Silent Hill f nous emmène au Japon des années 1960, dans le village rural d’Ebisugaoka. Nous incarnons Hinako Shimizu, une lycéenne confrontée à ses traumatismes et au brouillard oppressant typique de la saga. Le jeu tente de renouveler l’identité de Silent Hill à travers un cadre inédit et une ambiance sonore marquée par l’inimitable Akira Yamaoka, tout en introduisant de nouvelles mécaniques de progression. Mais parvient-il à recréer la magie et la peur viscérale qui ont fait la légende de la série ?
- Genre : Survival horror
- Date de sortie : 25 septembre 2025
- Plateformes : PC, Xbox Series S/X et PlayStation 5
- Développeur : NeoBards Entertainment
- Éditeur : Konami Digital Entertainment
- Prix : 79,99€
- Testé sur : PC
Depuis l’annonce de Silent Hill f, l’attente était immense. La saga, en sommeil depuis trop longtemps, revenait enfin avec un projet inédit développé par NeoBards Entertainment et soutenu par Konami. L’idée d’ancrer l’univers de Silent Hill dans un Japon rural des années 1960 avait de quoi surprendre, mais aussi intriguer : comment ce décor allait-il s’intégrer à l’identité de la franchise, façonnée par ses rues industrielles et son brouillard urbain ?
Nous avons parcouru ce nouvel épisode avec curiosité et parfois avec frustration. Silent Hill f propose des trouvailles intéressantes, une atmosphère sonore redoutablement efficace et quelques passages marquants, mais aussi des défauts qui alourdissent l’expérience. Entre un système de combat raté, une direction artistique inégale et une narration qui ne tient pas toutes ses promesses, ce n’est pas le grand retour que beaucoup espéraient.
Un cadre dépaysant mais parfois décevant visuellement
Mes premières heures de jeu ont été marquées par des problèmes techniques. Le système Lumen de l’Unreal Engine 5, censé offrir des éclairages dynamiques et réalistes, a causé quelques bugs visuels. J'ai dû baisser la qualité graphique pour stabiliser l’expérience. Rien de dramatique, et qui sera probablement réglé au lancement officiel, mais cela nous rappelle aussi que Silent Hill f n’est pas une vitrine technologique.
Au-delà de ces soucis techniques, la direction artistique divise. Les environnements sont corrects, mais rarement mémorables. Nous quittons les rues industrielles et délabrées de Silent Hill pour un cadre rural japonais qui aurait pu apporter une véritable bouffée d’air frais. Pourtant, malgré ce potentiel, nous n’avons pas été séduits par des décors déjà trop vus dans d’autres productions. Intérieurs traditionnels, paysages familiers : tout semble manquer légèrement de personnalité.
Là où Silent Hill 2 Remake impressionnait par ses jeux de lumière et de texture, Silent Hill f peine à convaincre.
La puissance du son et de l’ambiance
Heureusement, Silent Hill f retrouve ses marques grâce à son sound design. Akira Yamaoka, compositeur historique de la série, reste fidèle à sa réputation. Les morceaux sont obsédants, mélancoliques et angoissants, mêlant instruments traditionnels japonais et nappes sonores inquiétantes. Même si cette bande-son n’atteindra probablement pas le statut culte de celle de Silent Hill 2, elle reste l’un des piliers de cette nouvelle expérience.
C’est par le son que l’ambiance fonctionne le mieux. Les bruits organiques des monstres, les craquements : tout contribue à créer une tension constante. Je dois bien avouer avoir sursauté plusieurs fois face à des jumpscares bien amenés, souvent liés à des ennemis surgissant hors de notre champ de vision.
Les environnements étroits et les couloirs renforcent cette claustrophobie, et j'ai retrouvé ce sentiment de solitude oppressante qui fait l’ADN de Silent Hill. Malheureusement, la qualité de cette ambiance est régulièrement ternie par les limites du système de combat, qui empêche de savourer pleinement la peur et l’inconfort que le jeu cherche à générer.
Le combat, véritable talon d’Achille du jeu
Venons-en au point noir de Silent Hill f : son système de combat... Les développeurs ont choisi de donner une place importante aux affrontements, et c’est là que tout s’effondre. Les combats sont lourds, rigides, et souvent incohérents. Les hitbox manquent de précision, et la caméra accentue le problème : trop proche, elle se bloque régulièrement contre des parois ou plonge dans les modèles des monstres.
À cela s’ajoute un level design qui ne facilite rien. Les couloirs étroits, les pièces exiguës et les ennemis trop nombreux rendent les combats frustrants, là où l’exploration et la peur devraient primer.
Le bestiaire manque de variété, ce qui renforce la lassitude. En revanche, les boss sont une réussite : leurs designs inspirés et inquiétants font honneur à la saga. Le système de progression, basé sur une monnaie appelée “foi” et sur des objets à collecter, apporte un peu de personnalisation. Il est possible d'améliorer les stats (endurance, vitalité...) ou débloquer des compétences passives. Mais cette mécanique, intéressante sur le papier, ne suffit pas à compenser la lourdeur générale du gameplay.
Autre élément emblématique du gameplay de Silent Hill : les puzzles. Dans cet épisode, ils répondent présents, mais sans éclat particulier. Les énigmes sont simples, parfois répétitives, et n’offrent pas de satisfaction particulière. En effet, l’exploration, qui devrait être stimulée par la résolution de ces puzzles, est souvent freinée par la présence envahissante des ennemis. À force d’être interrompus par des affrontements frustrants, j'ai fini par aborder les énigmes avec lassitude plutôt qu’avec curiosité.
Une narration en demi-teinte
Sur le plan narratif, Silent Hill f avait de quoi intriguer. L’écriture a été confiée à Ryukishi07, connu pour Higurashi When They Cry, et l’idée de situer l’intrigue dans les années 1960, dans un Japon rural, donnait envie.
Finalement, j'attendais peut-être trop de mystère, d'intrigue, et de malédiction de la part de Ryukishi07. L’intrigue reste prenante, certains passages intéressants et inspirés, mais je ressors de l'expérience partagée. Par moments, l’ambiance et le cadre évoque plutôt un Fatal Frame, avec ses atmosphères japonaises et ses thématiques surnaturelles. Un compliment, certes, mais qui souligne que Silent Hill f peine parfois à retrouver l’essence de la saga à mes yeux.
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