A l'aube du déploiement de Gears E-Day, qui est prévu pour 2026, le studio The Coalition a pris le pari de retravailler visuellement le tout premier opus de la saga Gears of War au fil d'un remaster sobrement nommé Gears of War Reloaded. Véritable icone du genre Tir à la troisième personne (TPS), cet opus et ses deux suites ont marqué toute une génération de joueuses et joueurs sur Xbox 360 dès 2006. Et si la recette a fonctionné près de vingt ans plus tôt, les pas lourds de la Delta-One convaincront ils le public moderne, ou bien paraîtront ils dépassés ?
- Date de sortie : mardi 26 août 2025
- Genres : Action Tir à la troisième personne (TPS)
- Plateformes : PC, Xbox Series X|S, PlayStation 5
- Prix : 39,99€
- PEGI 18
- Espace requis : 72,2 GB
- Développeur : The Coalition
- Éditeur : Xbox Game Studios
- Testé sur PC (clavier + souris et manette)
Marcus Fenix, retour triomphal 19 ans plus tard
Suivant la grande tendance moderne des remasters en tous genres, il était inévitable qu'une saga aussi légendaire que Gears of War n'en bénéficie pas tôt ou tard. Détenue depuis 2014 par Microsoft et développée par le studio The Coalition, celle-ci s'apprête à voir naître son sixième opus majeur en 2026 avec Gears E-Day, troisième majeur sous le giron du géant américain.
Ayant véritablement marqué son temps avec des mécaniques assez intéressantes, notamment celle du rechargement rapide ou de la couverture en guise de système de défense principal, ainsi que d'un rythme si effréné que l'action prenait souvent le pas sur la crédibilité d'un scénario de prime abord intéressant mais souvent considéré comme sans grand intérêt à long terme.
Dans Gears of War Reloaded, qui est la version remasterisée du premier opus paru en 2006, vous incarnez Marcus Fenix, un rebus de l'armée libéré récemment de prison par son ami Dominic Santiago afin de regonfler les rangs décimés de l'armée de la Coalition des Gouvernements Unis (CGU) pour botter le train de l'armée Locuste, l'équivalent des Zergs de StarCraft dans ce monde post-apocalyptique. Un pitch simple qui n'aura pas vraiment beaucoup plus de profondeur dans cet opus mais en gagnera dans les suivants. Dans Reloaded c'est simple : vous êtes un sergent envoyé faire boucher le trou d'où viennent les Locustes, et vous êtes là pour tirer sur de vilaines bestioles. Le reste, scénario inclus, c'est secondaire !
Seconde jeunesse pour le TPS légendaire d'Epic Games... par Microsoft
S'il est bien une chose sur laquelle Gears of War Reloaded peut difficilement être attaquée c'est l'embellissement graphique dont il a bénéficié entre les mains habiles de The Coalition. Après près de deux décennies on aurait pu s'attendre, comme souvent dans les remasters, à quelque chose d'assez vieillot mais il n'en est rien : le tout a été savamment retravaillé afin de proposer une qualité vraiment époustouflante pour l'un des premiers jeux de la Xbox 360.
Ce "glow up" visuel se constate d'ailleurs dès la bande-annonce du jeu qui, même dans sa version "Ultimate" parue en 2016, avait bénéficié d'améliorations graphiques par rapport au jeu d'époque mais qui semblent aujourd'hui venir d'un autre âge. Reloaded vient bousculer tout cela avec une haute définition remarquable et surtout la possibilité d'atteindre un taux de rafraichissement à 60 images par secondes dans la campagne, et 120 en mode multijoueur, là où le jeu d'origine tournait à 30 seulement. Rien de plus plaisant que de redécouvrir un jeu aussi marquant avec un rendu moderne !
Pour le reste, rien ne semble avoir été fondamentalement retouché tant du côté de l'ambiance sonore que des bruitages ou des doublages. Et c'est d'ailleurs, paradoxalement, un véritable défaut pour un titre n'ayant au final que cela de concret à proposer pour convaincre. Plus encore, en le comparant au jeu de l'époque on constate que Reloaded semble moins violent, plus terne même malgré les gerbes de sang et autres actes de barbarie que l'on peut commettre dans le jeu. C'est subtil, mais cela dénature sensiblement l'expérience que l'on a pu connaître par le passé, quand bien même cela demeure acceptable.
Et si elle est visuellement belle, l'autre vrai défaut de cette version Reloaded se situe du côté de l'impact réel des balles que l'on tire. Dans le jeu d'origine on ne s'en apercevait que peu car il existait, comme souvent à l'époque, un décalage natif entre l'action de tirer et l'impact réel de la balle tirée. Mais avec le gain en fluidité dont on bénéficie dans Reloaded la sensation est assez désagréable : si vous tirez une balle, ce qui compte c'est que votre viseur eût été au bon endroit au moment de la tirer, pas que la balle touche réellement... parce qu'en réalité elles ne touchent jamais vraiment visuellement vos cibles. Rien de mieux pour gâcher l'immersion et déboussoler les joueuses et joueurs.
Au-delà de la beauté, Reloaded est-il satisfaisant ?
Si l'on peinerait à juger un jeu paru près de vingt ans plus tôt sur les mécaniques qu'il propose, il demeure indispensable de le faire un minimum pour quiconque n'a pas connu Gears of War sur Xbox 360. Et de ce côté-là, il faut bien le dire : outre toute la nostalgie que l'on peut éprouver pour la trilogie originelle, Gears of War Reloaded demeure un grand cru très appréciable même en 2025 malgré le peu de changements de gameplay concrets proposés par The Coalition.
Difficile pour autant d'attribuer cette réussite au studio de Microsoft puisque cela traduit surtout une franche réussite d'Epic Games à l'époque qui a su proposer un jeu qui, outre ses graphismes qui ont évidemment salement vieilli, a su garder une vraie cohérence manette en main. Seul vrai bémol : la sensation à la manette justement. Ce n'est sans doute que le point de vue d'un joueur clavier/souris régulier, il n'empêche que sans aide à la visée Gears of War Reloaded est franchement bien moins agréable à jouer avec des joysticks, comme la plupart de jeux de tir d'ailleurs.
Toujours très bon dans ce qu'il propose, avec toute la finesse des dialogues entre Fenix et son équipe bien sûr, Gears of War Reloaded est un jeu qui se veut à la fois lent, intense et frustrant. Parce que oui, dans Gears of War vous mourrez. Vous mourrez même beaucoup si tant est que vous ne maîtrisez pas les mécaniques proposées par le jeu, notamment la couverture qui est la base de la tactique de combat de cette saga, ou encore le rechargement rapide qui vous confère un bonus aux dégâts si vous appuyez sur la touche de rechargement au bon moment.
Puisque l'on a connu le jeu sur Xbox 360 et que l'on savait à quoi s'attendre, on peut le dire : quiconque a une certaine expérience et sait s'adapter un petit peu ne passera objectivement pas plus de 10 heures (et encore) sur la campagne de Gears of War Reloaded, et ce même en Mode Vétéran, l'équivalent du Mode Difficile. Pour le Mode Dément, le seul niveau de difficulté au-delà de Vétéran, c'est une autre paire de manche puisque la moindre attaque subie vous met dans de sales draps et vous râlerez sans doute pas mal avant d'en venir à bout, mais rien d'insurmontable surtout quand on sait que le jeu n'est scindé qu'en 5 grandes missions.
Un jeu que l'on a donc trouvé franchement très facile même dans l'une de ses plus hautes difficultés et qui nous laisse un arrière-goût assez amer en fin de compte : payer 39,99€ pour une campagne aussi courte et des graphismes certes bien plus propres qu'à l'époque mais franchement pas grand chose de plus, cela a de quoi laisser dubitatif. Puisqu'il est disponible dans le Game Pass c'est sans doute un jeu que l'on recommanderait à celles et ceux le possédant, mais investir autant d'argent dans un tel remaster, surtout à l'aube du déploiement de Gears E-Day prévu pour 2026, ne semble réservé qu'aux passionnés de la franchise, et encore...











