
LivePlay : Présentation de Lollipop Chainsaw
Éditeur : Warner Interactive
Développeur : Grasshopper Manufacture
Plateforme : PlayStation 3 et Xbox 360
Date de sortie : 15 juin 2012
Il faut souffrir pour être belle. Juliet, l’a bien compris. Pour garder la ligne, rien ne vaut une petite excursion pour venir découper du zombi à la tronçonneuse. Mais que se passe-il parfois dans la tête des concepteurs pour nous amener des pitchs aussi rocambolesques ? En effet, Lollipop Chainsaw est ce genre de jeu où vous mettez vos neurones de côté l'espace d'un moment, une sorte de thérapie pour joueur stressé désireux de se défouler sans réfléchir.
C’est aussi la définition du beat them all, ce genre dans lequel le principal objectif est de scorer au maximum et ne rien rater de peur de ne pas obtenir le précieux 100% à la fin du jeu. On connaissait les Street of Rage ou Final Fight, précurseur dans le genre, qui mettaient en scène des mecs baraqués que rien n’arrête, même pas des boss gigantesques. Aujourd’hui on sort de cette sphère habituelle et on voyage dans le parodique. Oui car si Lollipop Chainsaw peut être bizarre ou étrange à première vue, c’est un vrai délire prenant qui nous attend au final.
Juliet je t’aime
Le concept d’héroïne dans les jeux-vidéo, il faut reconnaître que c’est plutôt rare. On se souvient de Metroïd qui en aura surpris plus d’un, ou Tomb Raider avec la plastique alléchante de Lara. Lollipop, lui propose d’incarner une pom-pom girl qui vient tout juste de fêter ses 18 ans. Armée de ses pompons, d'une sucette dans la bouche et d’une tronçonneuse, la demoiselle s’engage dans une lutte sans merci contre des zombis qui ont envahi son université. Et la jeune fille a plus d’un tour sans son sac, premièrement, elle est belle et secondo, question castagne, elle se débrouille plutôt bien. Pour la question de la beauté, cela n’aura aucune incidence dans votre combat, mais en revanche, cela en aura une sur vous, qui pourrez admirer les formes généreuses de la belle Juliet. De plus, la blonde n’a pas froid aux yeux. Le découpage de monstres, ça l’a connait. Bien évidemment, tout sera réalisé dans les règles de l’art et avec amour, chaque mise à mort sera accompagnée d’un joli cœur qui apparaitra dans le feu de l’action.
![]() |
![]() |
Juliet est un sacré coup c’est sûr, mais il faut savoir une chose, c’est que les coups, c’est elle qui les distribue. Au départ, c’est assez classique, on peut dégommer les ennemis grâce aux pompons, ce qui les étourdira. On peut également venir disséquer les zombis à l’aide de la tronçonneuse, une manière plus radicale, mais plus lente de venir à bout de la vermine. Une fois entourée par une horde de monstres, Juliet pourra jouer à saute montons et passer instantanément à un autre endroit pour se défaire de la menace oppressante. Chaque élimination augmentera une jauge de spécial à utiliser contre des boss ou bien contre un groupe d’ennemi. Si vous réussissez à trancher plusieurs zombis en même temps, un écran spécial apparaitra et vous gratifiera du montant de pièces que vous aurez cumulé et du nombre de zombis tués en même temps. Contre les boss, le résultat est impressionnant : un seul coup de tronçonneuse suffira à envoyer valser les gros bras. Cependant, il ne sera pas possible de venir tuer d'une seule traite les gros boss, bandes de petits malins !
L’histoire ? C’est le pompon !
Il y a parfois des thèses en ce bas monde qui méritent d’être entendues. Certaines, en toute logique, décrivent notre monde d’une manière bien rationnelle. Lollipop Chainsaw lui fait dans la démesure et propose une histoire originale et barrée. C’est le Senseï de Juliet qui nous apprendra la chose, inutile de vous raconter l’histoire, mieux vaut la découvrir de soi-même pour se rendre compte de la folie. Une chose est certaine : les zombis voraces sont de sortie et ils n’attendent qu’une seule chose : vous dévorer vivant. Toutefois, n’espérez pas retrouver ici un roman des mieux ficelés, le plus gros de votre job consistera à répéter une action en boucle. Oui car, c’est un peu ça le but d’un jeu d’action. Reste que le plaisir de jeu se fait parfaitement ressentir, notre évolution dans ce monde de brute est marquée par des compétences qu’il est possible de s’approprier dans des petits magasins que l’on retrouvera tout le long de la petite ballade. Des items seront proposés contre de l’argent. Ces petits objets pourront alors augmenter votre jauge de santé, accroitre votre force ou bien vous apporter plus de tonus et de vivacité. Et, afin de parfaire votre apprentissage en terme de combat de rue, de nouvelles techniques et combos seront également disponibles. Au départ donc, hormis les coups de pompon et de tronçonneuse, il n’y aura pas grand-chose pour venir glacer les zombis qui viendront à vous. Mais au fur et à mesure, un large panel de techniques permettra de diversifier vos coups.
![]() |
![]() |
Votre escapade sera également ponctuée de QTE (Quick Time Event) et autres mini-jeux qui serviront soit à avancer dans la partie en démolissant une structure qui vous barrait la route, éviter un danger ou bien simplement de laminer les monstres. D’ailleurs, votre copain Nick proposera aussi quelques mini-jeux dont une technique tournoyante qui limera les ennemis autour de vous ou bien une session « bonus stage » dans laquelle il faudra appuyer comme un acharné sur une touche pour que des bonus apparaissent, pour votre plus grand plaisir. Le ton reste bien sûr totalement décalé et le plaisir de jeu reste parfaitement en place.
Back to the eighties !
Lollipop Chainsaw, c’est aussi un voyage dans les années 80. Et question graphisme, ça reste plutôt fidèle à cet esprit. Outre des personnages en Cel Shading très jolis, ça pique les yeux ! Les décors sont plutôt simplistes mais le voyage dans le temps reste bien retranscrit. Ne pensez-donc pas retrouver une esthétique du tonnerre, car vous seriez déçu. On se demande même parfois si le jeu en face de nous n’est pas un remake d’un titre PS2 rehaussé en HD avec quelques optimisations apportés par-ci, par-là. Reste que le côté artistique a été travaillé de façon prononcée, le délire obsessionnel d’extermination mixé à un brin de glamour est fortement appréciable. Ne soyez pas surpris aussi par la répétition des missions et par le côté « couloirisé » qui vous poussera à réaliser des tâches identiques. L’heure n’est pas au choix, les règles vous sont clairement dictées : continuez tout droit pour avancer. Vous enchainerez bastonnade sur bastonnade et viendrez à bout rapidement de l’aventure.
![]() |
![]() |
L’ambiance sonore est plutôt réussie, les musiques sont très entrainantes et la tracklist plaira surement à beaucoup. Le style est très éclectique et colle parfaitement à l’action. Les dialogues feront souvent sourire et répondront à l’ambiance déjantée qui vous est servie sur un plateau d’argent. Les magasins vous offriront la possibilité d’acheter ces titres pour les réécouter plus tard dans votre juke-box.
Par contre, là où le bât blesse, c’est au niveau de la durée de vie. Il vous suffira de quelques heures pour terminer votre mission principale, Lollipop Chainsaw se consommera aussi rapidement qu’une sucette. Vous pourrez tout de même recommencer le jeu et vous attaquer au time-trial ou aux missions de scoring pour savourer à nouveau le soft. C’est fort dommage, car le petit trip démentiel était bien prenant…
Jouissant d'un univers complètement décalé, Lollipop Chainsaw est un beat them all allumé et original qui vous emmènera dans une courte péripétie totalement loufoque. Sa durée de vie faible et sa répétitivité en agacera plus d'un. En effet, le titre manque de fraicheur et ne sait pas se renouveler, invitant le joueur à faire et refaire une tâche sans même tenter d'innover. On retrouvera cependant une once de "regame" avec la possibilité de refaire les niveaux en "time attack" ou en "mode score" mais au final, on ressent tout de même un manque. Un jeu destiné aux mordus de beat them all ou jeux d'action, qui retrouveront la joie du scoring et pourront totalement se défouler. Les personnes en quête d'étrangeté y trouveront également leur compte, il faut avouer que Lollipop Chainsaw n'offre pas une thématique habituelle.









