Bonjour Khêpri, excellent résultat ce week-end ! J’imagine qu’avec le peu de temps d’entraînement que vous avez eu avant l’étape, l’objectif principal n’était pas aussi haut. Quel objectif vous étiez vous fixé et à quel point ce résultat est-il un exploit pour toi ?
Khêpri : Lorsqu’on participe au Mastercard Nexus Tour, l’objectif final c’est toujours de finir numéro 1, mais c’est sûr que l’on ne s’attendait pas forcément à atteindre la finale. On visait au minimum de passer le premier jour, parce qu’avec Icarus et LéoLeCargo, on avait déjà joué ensemble chez Wavy et on connaissait notre niveau. On souhaitait au minimum passer le premier jour en faisant 5-1, et arriver aux playoffs pour donner tout ce qu’on a.
L’équipe actuelle d’Elyandra reprend plusieurs éléments de Wavy Esport, une équipe qui a subitement arrêté ses activités League of Legends après la 3ème étape du Mastercard Nexus Tour, on y retrouve notamment Icarus, LéoLeCargo, toi, ainsi qu’une partie du staff. Comment s’est passée la transition entre les deux équipes ?
Khêpri : A la base, on avait déjà prévu mon entrée dans l’équipe principale à partir de la 4e étape, et Falleo, l’ancien toplaner de Wavy, voulait chercher des équipes en division 2 d’ERL. On a été surpris que Wavy arrête l’équipe d’un coup, il me semble à cause d’un souci d’argent. Le plan était alors de chercher une équipe ensemble, sans se séparer, mais certains joueurs avaient besoin d’argent, donc on a dû faire des changements dans l’équipe. Pour la Gamers Assembly (qui comptait comme 4e étape du Mastercard Nexus Tour, ndlr), on a cherché des joueurs français car c’était beaucoup plus facile et moins coûteux que de ramener des internationaux. Elyandra a bien voulu nous accueillir, et pour l’instant ça se passe bien !
Pour revenir un peu à la période Wavy, tu faisais partie de l’équipe en tant que sub. Maintenant que tu as un peu de recul, qu'est-ce que t’a apporté cette expérience ?
Khêpri : En fait, j’étais sub chez Wavy car j’avais repris League of Legends depuis peu. Je suis actuellement en 2e année d’école d’ingénieur, donc 4e année d’études en comptant la prépa, et avec le Covid j’ai assez peu profité de ma 1re année en école, notamment au niveau de ma vie sociale, alors que c’est normalement l’année où on profite le plus. J’ai donc pris du temps lors des 6 premiers mois de l’année pour rattraper le temps perdu, et je ne me sentais pas de rejoindre une équipe en tant que titulaire avec aussi peu d’entraînement dans les jambes. J’ai donc rejoint l’équipe en tant que sub afin de rester dans l’ambiance d’une équipe et de la compétition, pour continuer à réfléchir à certaines choses en lien avec les autres joueurs et avec le staff, afin de mieux préparer mon retour. Il était prévu que je revienne à partir de la 4e étape, même si je me suis senti prêt dès la 3e.
Au sujet de ce que ça m’a apporté, je pense que le fait de ne pas être dans le jeu m’a aidé à avoir une vision plus globale de l’équipe. Lorsqu’on est sub, on voit les matchs dans leur ensemble, et pas juste en étant concentré sur notre lane, ou sur notre partie. Ça m'a permis de mieux comprendre ce que l’équipe attendait de moi et ce que je devais faire pour jouer de la manière la plus optimale possible. J’ai également pu créer des liens avec les joueurs directement, et ça facilite notre cohésion d’équipe maintenant que l’on joue ensemble. J’avais très hâte de reprendre, et je suis resté avec l’équipe car j’avais envie de les rejoindre et de jouer avec eux
Parlons un peu de cette étape. Tout au long du week-end, vous avez affronté des équipes parmi les plus rodées de la compétition, et vous avez souvent moins bien débuté vos matchs que vos adversaires. D’après toi, quel a été votre secret pour réussir autant de comebacks ?
Khêpri : *rires* Le premier jour notamment, nos early ont été compliqués ouais. On est tombé notamment face à Pique Sel dès le deuxième match, qui était le némésis de Wavy lors des premières étapes, puis face à Royals lors du 3e match, qui est une excellente équipe même s’ils n’ont pas réussi à se qualifier pour les playoffs cette fois. On est tombés sur des gros poissons et on a senti un peu de malchance sur les tirages, mais on a réussi à bien rebondir au cours des matchs, je pense que notre manière de drafter nous a beaucoup aidé. Vu le manque d’entraînement, on a décidé de restreindre nos drafts à nos champions de confort, et nos compositions nous permettaient toujours de jouer le teamfight et le late game.
Le mental a aussi beaucoup joué. Sur le premier jour, on a une moyenne de partie d’environ 42 minutes, pour 6 matchs au total, c’est énorme ! Le match contre Klanik Esport notamment, qui aura pris 55 minutes et 3 dragons ancestraux, aura été très dur car le début de partie était un massacre. Mais on a toujours réussi à rester concentré.
Au niveau du format intensif du Mastercard Nexus Tour, comment arrives-tu à t’adapter pour garder ton meilleur niveau pendant autant de matchs de suite, et comment l’équipe réussit-elle à conserver sa force mentale tout au long du week-end ?
Khêpri : Je pense qu’on est une équipe de good guys, ils ont tous un bon mental et aucun n’influence négativement l’équipe en match. C’est quelque chose qui aide beaucoup car tout le monde reste motivé en match. Mylolotte (la manageuse de l’équipe, ndlr) aide également beaucoup au mental, comme tout le staff, car ils sont toujours là pour nous soutenir.
Personnellement, j’ai déjà eu l’occasion de participer à des compétitions en rondes suisses, sur Legends of Runeterra. Les saisonniers se jouaient sur un format suisse de 9 parties, donc encore plus long qu’au Mastercard Nexus Tour, parfois sur 8 à 9 heures d’affilée. Je pense aussi que le fait d’avoir fait prépa, avec des journées de 8h à 19h dans lesquelles je devais rester concentré en permanence, m’aide à garder ma concentration dans ce genre de moments importants.
Qu’est-ce qui a manqué face à Yellow Stripes en grande finale ? Tu penses qu’ils étaient prenables si vous aviez joué différemment, ou étaient-ils juste trop forts ce week-end ?
Khêpri : Déjà il faut le dire, je pense qu’ils sont meilleurs que nous en tant qu’équipe. Ils jouent ensemble depuis le début de la saison, et sont mis dans les meilleures conditions pour performer grâce à Vitality. Beaucoup d’éléments vont en leur faveur et c’est une excellente équipe. De notre côté, nous n’avions que 2 scrims d’entraînement avec Tziz, notre midlaner, et seulement 2 semaines avec Duck, l’ADC. On arrivait donc avec un certain retard qui était difficile à combler. Je pense que ce qui nous a manqué, c’est de diversifier nos compositions. A cause du manque d’entraînement, on s’est restreint à quelques drafts pour jouer de la manière la plus optimale possible, ce qui nous a sans doute rendu plus lisible. D’ailleurs, Yellow Stripes est la seule équipe qui a ban Gnar, et je pense qu’ils ont bien fait et que ça les a pas mal aidé.
A côté de ça, Yellow Stripes est une équipe très coordonnée. Leur manière de prendre les fights est très bonne, et c’est difficile de les affronter sur ce terrain, même si on a eu du répondant à certains moments.
Maintenant qu’Elyandra s’est placé dans le classement général du Mastercard Nexus Tour, quels sont les objectifs pour les étapes restantes ?
Khêpri : Je pense qu’on peut tout gagner. C’est juste une question d’entraînement, et de réussir à être plus constant tout au long du week-end. Déjà, entre le premier et le deuxième jour, on a noté un changement sur nos early games. Je pense qu’en jouant les matchs du 1er jour comme on a joué le second, on gagne tout, et pas en 40 minutes ! Même Royals, qui est la seule équipe qui nous a battu le premier jour, a eu beaucoup de mal à finir la partie face à nous. Je pense qu’on peut battre toutes les équipes, et on ira chercher le plus loin possible, car ce sera toujours l’objectif.
Ton ancien pseudo, c’est Sobek, le dieu égyptien de l’eau, et tu te nommes actuellement Khepri, la divinité de la renaissance. Tu sembles avoir un vrai intérêt pour la mythologie égyptienne, tu peux m’en parler plus en détail ?
Khêpri : *rires* Alors c’est pas seulement la mythologie égyptienne, mais plus la mythologie en général. Depuis que je suis tout petit, j’adore lire des livres, et je suis notamment passé au début par Percy Jackson, et les romans de Rick Riordan. Maintenant, je lis moins de romans pour ados, mais j’ai continué à m’intéresser aux mythologies. J’adore ça, et je suis très attaché au fantastique également, comme le Seigneur des Anneaux, le médiéval fantastique tel que le Roi Arthur, les histoires bibliques, etc.
Quand j’étais jeune, j’avais du mal à trouver un vrai pseudo, car à la base j’avais choisi mon prénom, mon nom et mon année de naissance, donc rien de très original. Dès que j’ai dû choisir un pseudo, je me suis orienté vers la mythologie. Mon tout premier nom était “Jormüngand”, le serpent-monde dans la mythologie nordique, l’un des fils de Loki. Ensuite, je me suis appelé Sobek car je jouais beaucoup Renekton à ce moment-là, et Sobek est un dieu à tête de crocodile, donc le lien était sympa. Récemment je me suis renommé Khêpri, en lien au fait que j’avais arrêté le jeu et que j’ai décidé de revenir. C’est également l’une des facettes du dieu Rê, le créateur de l’univers dans la mythologie égyptienne. Je trouvais ça stylé !
Les gens m’appellent encore beaucoup Sobek, mais de manière symbolique je préfère Khêpri, car je suis très attiré par tout ce qui est renaissance, phénix, etc. Niveau musical notamment, j’aime beaucoup le sentiment de ne jamais abandonner, retranscrit en chanson. Avant cette étape d’ailleurs, j’ai posté sur Twitter la chanson “Enemies”, de The Score, qui reflétait parfaitement notre état d’esprit du premier jour, qui raconte notamment qu’on se battra jusqu’à la mort, et ce genre de chose. Même niveau musical, c’est lié.
Merci à toi pour cette interview Khêpri. Y a-t-il quelque chose que tu souhaites rajouter ?
Khêpri : On sait qu’on a plein de choses à travailler, et on va les travailler pour aller chercher Yellow Stripes à la prochaine étape si jamais on les croise !
Retrouvez les prochains matchs de Khêpri et d'Elyandra dès le 4 juin prochain, pour la 6e étape du Mastercard Nexus Tour, à suivre sur la chaîne Twitch MGG






