The Red Strings Club est un jeu d’aventure indépendant sortie le 22 janvier 2018 sur PC, Mac et Linux. Développé par Deconstructeam et édité par Devolver, le titre nous place dans une ambiance de thriller cyberpunk où une entreprise a pris le contrôle d’une ville avec pour but principal d’améliorer la qualité de vie des habitants au travers des avancées technologiques. Mais ces derniers ont l'air d'avoir un plan bien moins éthique que ça. On fait le point sur le dernier né des développeurs de Gods Will Be Watching.
- Genre : Aventure, Narratif
- Date de sortie : 22 janvier 2018
- Plateforme : PC, Mac et Linux
- Développeur : Deconstructeam
- Éditeur : Devolver
- Prix : 14,99€
Barman-Simulator !
Intercontinental Ltd., c’est le nom de cette entreprise aux ambitions ô combien visionnaires. Celle-ci serait même en train de créer un projet qui permettra à des robots, les Akara, d'analyser les besoins et les envies des habitants afin d’améliorer leurs conditions et les rendre plus heureux. Pour ce faire, les Akara façonneront des modules qui permettront, par exemple, d’améliorer sa confiance en soi ou bien son sex appeal. Du moins c’est ce qu’on apprend dans le Red Strings Club, un bar de coin de rue tenu par Donovan et son copain Brondeis. Ce dernier, alors qu’il jouait un morceau de piano émouvant, se retrouve nez à nez avec l’une de ces Akara, qui est dans un piteux état. Après une petite exploration de la mémoire de cette dernière, le voile blanc sur le plan d’Intercontinental se lève petit à petit. Mais ils apprennent aussi que l'un des agents du groupuscule d’hacktiviste PROXYMA s’est introduit en même temps dans ce fameux labo et aurait changé les implants de quelques grands patrons de la grande firme (et c’est le joueur qui devra décider lequel mettre, ce qui aura un impact sur l’histoire) avant de mourir, abattu par la sécurité. Nos deux larrons vont partir en quête de réponses sur leur fameux projet, qui semble aller plus loin que l’envie d’arranger la vie des habitants avec des implants.
The Red Strings Club est un jeu d’aventure, mêlant visual novel (pour les nombreux dialogues) et point'n'click (pour les énigmes). Le jeu possède très peu de gameplay à part quelques mini jeux. Ceux-ci vont de la simple sculpture (comme celles qu’on fait avec de l'argile sur un tour) à la session d’appels en tous genres pour trouver une information capitale. Mais le plus intéressant et mis en avant, c’est la faculté de Donovan de pouvoir faire des Cocktails à ses clients en fonction de leur humeur et de leurs émotions. En servant un verre parfait, ce dernier verra ressurgir une émotion particulière qui l’aidera à soutirer des informations au plus coriace des gars. Pour ce faire, vous allez avoir le choix entre différents alcools (Bourbon, Vodka, Tequila et Absinthe) que vous allez devoir jauger pour toucher le bon point sensible.
Assez facile au début, le jeu ajoutera quelques mécaniques supplémentaires à ce mini-jeu, le rendant alors plutôt compliqué sur les derniers clients. Car bien au-delà de servir le bon verre, vous allez aussi savoir quelle émotion faire ressortir par rapport aux questions que vous allez poser. Au même titre qu’un L. A Noire, vous allez devoir analyser et comprendre la personnalité et les ambitions des interrogés, sauf que le (magnifique) design en pixel art du jeu vous empêche de vous appuyer sur une quelconque aide d’animation faciale. D’ailleurs, l’Akara que vous avez récupéré, qui a été programmé pour analyser les gens, vous fera régulièrement un questionnaire sur votre client une fois l'interrogatoire fini. Ceci vous permettra de bien faire le point sur ce que vous avez compris du personnage (et vous fera même débloquer des petits bonus pour peu que vous répondiez correct à 7 questions sur 10). Fort heureusement, The Red Strings possède des dialogues de qualité et matures, une composante qui semble indissociable du genre mais aussi de l’univers. Le jeu vous balançant un paquet de texte, il aurait été dommage que ceux-ci soient bas du front. Il se paye même le luxe de fournir une bonne dose de réflexion sur des thèmes très attachés au cyberpunk comme le trans-humanisme et notre rapport à la machine mais aussi à propos du bonheur ou de l’utopie.
Allez, un dernier et je file !
L’histoire se finit assez vite (5h au compteur), pour autant, une partie ne suffit pas. En effet la rejouabilité est assez colossale pour qui compte faire toutes les branches que possède l’arbre du scénario. Surtout que, contrairement à la plupart des jeux qui proposent ce genre de mécanique, vous ne pourrez pas poser plusieurs fois les mêmes questions lors des interrogatoires, une erreur et vous pouvez dire adieu à votre information et ainsi vous priver d'une information (pouvant être) capitale qui aurait pu résoudre le scénario autrement. Ajoutez à ça la présence de pas mal de choix qui influe là encore sur l’univers et la manière dont les personnages vont réagir avec vous et vous avez un sacré nombre d'heures à vous enfiler pour connaître toutes les timelines du scénario.
Nous ne pouvions évidemment pas finir ce test sans parler de la direction artistique du jeu. Comme Gods Will be Watching, le jeu est en Pixel art du plus bel effet, coloré et pourtant sombre, avec des personnages au design très marquant, on appréciera chaque petit recoin que le jeu nous fait découvrir. Mais The Red Strings Club ne serait rien sans sa musique. Cette musique à la fois électronique et jazzy, noyée dans une bonne vapor wave (encore une fois signée par Fingerspit) nous transporte totalement au long de notre partie, et il n’est pas rare de s’arrêter de jouer quelques fois et de laisser tourner la musique. 2018 commence fort là-dessus.
