qu'Odin Sphere n'est pas qu'un simple side-scroller, puisque chaque chapitre et environnement sera décomposé en plusieurs petites zones circulaires dotées de multiples embranchements. Une vision assez particulière de l'exploration dans un jeu en 2D, qui ne plaira peut-être pas à tout le monde, sachant que cette version améliorée apporte tout de même son lot de nouvelles zones types afin de varier le rythme des chapitres. Cependant, pas de quoi pallier à la répétitivité des environnements, les différents personnages étant souvent amenés à devoir se rendre aux mêmes endroits pour des besoins scénaristiques.
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Les plus et les moins |
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Découvrir ou redécouvrir un immanquable de la PS2 | Les environnements se répètent entre les cinq scénarios | ||||
Combats intuitifs et totalement redynamisés | De nature assez répétitive | ||||
Univers dépaysant, porté par un design et des couleurs à couper le souffle |
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A la fois jouissif et cérébral | |||||
Cinq personnages différents et histoires entrecroisées | |||||
Un exemple de remake, généreux et propre | |||||
Manger, manger, manger et faire pousser des trucs ne lasse jamais |
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La version originale est aussi jouable ! |