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Test : Tomb Raider Trilogy

Test : Tomb Raider Trilogy
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Lara Croft se fait un lifting sur PlayStation 3

Test : Tomb Raider Trilogy

Consoles Millenium

 

Tomb Raider Trilogy

 

Éditeur : Square Enix
Développeur : Crystal Dynamics
Date de sortie : 31 Mars 2011
Genre : Plateforme / Action
Plateforme de test : PlayStation 3
Existe sur : -

 

Quand Square Enix rachète la firme britannique Eidos en 2009, le géant nippon s’adjoint la possibilité de puiser dans les malles, déjà fort bien remplies, de la société. En plus de franchir l’océan et de poser un pied sur le marché occidental, l’éditeur entame un véritable processus de ré-identification de son image. Car si hier les joueurs occasionnels ou confirmés voyaient en Square Enix l’éditeur de la providentielle et culte série Final Fantasy, aujourd’hui le panel est plus large. On pourra compter désormais sur des noms comme Hitman et son héros marbré au crâne luisant et à la gâchette facile, ou à la multimillionnaire Lara Croft, officiante patentée de la légendaire série Tomb Raider, pour enrichir un catalogue riche et bigarré d’offres exotiques ou plus consensuelles pour les gamers du monde entier. Avec Tomb Raider Trilogy, c’est l’occasion de repartir à l’aventure, et en HD cette fois-ci, sur la petite PS3 de Sony en ce début d’année 2011.

 

Tomb Raider Trilogy

 

Ahhh Lara… Quelle douce et équivoque présence dans la vie numérique, et du média, et de celles des gamers et gameuses qu’elle a accompagnés de ses histoires chaloupées depuis maintenant plus de 15 ans.

Lara c’est le parfum de l’expédition exotique, l’embrun dans la narine, le vide sous les pieds quand il faut escalader des montagnes. C’est un peu le Chanel n°5 de l’action /aventure. Il y a des personnages qui ont existé par-delà leur simple présence formelle dans un média, de ces personnages qui transcendent même l’univers qu’ils parcourent, qui en sont finalement le mécanisme ou le médiateur ultime, à ce titre Lara Croft a été et reste une révélation dans le paysage du jeu vidéo.

Quand Core Design s’est penché sur les premières courbes (les plus sarcastiques diraient « traits » pour souligner l’écart entre les outils que l’on possède aujourd’hui et ceux qu’on utilisait en 96) de leur héroïne il était évident qu’ils avaient une idée précise en tête. Non Lara Croft ne serait pas une working girl complexée par la réussite abrutissante qu’impose la City dans son aura instigatrice d’ascensions fulgurantes sur la place des marchés des Bourses des plus grandes capitales du monde. Elle ne serait pas non plus cette figure douce, figure presque enfantine et romantique de la brebis portant des dentelles dans les apparats confortables (et roses de surcroît) d’un monde tirant sur un excès de guimauve à en faire pleurer le bonhomme Haribo de carries. Ni cette fashionata pourrie gâtée par l’argent de papa, qui vivrait dans l’indolence d’une existence dorée en pensant que tout lui est dû et qu’une manucure manquée dans la semaine est une faute de goût ultime. Non, rien de tout ça.

Core Design a peut-être été plus pragmatique. Et si aujourd’hui un « love at first sight » peut entraîner un dialogue ayant pour but de négocier une suite chiffrée commençant par 06, les développeurs sont allés plus en amont en débloquant la suite chiffrée commençant par 90C. Une présentation que beaucoup honniraient, d’autant que je ne suis pas non plus allé vérifier, mais il faut avouer qu’à côté la princesse Peach dans Mario a de quoi complexer même si sa robe sans pli est impeccable.

Vous allez me dire que je suis formaliste et oui je le suis, mais c’est aussi une façon d’évacuer un certain discours sur la beauté de la courbe de la belle Lara par une digression facile. Car le cœur de Lara ne bat pas que dans un corps sacrifié à l’autel des délices que certains pervers polymorphes adorent sans honte, le cœur de Lara bat dans un univers beaucoup plus dense que le simple sens de lecture esthétique de sa beauté païenne.

Il serait d’ailleurs vraiment mal venu d’expliquer le succès de la série Tomb Raider uniquement sur des jugements de valeur d’une symbolique limitée au seul caractère de son héroïne, et ce, quel que soit le développeur ayant porté à bout de bras Lara à travers le monde, Crystal Dynamics ayant vite embrayé le pas à Core Design après un troisième épisode qui en avaient laissé beaucoup sur leur faim.

 

Tomb Raider Trilogy

 

Une série multimillionnaire ça ne crée pas, ça se transforme. Si certains cherchent à transformer le plomb en or, d’autres ont compris la constance et la valeur de l’étalon or. À travers Tomb Raider, c’est tout un pan de l’écriture et de la mémoire de la société occidentale qui s’anime, mais pas seulement. O bien sûr on est loin de l'écriture des chefs-d'œuvre de la littérature, des grands romans historiques ou des fables fantastiques qui ont béni de leur projection des passionnés et des chercheurs d’or noir sur pages blanches dont l’encre sèche bat la mesure. Mais prenons des exemples plus consensuels pour ne pas froisser la sensibilité des plus féroces défenseurs du patrimoine intellectuel mondial.

Des livres comme « Le nom de la Rose » d’Umberto Eco ou encore le « Da Vinci Code » de Dan Brown, deux romans qui ont connu un succès qui les place bien au-delà du simple succès d’estime, (l’un est mieux écrit que l’autre, mais là n’est pas le problème) la cause entendue est que le public s’intéresse à l’intrigue et bien plus que ça il peut se passionner pour un background qui mêle dans son tamis ésotérisme, Histoire, magie, fiction, mysticisme...

Et Tomb Raider c’est ça. Une association bienheureuse entre la quête mythique des secrets historiques fantasmés (ou non) d’un patrimoine mémoriel incroyable et les mécanismes ingénieux du jeu vidéo qu’une héroïne transpose avec une certaine grâce à travers des parcours qui lui donnent l’occasion de briller de mille feux. Il n’y a finalement rien d’étonnant à ce que cette série ait connu un si grand succès tant elle emprunte des schémas qui ont fait ou continuent de faire leur preuve à travers le temps, et ce quel que soit le média.

 

Tomb Raider Trilogy

 

C’est avec une compilation de trois épisodes que notre orpheline adepte de la varappe silencieuse nous revient fraîche et apprêtée comme à un jour de bal. Trois épisodes développés par Crystal Dynamics qui récemment s’est essayé avec  une certaine réussite à un spin off assez sympathique Lara Croft & The Guardian of Life.

Avec son premier épisode Tomb Raider Legend offre un guide complet sur l’arbre généalogique de Lara. Une attention qui a pour but de rehausser l’intérêt du joueur pour le background du jeu puisqu’il met en lumière la perte d’un être cher de manière assez cinématographique (spoiler : en l’occurrence c’est la mère de Lara qui disparaîtra dans cet épisode, enfin on apprendra la façon dont elle a disparu) à travers ce canevas  scénaristique s’articule la volonté de Crystal Dynamics d’être finalement plus près de son personnage. Un accompagnateur privilégié dans un épisode qui nous met en relation directe avec un des mythes les plus puissants de l’Histoire européenne celui du Roi Arthur et d’Excalibur.

Épisode rocambolesque à l’allure toujours changeante, Tomb Raider Legends a pour lui une variété de paysages à explorer assez divertissants. Des mécanismes et des puzzles toujours aussi variés et une partie exploration à niveau histoire de ne pas boire la tasse, avec quelques scènes mémorables ou Lara ferait presque de l’ombre Kill Bill et à Umma Thurman quand elle décide de chevaucher une 500CC pour passer du toit d’un immeuble à l’autre après avoir joué l’invité indésirable lors de la réception se déroulant un peu plus bas dans le bâtiment. On est sous le charme.

Reste que le lifting HD de l’épisode ne gommera pas le poids des années visible à l’écran, je ne voudrais pas paraître mufle envers Lara, d’ailleurs qui voudrait un lifting à cet âge-là, mais force est de reconnaître que le premier moteur de Crystal Dynamics pour son premier Tomb Raider n’a pas si bien vieilli. Je ne dirais pas que la chirurgie réparatrice ne sert à rien dans son cas juste qu’à Hollywood pour certains castings on lui dirait aimablement que ce n’est pas exactement le genre de « produit » que l’on recherche pour jouer le premier rôle.

L’intrigue, elle, est par contre toujours aussi agréable à démêler et le background de la série s’en trouve définitivement amélioré à n’en point douter. Une première marche « bien, mais pas top » en somme concernant le gameplay, qui s’enrichira aux passages de quelques phases de QTE, l’exhausteur de goût scénaristique donne un retour de manivelle agréable à la production.

 

Tomb Raider Trilogy

 

Avec Tomb Raider Anniversary, on passe à quelque chose de beaucoup plus ampoulé (pensait-on à l’époque), un remake du premier et culte Tomb Raider ? Outrecuidance ! Autant dire que le remaquillage avait intérêt à être réussi parce que beaucoup auraient fait la queue pour distribuer les baffes si les dommages collatéraux avaient été visibles.

En même temps pour qui a joué à Tomb Raider à l’époque, pour qui a passé du temps à ne serait ce que réussir le saut parfait en ne maudissant pas le moindre bug de collision nous entravant dans notre avancée « souple et fluide » à travers les niveaux, avec cette envie de graver sur la pierre « j’y étais » à chaque passage réussi, c’était l’occasion d’effacer une certaine frustration qui pouvait gangréner nos souvenirs les plus émus de cette époque qui nous fait dire aujourd’hui qu’avant c’était mieux.

Le moteur de cet épisode a été mieux optimisé que Legend, ça se voit et c’est toujours bon à prendre, Toby Guard le géniteur de Lara est consulté pour l’épisode « les choses se passent à fond » comme dirait le Roi, en plus d’être donc une réussite sur le plan du remake, Anniversary s’offre le luxe de connaître une segmentation et un background enrichi de scènes n’apparaissant pas dans l’opus original, le concept de Director’s cut inversé en somme.

C’est un des mythes plus mystérieux qui sera la toile de fond de cet épisode celui de l’Atlantide, et autant dire que c’est un plaisir de jouer à Anniversary, ne serait-ce que pour la « Folie St François » serais-je tenté de dire. Si l’ambassadeur ne fait jamais de fête sans ses Ferrero Rochers, ne pas avoir fouler les puzzles de ce niveau est une insulte à la série ou tout du moins aurait été proportionnel à l’erreur d’avoir pu omettre d’incorporer une telle partie dans le jeu pour les créateurs de Tomb Raider.

Level design ingénieux, virevoltant d’astuces et de mécanismes en tout genre, réglé comme une horloge suisse, un sens de la mesure diabolique, perfect. Un retour aux sources surligné par un joli enrobage, car Anniversary est encore assez joli, agréable comme une rencontre fortuite avec une vieille connaissance quand tout se passe sans accroc et qu’on parle du passé sans déplaisir. Bon élève, studieux, appliqué, les bons points et les compliments du jury fusent sans retenue.

On gardera en mémoire quelques clichés de notre passage en Grèce et on se rappellera avec bonheur en regardant nos cicatrices les moments où l’on se recousait sa peau après avoir occis le menu fretin à pattes de velociraptor et à la dent animale. Me like.

 

Tomb Raider Trilogy

 

Dernier opus du Blu-ray et accessoirement, dernier épisode longue durée en date de Crystal Dynamics Tomb Raider Underworld vient fermer la marche de cette compilation, avec cette fois-ci une optimisation graphique qui ravira la rétine tant elle saute au visage. Astucieusement d’ailleurs la boucle se boucle à la fin de cette compilation. Car Underworld nous rappelle immédiatement au bon souvenir de Tomb Raider Legend en axant son aventure sur l’accession à Avalon, en n’omettant pas bien sûr de nous abreuver des mystères qui entourent les objets qu’utilisaient les Dieux nordiques.

Le saut de trapèze et l’acrobatie sont beaucoup plus focalisés sur la disparition de la mère de Lara. Suite directe de Legend et véritable point d’ancrage technique pour le studio qui affirme ses ambitions de redonner un nouvel essor à la série, Underworld convaincra assez aisément les amateurs d’exotisme et d’aventure.

Le portage HD est remarquable, sur console de salon le jeu n’a jamais paru aussi beau, c’est le cas pour les autres épisodes aussi je vous rassure. Misant peut être un peu trop sur son esthétique il perd de la folie des puzzles et des ambiances plus dissolues dans leur exploration des anciens Tomb Raider, de son intransigeance marbrée de tâtonnements, de son bonheur aigre-doux rythmé par l’élégance des bonds félins de Lara et de ses échecs qui formulaient peut être la ligne de code de « Die and Retry » la plus sensuelle du paysage du jeu vidéo.

Moui, on reconnaîtra les mêmes qualités de narration à cet opus qu’à ceux développés par Crystal Dynamics et ce sens de la mise en scène assez imperturbable qui rappelle le cinéma d’aventure des années 80. Très éclectique Underworld vient clore une compilation tout ce qu’il y a de plus sympathique sur PS3.

 

Tomb Raider Trilogy

 

noteAgrémentée de vidéos bonus ainsi que de défis spéciaux pour ses trophées, Tomb Raider Trilogy est clairement un indispensable pour tout amateur de la série sur la console de Sony. Agréables comme une descente en rappel en plein mois de Mai les vacances de Lara sont toujours un bonheur à vivre. Bercé au rythme des gunfights au fusil à pompe ou pieds nus, sur le rocher, alerte, on parcourt un spectre de destinations tous plus exotiques les uns que les autres. Tomb Raider comme certaines compagnies aériennes offre du dépaysement en forfait, ça en fait un paquet de Miles depuis ces années ! Et à chaque nouveau départ, on replonge, en espérant que ce préambule sous forme de compilation augure du meilleur pour l’arrivée prochaine du nouvel épisode de la série.

 

Stargazer


Pour aller plus loin :

> Section Consoles de Millenium

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MGG
stargazer il y a 12 ans

Salut à toi Metasaigneur,déjà tu as été sympa sur les fautes d'orthographe, je me suis relu et j'en ai fait plus que ce que tu as pu relever. Pour ce qui est de la ponctuation c'est vrai que c'est un poil agressif. Merci en tout cas pour l'ensemble de tes remarques car en plus elles ne sont pas toutes négatives, ça fait aussi plaisir. héhé<br /> <br /> Pour ce qui est de la "descente en rappel en Mai", c'est une image qui m'est venue pour parler du gameplay "die & retry" de Tomb Raider, ce n'est pas un jeu où l'on réussit tout du premier coup, il y a aussi des moments assez inconfortables où l'on tâtonne, on cherche la clef, littéralement, je n'ai pas une passion excessive pour la varappe mais c'est ce que ça m'évoquait, donc dans cette expression il fallait plus voir l'idée d'un bonheur aigre-doux plus qu'autre chose.<br /> Voilà pour la petite explication.

Metasaigneur il y a 13 ans

La ponctuation !<br /> <br /> rajoute des points et des virgules par pitié. Certaines phrases commencent par "quand j'étais petit..." et finisse par "...voilà l'origine du monde" en somme.<br /> <br /> bel effort d'écriture, c'est évident !<br /> je n'ai détecté qu'une seule faute "avoir fouler" au lieu "d'avoir foulé" dans le paragraphe d'anniversary.<br /> <br /> De plus, j'espère que tu as déjà fait "une descente en rappel en plein mois de Mai" pour te permettre la comparaison, car le cas contraire rendrait la phrase excessive et superficielle.<br /> <br /> Voilà quelques remarques pour que tu saches que tout le monde ne s'en fout pas, et qu'un tel effort mérite toute notre attention!<br /> Merci de propager l'amour de la belle prose autour de toi, c'est courageux et bienvenu en ces périodes de régression intellectuelle en matière de langue française.

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