En attendant la onzième génération, la Pokémon Company nous propose de retourner dans la région de Kalos et plus précisément dans la cité d'Illumis. Directement inspirée de Paris, la ville de Légendes Pokémon Z-A est un terrain de jeu parfait pour permettre aux équipes de continuer à développer des idées de gameplay originales, exploitant les célèbres monstres de poche. On est allé quasiment au bout du contenu proposé dans cette version 1.0 du jeu, il est donc désormais temps de vous dire ce que l'on en a pensé.
- Genre : RPG
- Date de sortie : 16 octobre 2025
- Plateformes : Nintendo Switch 1 et 2
- Développeur : The Pokémon Company
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 69,99€
- Testé sur : Nintendo Switch 2
The Legend of Z-A
Qui dit nouveau Pokémon, dit nouveau dresseur, avec une mise en bouche qui a le mérite de ne pas trop s'étaler. Illumis est un lieu où les gens et les Pokémon vivent en harmonie et il va tenir au joueur de découvrir tous les secrets de cette étrange cité. Comme pour affirmer ce lien entre humain et monstres de poche, les entités dirigeantes d'Illumis ont mis en place le Royale Z-A, une sorte de tournoi en ligne dans lequel il faut réussir à vaincre un dresseur de rang pour espérer passer au niveau supérieur. Voilà pour les enjeux principaux du scénario, très simples, qui vont ensuite vous faire découvrir une galerie de personnages secondaires variée, alliés comme rivaux, le tout enrobé par une écriture assez enfantine. Les fans de Pokémon X-Y trouveront surement de quoi se réjouir dans les petits d’œil disséminés un peu partout en ville et au cours de l'histoire, mais cela ne suffit malheureusement pas à faire d'Illumis un univers intéressant sur le plan scénaristique.
En effet, la plupart des personnages principaux sont franchement creux et s'il y a quelques idées de mise en scène sympas, la plupart des arcs ne nous a pas convaincu. Même constat côté quêtes secondaires, avec des efforts sur certaines d'entre elles et quelques twists rigolos, mais cela reste toujours en surface. Au moins, le jeu est accessible "de 7 à 77 ans", mais on aurait apprécié un peu plus de soin sur la profondeur de l'histoire et de ses personnages. D'autant qu'Illumis et tout ce qui tourne autour du Royale Z-A et des zones sauvages dessinent les contours d'un univers emballant, ce n'est juste pas exploité à son plein potentiel dans ce nouveau Légendes Pokémon : une occasion manquée, compensée par l'efficacité de sa boucle de gameplay addictive, comme nous allons le voir juste en dessous.
Dans la zone
Comme Arceus en son temps, Z-A compte bien repousser les limites de la capture et des combats de Pokémon, en avançant plusieurs arguments bien à lui. Dans Z-A, les affrontement se rapprochent encore un peu plus de l'action, avec une vraie gestion des placements dans l'arène et des cooldowns. A bien des égards, on pourrait dire que la baston des pokémonstres se "Xenobladifie", avec un hybride de tour par tour et de dynamique, pour un résultat qui nous a tout de suite plu. Il faut quelques heures avant de bien capter les subtilités de ce nouveau mode de bataille, mais une fois toutes ses bases acquises, tout se fait avec une fluidité inédite pour la série. L'interface indique directement les compétences les plus efficaces contre votre adversaire, les objets sont soumis à un petit cooldown et il est globalement possible d'éviter toutes les attaques ennemies en changeant de monstre au bon moment. Mais il ne faudra pas seulement prêter attention à vos bestioles, puisque votre dresseur est lui aussi sujet aux assauts adverses : une mécanique déjà présente dans Arceus, mais qui est ici approfondie puisqu'il faudra rester alerte en permanence. On le verra également en évoquant l'exploration d'Illumis, mais c'est ici la plus grande force de Légendes Pokémon Z-A : tout s'enchaine parfaitement, avec des systèmes d'une grande souplesse et une boucle de gameplay qui fait que l'on ne décroche jamais.
Pour une petite touche de profondeur supplémentaire, les développeurs ont remis les méga-évolutions sur le tapis, de puissantes formes ultimes pour certains Pokémon qui trainent en ville. Pour y avoir accès, il faudra obtenir la méga-gemme associée, mais aussi mettre à 100% la jauge dédiée aux attaques Plus pendant le combat. Ces dernières sont des compétences améliorées (C+) qui vont venir grignoter un segment de la jauge à chaque fois. Il va donc falloir choisir entre enchainer les compétences Plus, ou tout emmagasiner pour déclencher une Méga-Évolution capable de changer l'issue d'un affrontement. Toutes ces belles choses sont mises en exergue dans des combats contre les Mega-Ferox, de puissants monstres qui font office de boss et qui vont vous demander de bien gérer le placement de votre personnage et de vos Pokémon. Le résultat est convainquant et les affrontements s'enchainent sans lassitude, même si l'on note quelques soucis de pathfinding de la part des membres de notre équipe, mais rien de bien méchant cependant.
Concrètement, Z-A se découpe en deux phases principales : de jour, vous allez partir à la recherche des monstres dans les Zones Sauvages, de petits secteurs où sont rassemblés les Pokémon à capturer. C'est aussi un bon moment pour compléter les quêtes annexes et aller vadrouiller sur les toits d'Illumis à la recherche de collectibles qui vont améliorer votre confort de jeu. Mais une fois la nuit tombée, des zones de combat font leur apparition en ville, avec en leur sein plusieurs dresseurs déter, que vous devrez mater pour collecter des points menant au prochain rang du Royale Z-A. Il va donc falloir préparer sa meilleure équipe pour nettoyer un maximum de dresseurs des quartiers rouges pendant la nuit, si possible en collectant des cartes bonus qui sont de mini-objectifs qui vont grandement participer à la collecte de points. Les zones de combat sont aussi l'occasion de faire le plein de médailles qui sont ensuite converties en argent au petit matin, sachant qu'un multiplicateur est lié au nombre de dresseurs vaincus pendant la nuit.
Les deux phases de la journée se répondent parfaitement et impriment un rythme enlevé à l'aventure : comme on le disait un peu plus haut, difficile de décrocher de sa Switch une fois l'intro, un peu longuette, passée. La seule ombre au tableau, ce sont ces zones sauvages sous-exploitées, aux espaces trop restreints et à l'intérêt parfois limité. Il y a tout de même de quoi faire et avec cette toute nouvelle souplesse dans le gameplay, il y a fort à parier que de nombreux joueurs compléteront le Pokédex d'Illumis sans soucis. Par contre, difficile de défendre l'interface de sélection des Pokémon et son système de tri qui fait perdre pas mal de temps : quitte à faire un jeu qui tend vers le plaisir immédiat, on aurait aimé que cela se traduise également par des efforts supplémentaires sur les fameuses boites. Si l'interface est très confortable de manière générale, les actions liées à la gestion des équipes et au fait de déplacer ou ajouter des monstres accusent un certain retard.
Ici c'est Illumis
The Pokémon Company et le visuel ça n'a jamais été ça, du moins depuis le passage de la série à la 3D : on attend encore la génération ou le spin-off qui viendra nous mettre des étoiles dans les yeux. Ce n'est en tout cas pas encore cette fois que l'on aura quelque chose de convenable et il n'y a pas que la technique pure qui pose problème. Par exemple, il y a au grand maximum 12 modèles de PNJ, aux identités visuelles très marquées, copiés-collés ad nauseam dans tout Illumis. Pour le reste, il suffit de voir un peu de gameplay du jeu pour savoir à quoi s'en tenir : les rues ne sont pas attrayantes, tous les éléments apparaissent à 3 mètres du joueur et les textures sont d'un autre âge. Mais maintenant que l'on a dit ça, on peut au moins se féliciter d'avoir un jeu parfaitement fluide dans sa version Switch 2, avec un open-world d'un seul tenant ou presque et des temps de chargement quasiment invisibles. Pour résumer, à défaut d'être beau à regarder, Pokémon Z-A est agréable à parcourir sur Nintendo Switch 2 et c'est déjà pas si mal.














