Après une communication qui a fait du sur-place pendant de longs mois, Sea of Thieves a su tirer efficacement la couverture médiatique en quelques semaines, grâce à des bêtas convaincantes et sans NDA, ce qui permettait au tout à chacun de profiter des zouaveries de leur streamer préféré sur le jeu.
Désormais disponible en version complète via Windows Store, Sea of Thieves s'est laissé approcher en profondeur et s'il y a bien quelques pépites à ramasser en chemin, pas sûr que le voyage mérite d'être entrepris par tout le monde à l'heure où ces lignes sont écrites.
Sea of Thieves fait partie de ces jeux de suivi au long cours, ainsi, nous nous réservons le droit de réviser notre jugement au bout de quelques mois lorsque le contenu sera plus étoffé.
Ce test a été écrit lors de la sortie du jeu dans sa version de base, cette republication n'est qu'une mise à jour de la mise en page de l'article. Le contenu étoffé mentionné précédemment ne sera pas affiché dans ce test.
- Genre : Action-Aventure
- Date de sortie : 20 Mars 2018
- Plateforme : Xbox One, PC
- Développeur : Rare
- Editeur : Xbox Games Studios
- Prix : 59,99€
Pire rate
Votre voyage commence à la taverne, alors que vous venez probablement d'essuyer une énième murge au grog. Quelques secondes pour lire le code de la piraterie (aka le code de bonne conduite en communauté) et en avant pour une aventure maritime qui vous fera voguer dans les eaux tumultueuses d'un agglomérat d'environ 40 îles : certaines recèlent des secrets, d'autres serviront de scène à quelques énigmes écrites sur des parchemins magiques et les dernières seront quant à elles complètement dépourvues de vie (et/ou d'intérêt).
Avec Sea of Thieves, Rare vous envoie une invitation au voyage que vous aurez bien tort de refuser, d'autant que le bougre peut être testé pendant 2 semaines de manière totalement gratuite : une bonne occasion de se faire son propre avis sur le loustic. Un geste appréciable de la part de Microsoft, à plus forte raison parce que SoT n'est pas une expérience conçue pour tout le monde.
Pour apprécier le Rare nouveau comme il se doit, il faut le pratiquer de préférence avec 3 autres marins d'eau douce : le solo est tout à fait possible, mais avec d'autres gallions sur l'eau (16 joueurs par instance), l'exploration d'îles paradisiaques peut vite se transformer en un petit séjour en enfer.
En coopération en revanche, la taille de votre navire en impose et bien naviguer vous demandera coordination et communication constante. Chacun s'attribue un rôle, de la vigie au gouvernail, afin de remplir des contrats pour l'une des 3 compagnies du jeu, à moins que votre trip soit plus l'exploration sauvage et le pillage de navires qui auront fait l'erreur de débarquer sur le même avant-poste que vous.
Les lois de la piraterie sont immuables et Sea of Thieves les respecte à la lettre en ne proposant aucune zone neutre, tous les coups sont donc permis. Ainsi, nous avons appris à nos dépens qu'un coffre pouvait se retrouver dans les mains de l'ennemi quelques mètres avant son point de revente : c'est rageant, frustrant, mais c'est le jeu et cet aspect sans concessions fait partie du plaisir de l'expérience. C'est ce qu'il faut bien comprendre sur SoT, les fameuses quêtes et voyages sont des "prétextes", des buts à atteindre pour ceux qui ont obstinément besoin d'en avoir, le coeur du jeu, c'est bel et bien son univers sandbox avec tout ce que cela comporte comme avantages et inconvénients.
L'avantage, c'est que l'inattendu vous attend à chaque virage : véritable générateur d'anecdotes, SoT s'appliquera à vous faire vivre des moments uniques et souvent surprenants, comme traverser une tempête alors que vous veniez d'engloutir une grande tasse de rhum en compagnie de votre équipage, ou encore attaquer de pauvres innocents et leur piller les trésors à bord. Le revers de la médaille, c'est qu'il peut aussi bien ne rien se passer de significatif : voguer d'île en île prend du temps, beaucoup de temps, et ceux qui se lassent du spectacle offert par les remous des vagues devraient être découragés au bout de quelques heures.
Sea of Thieves est enfin disponible sur PC (Windows Store) et Xbox One. En attendant notre test, nous vous proposons de (re)découvrir nos astuces pour débutants afin d'appréhender au mieux la dernière production de Rare.
Boulet Bill
Mais penchons-nous plus en détails sur le "concret" et l'ossature du jeu. En tant qu'apprenti pirate, vous devrez réaliser des missions pour le compte de 3 factions : les Collectionneurs d'or qui prennent toutes les babioles dorées et autres coffres, L'Alliance des Marchands, friande de poulets et autres serpents que vous capturerez et l'Ordre des Ames, axée sur les combats contre des squelettes. Une fois au rang maximum (50) dans chacune d'entre elles, vous pourrez alors accéder au mystérieux statut de Légende, avec une nouvelle planque et les contrats les plus ardus du jeu.
Chaque récompense vendue donne or et expérience auprès de cette guilde, donnant ensuite accès à de nouveaux contrats plus velus et à quelques cosmétiques dédiés. Les cosmétiques sont d'ailleurs le nerf de la guerre dans SoT, puisqu'il s'agit de l'unique moyen de personnaliser son avatar. Rare a en effet fait le choix plutôt osé de mettre tout le monde sur le même pied d'égalité : peu importe qu'un pirate ait 100 ou 10 heures de jeu, tous deux auront les mêmes outils, avec la même efficacité. La véritable progression reste finalement le décryptage des codes de cet univers : repérer des mouettes en pleine mer signifie forcément qu'une épave est en dessous, l'angle des voiles se rectifie beaucoup plus rapidement à deux, jouer de la musique pour calmer un serpent, etc. Toutes ces petites choses formeront LE truc en plus que vous aurez par rapport à la bleusaille et c'est une excellente chose, on souhaite d'ailleurs que Rare continue sur cette voie pour l'avenir, avec plein de petits repères visuels et sonores.
Entre deux missions, vous serez également susceptibles de croiser les tentacules du kraken, pour un combat anticlimactique au possible : on aura l'occasion d'en reparler dans un article dédié, alors on se contentera de vous dire que le jeu n'en vaut pas la chandelle, il s'agit d'une grosse déception.
Pour continuer sur ce qui nous a un peu fait tiquer lors de nos sessions à rallonge, on peut également citer les efforts incommensurables qu'il faut déployer pour faire les quêtes de l'Alliance des Marchands… Prendre un contrat, le faire voter, retourner chercher des cages en nombre limité, puis y aller au petit bonheur la chance pour trouver les bonnes espèces, cela rompt complètement avec l'immédiateté des objectifs clairement énoncés pour les deux autres guildes, dommage ! Enfin, tous les petits bugs résiduels qu'on a dû mal à pardonner avec les nombreux stress-test déployés par Rare, l'expérience et l'argent qui ne s'affichent pas après un voyage en tête.
Mise à jour de notre guide des factions/compagnies de Sea of Thieves, avec la petite nouvelle de l'Anniversary Update, l'Appel du Chasseur.
Sail & sel
Par contre il y a un terrain sur lequel Sea of Thieves est inattaquable : son atmosphère. Avec une mer d'une beauté hallucinante et des paysages made in Rare aux couleurs finement choisies, le jeu est une petite baffe technique. Une immersion renforcée par une gestion dynamique des ambiances sonores : tourner les voiles pour prendre le bon angle vous gratifiera de quelques notes de musique, ou rapprochez-vous d'un fort de squelettes pour entendre la musique s'emballer lorsque l'assaut est imminent.
A défaut de faire "Mouche" sur tous les aspects de son titre, Rare a tout de même réussi à créer un monde cohérent et rempli de mystères que l'on espère pouvoir élucider au fil du suivi du studio. Car oui, SoT est un jeu qui devrait avoir un suivi sur le long-terme, avec de nombreuses mises à jour de contenu et des changements à prévoir sur la morphologie de l'univers. Impossible de se prononcer sur ce point précis actuellement, reste que c'est bel et bien ce dernier qui va être déterminant pour le succès du jeu. Wait and sea !
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