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Mastercard Nexus Tour / ViV Brosak : "On veut créer notre histoire"

Mastercard Nexus Tour / ViV Brosak : "On veut créer notre histoire"
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Ancien joueur professionnel de 2015 à 2019, Brosak est aujourd’hui le président de ViV Esport, une structure fraîchement créée et participant au Mastercard Nexus Tour. Il revient sur la création du projet, ses objectifs et pourquoi il est passé de l’autre côté de la scène.

Mastercard Nexus Tour / ViV Brosak : 'On veut créer notre histoire'

Bonjour Brosak ! Tu es le président de We Are Esport et de la structure ViV Esport, mais beaucoup de fans de la scène française de League of Legends te connaissent avant tout pour ta carrière de joueur. Qu’est-ce qui t’a fait sauter le pas, comment as-tu décidé de mettre un terme à ta carrière de joueur pour te concentrer sur la direction de projets esport ?

Brosak : Ça fait maintenant 3 années que je me suis retiré, qu’est-ce qui m’a fait sauter le pas ? Principalement l’envie de continuer dans l’esport après ma carrière de joueur. Je voulais continuer à travailler, à graviter autour de cette scène, et avec l’expérience que j’ai pu acquérir, des choses qui se sont bien passés et aussi mal passées, j’ai eu l’envie de créer mon propre projet qui correspond à mes valeurs et aux bonnes expériences que j’ai vécu, en essayant d’enlever toutes les mauvaises choses que j’ai pu vivre auparavant en tant que joueur. Je voulais créer un projet qui représente cette vision, un projet dans lequel le Brosak joueur se serait senti bien.

Les équipes ViV font partie d’une structure plus grande encore, qui est We Are Esport. Pourrais-tu me détailler en quelques mots en quoi consiste le concept We Are Esport ?

Brosak : A la fin de ma carrière de joueur, il y avait deux choses qui me faisaient vibrer dans l’esport et dans lesquelles je voulais m’investir pour en découvrir plus : D’un côté l’événementiel, au sens large, car je fais partie de cette génération qui a participé à à peu près toutes les LANs existantes, à raison de 10 LANs par an, que ce soit les plus grosses telles que la Gamers Assembly ou la Lyon e-Sport, ou même les plus petites, je me souviens encore de mes participations aux HFLAN en banlieue parisienne notamment.

L'événementiel était un point central dans mon expérience de joueur, et c’est quelque chose que j’ai voulu transposer dans We Are Esport. On propose aujourd’hui des événements physiques et digitaux, on a notamment organisé le Grand 8, un événement avec plusieurs streamers (Mister MV, 123Lunatic). On a également organisé plusieurs tournois sur Super Smash Bros Ultimate avec le collectif KRB : les KRBanger. On souhaite également avancer sur des projets League of Legends, on a quelques idées dans les fourneaux, on attend simplement le bon moment pour lancer ça.

A terme, We Are Esport possédera également ses propres locaux, normalement d’ici l’été 2023. On opérera une surface de 1400 m², dans le 15e arrondissement de Paris. Ce lieu sera réservé exclusivement à l’événementiel. On souhaite se détacher des lieux esport plus classiques qui fonctionnent sur un système proche du cybercafé. C’est un modèle qui ne nous convient pas, on cherche avant tout à créer des événements, que ce soit nous seuls, ou en collaboration avec des marques, des structures, des influenceurs.

L’autre domaine qui nous intéresse avec We Are Esport, c’est la pédagogie. L’objectif, c’est de proposer aux jeunes des sessions de pratique, de progression autour de l’esport et des jeux vidéo. On n’est pas du tout sur un modèle d’école comme d’autres. On se rapproche plus d’une pratique extra-scolaire d’une activité, comme on peut pratiquer de la musique, du sport ou autre. On propose cela de manière digitale pour le moment, et on souhaite faire évoluer le tout en physique, une fois que notre lieu sera ouvert.

A la GA 2022, ViV Esport a fini 3e et a confirmé ses grandes ambitions pour le Mastercard Nexus Tour (Photo : ViV Esport) - League of Legends
A la GA 2022, ViV Esport a fini 3e et a confirmé ses grandes ambitions pour le Mastercard Nexus Tour (Photo : ViV Esport)

Il ne fait nul doute que ViV fera partie des équipes à se battre pour les places en LFL Division 2 de fin d’année. Penses-tu qu’à terme, ViV Esport pourrait devenir l’une des équipes majeures de League of Legends en France ? Est-ce que c’est l’objectif que tu t'es fixé ?

Brosak : *rires* Je pense que si tu poses cette question à n’importe quel président de structure, il te dira oui. Évidemment, c’est pour ça qu’on est dedans et qu’on s’investit autant dans ce genre de projet, parce que l’on pense tous que nos valeurs, notre vision méritent d’être entendues. Bien sûr, ça dépend de nombreux facteurs, mais on va tout faire pour aller le plus loin possible. Plus qu’être une structure majeure dans l’environnement français, j’ai surtout envie de montrer une sorte de modèle, de façon de travailler, que chaque joueur qui passe chez nous soit plus qu’heureux d’y être passé, et que ce soit un tremplin pour atteindre le haut niveau, avec nous ou avec d’autres équipes.

On a une vision à long-terme. Si jamais on décroche notre montée en Division 2, l’objectif sera de continuer avec notre équipe actuelle, pour amener nos joueurs le plus haut possible, on souhaite s’inscrire dans la durée avec ce projet. On croit qu’en se bougeant, qu’en donnant à nos joueurs des moyens qu’ils n’ont pas forcément eu par le passé, on peut les amener à se dépasser, et ainsi créer une belle histoire.

En tant qu’ancien joueur, je pense à mes joueurs avant tout, j’essaie de tout faire pour leur créer une belle expérience. Lors de la 4e étape du Mastercard Nexus Tour, on a amené les joueurs à la Gamers Assembly. Pour trois d’entre eux, c’était leur première LAN, ils ont passé un week-end d’enfer et ça crée beaucoup de souvenirs.

ViV Esport est également positionné sur Wild Rift, parmi les meilleures équipes européennes du jeu. Est-ce que vous avez l’ambition, à terme, de vous lancer sur d’autres jeux ?

Brosak : Clairement. On reste ouverts et attentifs aux autres jeux, mais pour l’instant on souhaite surtout sécuriser le départ de la structure sur des jeux forts. Pour nous, League of Legends était une évidence vu le rayonnement du jeu en France, en Europe et à l’international. Wild Rift est pour moi très sous-coté actuellement, on a décidé de se lancer dessus afin de miser sur l’avenir, en essayant de porter la scène dès ses débuts et d’avancer avec elle. Pour moi, le jeu a un potentiel énorme, qui commence à se montrer aux Etats-Unis ou en Asie, qui sont moins frileux que l’Europe concernant l’esport sur mobile. Actuellement, on fait partie du top 4 en Europe sur Wild Rift, et on veut continuer avec l’équipe l’année prochaine.

Evidemment, je ne me ferme pas à d’autres jeux. Je citerai tout de suite Super Smash Bros Ultimate, vu qu’on a eu l’occasion de travailler sur l’organisation de tournois sur le jeu. Il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que Smash, depuis quelques mois, se développe à vitesse grand V, et se crée une scène incroyable. Le jeu est clairement dans notre viseur, tout comme d’autres jeux, notamment dans l’univers Riot Games. Je pense à VALORANT, qui commence à bien s’installer sur la scène française.

Quoi qu’il arrive, on ne se lancera pas sur un jeu simplement pour être présent dessus. Je me lancerai sur une nouvelle scène lorsque j’aurais des personnes en qui j’ai confiance pour monter un projet durable. On commence à recevoir des propositions d’équipes sans structure qui viennent nous contacter pour nous représenter. Plus on va grandir, plus on aura d’opportunités pour se lancer sur d’autres scènes, une fois qu’on aura stabilisé le projet dans son ensemble.

Au cours de ta carrière de joueur, tu as vécu beaucoup d'expériences différentes, en France et même à l’étranger. Que penses-tu de l’évolution de la scène, maintenant que tu la suis avec un œil extérieur ?

Brosak : En effet, ça s’est beaucoup développé juste après la fin de ma carrière. Je n’ai pas connu le passage en LFL car je suis parti en LVP (la ligue espagnole) l’année de la création de la LFL. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle apporte un regain aussi important au développement de la scène française, car on fonctionnait avant ça sur un système assez particulier, avec un circuit de LAN au cours desquelles on marquait des points. C’était un modèle assez unique à la France, aucun autre pays à ma connaissance ne fonctionnait comme ça. Mais grâce à l’arrivée de gros acteurs, influenceurs, qui ont mis du leur et ont aidé la scène à se développer, et de Riot qui a cru au côté national de la scène, la LFL s’est développée très rapidement.

J’aime bien la hiérarchie française actuelle, avec la LFL, la Division 2 puis le Mastercard Nexus Tour, car elle offre la possibilité aux équipes de se retrouver propulsées en Division 2, puis en LFL, pour créer de belles histoires. C’est pareil pour les joueurs, je pense notamment à Adam, qui part de tout en bas et arrive jusqu’aux Worlds. Pour moi, il est important de laisser la place au storytelling et d’offrir l’opportunité aux personnes qui le méritent de pouvoir atteindre le plus haut niveau.

J’imagine que ta passion de joueur n’est pas complètement partie. N’as-tu pas parfois envie d’arracher le clavier des mains de tes joueurs pour jouer à leur place et revivre ces moments de stress et de tension qu’ils vivent actuellement ?

Brosak : *rires* Alors je ne l’avais pas encore ressenti avec la Gamers Assembly, mais les voir jouer en direct, en étant derrière eux, les entendre parler, les voir trembler de la jambe, voir toutes ces mimiques d’émotions que tu sens sur les visages et que tu as connu toi aussi à l’époque, j’avoue que ça a un peu ravivé cette flamme qui était presque éteinte de faire de la compétition sur League of Legends. Mais non, je ne suis pas encore à ce point où j’ai absolument envie de reprendre, ou de jouer à leur place. Par contre, j’ai ressenti plusieurs fois ce sentiment de voir ou d’entendre mes joueurs perdre le contrôle, à cause du stress ou de l’énervement, et je me suis dit plusieurs fois que j’aimerais pouvoir partager d’un coup mon expérience pour les aider à garder le contrôle, à se concentrer.

Mais si j’ai ces joueurs au sein de ViV Esport, c’est parce que j’ai totalement confiance en eux, et que d’une certaine manière ils sont la relève de mon époque. C’est ça qui me donne envie de rester dans le rôle que j’ai actuellement, afin de les aider et de les accompagner au mieux pour qu’ils puissent montrer ce qu’ils ont vraiment, et je suis persuadé que dans quelques mois, on les verra jouer à un niveau encore plus élevé. C’est ça qui me fait vraiment vibrer.

We Are Esport organise des rencontres entre les jeunes et les joueurs de ViV, comme ici avec Hiro (Photo : We Are Esport) - League of Legends
We Are Esport organise des rencontres entre les jeunes et les joueurs de ViV, comme ici avec Hiro (Photo : We Are Esport)

Enfin, dernière question, la plus importante. D’après toi, qui est le meilleur, le Hiro de 2022 ou le Brosak de 2018 ?

Brosak : *rires* Wow… c’est une question difficile ! Évidemment, j’ai envie de répondre le Hiro de 2022, en tout cas il a plus de potentiel que le Brosak de 2018, c’est sûr. Mais je pense qu’il manque encore de quelques éléments, même si je manquais aussi de beaucoup de choses à l’époque. Je sais qu’il est sur la bonne voie, on l’a vu déjà évoluer en quelques mois et c’est assez impressionnant, car on passe d’un joueur qui est passé Challenger un peu du jour au lendemain, un joueur très instinctif, très émotif, un peu dans la rage, à un gars qui apprend le jeu d’équipe et se transforme en vrai leader. C’est impressionnant de voir son calme et son sang-froid maintenant, à la fois en équipe et même en SoloQ. Il est vraiment sur une métamorphose impressionnante. Mais il lui manque encore ce petit quelque chose pour dépasser le Brosak de 2018 *rires*

La progression des joueurs cette année, c’est notre plus grande fierté. Notre staff fait un boulot monstrueux, on met beaucoup de choses en place pour les faire progresser et ça finit par payer. Je me suis d’ailleurs rendu compte avec ce nouveau poste que le plus gros frein de tous les joueurs, c’est avant tout eux-mêmes. Pour la majorité des joueurs, la SoloQ est devenue un enfer à vivre. Je pense que les joueurs doivent trouver le déclic pour jouer à la manière de caPs, en utilisant la SoloQ comme un gigantesque terrain d’entraînement, dans lequel les LP ne comptent pas, dans le but de progresser le plus possible. En tout cas nos joueurs ont énormément progressé, et ils ont encore de belles marges de progression, alors c’est très encourageant pour la suite.

Merci pour cette interview Brosak, as-tu quelque chose à rajouter ?

Brosak : C’est assez bateau, mais j’ai vraiment très hâte que cette période de Covid s’apaise pour revoir et revenir à d’autres événements physiques. Je trouve que la scène est vraiment belle, et qu’il y a énormément de beaux projets, de belles structures, qui donnent tout pour faire vivre leurs idées. Rien qu’au sein du Mastercard Nexus Tour, il y a beaucoup de projets intéressants, et ça donne envie de se donner à fond. On vit une belle époque de League of Legends en ce moment, et j’espère que ça va continuer, et aller de plus belle !

Pour suivre les aventures de ViV Esport au sein du Mastercard Nexus Tour, rendez-vous les 4 et 5 juin prochains sur la chaîne Twitch MGG

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Millenium Rédaction
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