Le printemps touche à sa fin et comme tous les ans, les jeux de football commencent à pointer le bout de leur nez au vu d'une sortie à l'automne. Après un opus au gameplay plaisant mais qui n'a pas su apporter le vent de fraicheur qui commence à manquer à la série, EA Sports sort l'artillerie lourde et Cristiano Ronaldo pour la promotion de FIFA 18. Mais le gameplay en vaut-il la chandelle ? Nous avons pu poser les mains sur la version PS4 de la bête avant l'E3 pour un premier tour de terrain.
Deux stades deux ambiances chez Frosbite
Avant d'enfiler les crampons, nous avons eu droit à une petite présentation du jeu animée par Mat Prior et Sam Rivera. Avant de parler contenu, les deux producers se sont attardés sur l'aspect technique de ce nouvel opus. Après le bond en avant provoqué par l'adoption du moteur Frosbite l'an dernier, FIFA 18 se veut encore plus fin et détaillé que son prédécesseur. Si le gros du travail a été effectué sur FIFA 17, les visages continuent de s'approcher du photoréalisme avec un joli travail sur les ombres. La foule passe également sur le billard, le rendu de masse est nettement plus profond et les supporters continuent de se détacher de leur statut de vulgaires modèles carton-pâte. Vous arrachez la victoire en toute fin de match ? Courez vers votre virage pour célébrer le but avec les fans qui se jetteront sur vous et vous offrirons un petit bain de foule. Mais la vrai nouveauté dans les stades de FIFA 18 s'appelle l'Emotional Immersion. Le ballon rond est un sport à l'aura internationale mais les ambiances et la culture foot sont bien différentes d'un continent à un autre. Dans ce nouvel opus, EA Sports propose une refonte graphique et sonore des stades selon leur localisation, ambiance explosive et multiples banderoles en Amérique du Sud, foule plus studieuse et mesurée dans l'hexagone, le match du 12e homme est loin d'être le même partout dans le monde et vous ressentirez cette différence sur FIFA 18.
La Bombonera, une ambiance unique au monde retranscrite dans FIFA 18.
Liberté, réactivité, fluidité
"Le gameplay est la partie la plus importante de FIFA 18" nous confiait Sam Rivera après la conférence. "Pendant un an nous avons travaillé sur tout un tas d'innovations qui permettent d'intégrer à FIFA les subtilités du football réel" ainsi, EA a repensé la façon dont sont gérés les mouvements des joueurs. En retravaillant les animations en image-par-image et non plus en step-by-step (pas-par-pas) les déplacements des joueurs gagnent énormément en fluidité. Leur réactivité est également accrue et le porteur du ballon réagit instantanément à chaque mouvement de stick, oubliez le phénomène de latence dans les changements de directions, le dribble est maintenant chirurgical.
N'est pas Cristiano qui veut
Malgré ce que certains peuvent nous laisser penser, les footballers ne sont pas des machines, Cristiano Ronaldo n'a pas la même façon de courir et de pousser son ballon que Rahem Sterling ou Eden Hazard. EA apporte cette dimension à son jeu avec les Distinctive Runs. Plusieurs dizaines de joueurs se sont prêtés au jeu de la motion-capture (impossible toutefois d'obtenir un nombre exact) afin de retranscrire au centimètre près, leur foulée et leur façon de conduire le cuir en pleine course. Manette en main, la différence est effectivement tangible et il y a de quoi s'inquiéter pour la cas Lionel Messi si ce dernier jouit d'un traitement semblable à celle des ailiers star de Chelsea ou du Real Madrid.
EA Sports fait la part belle aux animations avec des courses distinctives pour certains joueurs.
Pour ceux qui n'auraient pas eu l'honneur de voir leur course fidèlement retranscrite dans le jeu, EA implante un nouveau schéma permettant de différencier les mouvements des joueurs selon leur morphologie. Alors que jusqu'à présent tout le monde possédait la même palette d'animations, les comportements des joueurs varient désormais selon leur appartenance à l'un des cinq profils établis par les développeurs (petit, medium, grand, fin et lourd).
Des nouveautés de gameplay bienvenues
Après les coup-francs, les penalty et les corners l'année dernière, c'est le système de centres qui a droit à sa petite refonte. Premièrement, le centre classique est désormais légèrement plus tendu qu'à l'accoutumée et colle plus à la réalité. Pour ce qui est des centres en cloche et ceux à raz-de-terre oubliez les multiples appuis sur la touche dédiée, c'est désormais avec les gâchettes que ça se passe. Dans le même esprit que pour les frappes, il vous faudra désormais appuyer sur L1 ou R1 + la touche de centre pour offrir un ballon lobé ou au sol à votre coéquipier. Dans la pratique, les centres passent beaucoup mieux que dans FIFA 17, un peu trop bien même. Les balles sont parfaitement distillées dans la boîte et les attaquants dominent avec aisance des gaillards de la trempe de Bonucci et Chiellini qui ne peuvent même pas compter sur l'appui de gardiens qui nous ont paru complètement à l'ouest sur la plupart des offensives.
Du côté de la défense on note l'apparition d'un nouveau tacle. En maintenant la touche de tacle glissé, votre joueur se la jouera à la Thiago Silva en gardant le genoux au sol. Plutôt efficace et moins risqué que la tentative de fauchage de l'adversaire, on lui a évidemment préféré le tacle debout dans la plupart des situations.
Au niveau du jeu collectif et de l'IA, le milieu de terrain nous a semblé beaucoup moins regroupé que sur l'opus précédant. Là où il était parfois difficile de se frayer un chemin dans un bloc très dense, les joueurs sont plus écartés et l'IA fait plus d'effort pour offrir des solutions de replis et de conservation du ballon. Des suggestions de remplacement font également leur apparition en bas de votre écran lors du dernier quart d'heure. En une touche, sans passer par le menu, vous pouvez effectuer un changement conseillé par l’entraineur adjoint. Globalement, en dehors des petites nouveautés citées plus haut, la prise en main de la bête est très proche de celle de son prédécesseur. Si FIFA 17 avait trouvé une recette convaincante, FIFA 18 l'applique consciencieusement avec un jeu un poil plus lent mais qui reste dans les grandes lignes de ce que l'on a connu cette année.
Welcome back Alex
Même pour un premier essai, le mode carrière scénarisé de FIFA 17 a été une terrible désillusion. Attendu au tournant par des fans qui lorgnaient sur l'expérience solo proposée par NBA 2K depuis des années, l'aventure d'Alex Hunter a eu l'effet d'un pétard mouillé à la sortie du jeu. Un enchaînement de matchs sans saveur avec des objectifs inutiles et un manque cruel de scénarisation, c'est ce que l'on a retenu d'un mode The Journey au potentiel largement sous exploité. Malgré quelques passages forts en émotions ça sentait le trop peu. Cette année, Alex revient pour une deuxième saison au niveau professionnel et Sam Rivera nous a confié "qu'il y aurait bien plus de cinématiques et de scénarisation". On attend de voir ce que cela donnera car les choses sérieuses commencent avec la gente féminine pour notre champion et on aimerait ne pas avoir à se contenter des félicitations post-match et d'un fish and chips le 14 février.
Alex Hunter rempile et on l'attend au tournant.
Cette année, Alex est personnalisable, vous pourrez ainsi définir son style vestimentaires, sa coupe de cheveux et le recouvrir de tatouages, des détails pour certains mais pour nous ça fait déjà la différence. Nous avons questionné Sam Rivera sur la dimension internationale de The Journey. Jusque là cantonné aux clubs de Premier League, Alex aura t-il l'occasion de s'expatrier hors du championnat anglais ? La réponse du producer peut le laisser entendre "je ne peux pas vous répondre, mais cette année vous allez voyager". Même si l'on aperçoit Antoine Griezman dans le teaser qui nous a été présenté, il parait peu probable d'assister au transfert du jeune prodige dans un autre pays, en revanche un petit voyage avec la sélection anglaise...
Et l'esport FIFA dans tout ça ?
Sam Rivera n'a pas échappé à une question sur l'esport, après un progrès significatif de la discipline cette année grâce à la mise en place du circuit FUT Champions, le producer a tenu à nous rassurer en affirmant que "cette année sera encore meilleure que la précédente, on va pousser l'aspect compétitif encore plus loin sur FIFA 18 et on vous réserve quelques surprises". En attendant d'en savoir plus, pour le moment, le verdict des joueurs pros est positif, le champion de France Orange e-Ligue 1, ManiiKa nous a donné ses premières impressions sur le jeu.
Pour le peu que j'ai pu jouer, j'ai trouvé cette première version de FIFA 18 très bonne. Le jeu est assez lent, basé sur la construction et la possession de balle. C'est dans mon style, après on sait que d'ici la sortie du jeu il y aura surement des modifications. J'ai pas senti énormément de différences avec FIFA 17 au début mais en enchaînant quelques matchs on sent que c'est plus fluide dans l'ensemble.
Côté compétition, peu importe le mode de jeu que nous allons jouer, le FUT ou le classique, de toute manière on s'y habituera. J'espère juste que cette année toutes les compétitions seront sur le même mode. Pour le reste on s'adapte. Très bonnes premières impressions donc.
L'avis de la rédaction
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Aux premières touches de balles, cela ne fait aucun doute, la prise en main de ce FIFA 18 est proche, très proche de ce que l'on a connu avec son prédécesseur. Un poil plus lente, la simulation de football est toujours aussi agréable et laisse encore plus de place au beau jeu. La refonte du système de centres et le nouveau tacle font mouche. La fluidité et la réactivité promises par le nouveau système de mouvements se ressentent après les premières minutes de jeu. Si les courses distinctives ont un côté très « gadget », l'arrivée des animations des joueurs selon leur gabarit renforce le réalisme. Tous les feux sont au vert sur les sensations de jeu mais le soft va devoir corriger l'efficacité des centres, la tendresse inquiétante des défenseurs et le laxisme des gardiens. Côté contenu rien de bien neuf et c'est dommage. Alex Hunter, nous t'attendons au tournant avec une vrai aventure digne d'un show télévisé. |
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