Treize années se sont passées depuis Ninja Gaiden 3 à l'époque PS3 / Xbox 360... Et même si l'on a récemment eu à droit à une sorte de remake de Ninja Gaiden 2 Black, la licence était restée en suspens jusqu'à présent. Mais la licence mythique introduite par Tecmo en 1988 via Shadow Warriors et 2004 pour la naissance officielle de Ninja Gaiden 1, revient sous les projecteurs dès aujourd'hui avec Ninja Gaiden 4 ! Team NINJA et PlatinumGames ont tout donné sur ce nouvel épisode pour satisfaire les fans d'autrefois ainsi que de potentiels nouveaux joueurs qui découvriraient cet univers.
Est-ce qu'ils ont réussi ? On vous donne notre avis dans ce test, et sur le papier, ça dépote.
- Genres : hack'n'slack, action-aventure
- Date de sortie : 21 octobre 2025
- Plateformes : PC, PS5, Xbox Series
- Développeur : Team NINJA + PlatinumGames
- Éditeur : Microsoft, Xbox Game Studios
- Prix : 69,99 €
- Testé sur : PC
Parce qu'il faut bien une histoire
Le scénario, ce n'est jamais ce que l'on retient d'un Ninja Gaiden. Et c'est pareil pour cet épisode, même s'il y a l'effort de faire une petite histoire sympa, on ne retiendra quand même que les douleurs aux doigts à force de spammer tous nos boutons en permanence.
Nous nous situons donc quelques années après les aventures de Ryu Hayabusa qui à vaincu le Dragon Noir une énième fois, avec ici un tout nouveau protagoniste du nom de Yakumo. Peu souriant, seulement là pour exterminer tout ce qui bouge, on a affaire à quelqu'un de sérieux et pas là pour rigoler.
Yakumo fait partie du Clan du Corbeau, un clan qui a toujours existé en parallèle du clan Hayabusa, avec le même but principal, venir à bout du Dragon Noir, même si quelques différences les séparent.
Et ça tombe bien, le fameux Dragon Noir refait parler de lui. Sa carcasse maudite est enfermée dans les sous-sols de Tokyo et menace la ville de nouveaux dangers. On vous apprendra qu'une prêtresse du nom de Saori est responsable de cela, qu'il faut aller l'assassiner pour que tout cela s'arrête.
On va alors la chercher au fin fond d'une prison de l'Ordre du Dragon, et une fois devant elle, elle vous explique qu'en réalité si vous sauver la ville et neutraliser le Dragon Noir, il faut briser les sceaux qui le retiennent, le ressusciter, puis le purifier.
Yakumo, naïf comme pas 2, la croit en 30 secondes, la libère, et elle devient alors notre alliée pour notre aventure qui débute dans la foulée. Enfin on imagine que c'est son argumentaire qui a séduit Yakumo et pas autre chose... Va t-elle nous trahir ou non ? Le jeu nous le dira...
Une aventure qui va débuter dans une Tokyo cyberpunk et futuriste très stylée, aux vibes de Ghostrunner un petit peu. Des paysages vraiment agréables à la vue, même si entachés par une peinture jaune omniprésente pour vous montrer le chemin principal à suivre.
Ce n'était peut-être pas nécessaire vu à quel point le jeu est très fortement en ligne droite, avec quelques coins secrets et annexes malgré tout, mais on a du mal à imaginer quelqu'un se perdre dans le jeu.
Mais que les amoureux des décors parfois plus légers des précédents épisodes se rassurent, il n'y a pas que ce genre de décors à travers le jeu. Et les studios ont fait un travail plutôt intelligent de changer de zone à chaque fois que le jeu devient assez répétitif visuellement, et gameplay parlant. Vous n'aurez pas non plus une variété phénoménale en termes de paysages, mais environ 4-5 différents décors, tous autant agréables à l'œil les uns que les autres.
Une boucherie générale pour les ennemis et vos doigts
Passons maintenant au cœur de Ninja Gaiden 4 et ce qui nous intéresse réellement : le gameplay. La formule de l'époque est complètement respectée. Vous avez une attaque légère, lourde, une parade, une esquive, des combos en veux-tu en voilà, des compétences à débloquer, le tout sur différentes armes que vous débloquez au fur et à mesure.
Vous pouvez exécuter tous ces mouvements dans votre forme de base, ou votre forme spéciale de Corbeau, qui vous consommera alors une ressource dans une jauge qui se remplit au fil des coups que vous mettez. Vos coups seront alors améliorés, et ils seront surtout nécessaires afin de briser certaines gardes, ou bloquer dans certains paramètres.
Nouvel ajout supplémentaire dans cet épisode, le "mode berserk", une sorte de god-mode en appuyant sur vos deux joysticks qui fait exactement ce qu'on imagine, à savoir tout casser en 2, avec bonus points de style à l'arrivée.
Ça va à 300km/h, il y'a du sang de partout, des exécutions à la pelle et manette en main, c'est quand même sacrément satisfaisant. Côté difficulté, le jeu n'est vraiment pas clément et il va falloir vous adapter aux différents types d'ennemis et de coups nécessaires afin d'en venir à bout.
Dès le premier boss par exemple, vous allez devoir apprendre à utiliser certains coups afin de ne pas vous faire exploser en boucle, et le jeu fait globalement un très bon travail pour vous apprendre et vous faire comprendre comment devenir meilleur et encore plus bourrin.
Étonnamment, et même si toutes les bases d'un pur Ninja Gaiden sont dans la place, le premier jeu récent qui m'est venu à l'esprit assez rapidement dès les premières minutes du jeu, c'est Stellar Blade. Que ce soit dans son fonctionnement, son ambiance visuelle et musicale, mais également son système de progression, Ninja Gaiden 4 est une version encore plus bourrine d'un des meilleurs jeux d'action que l'on ait eu ces dernières années.
Un ressenti renforcé lors des passages dans les checkpoints, des petits camps où vous parlerez à Umi via un écran interposé alors qu'une petite musique douce apparait. Vous y achèterez des objets et accepterez des missions annexes à remplir pour de nombreuses récompenses. Et à côté d'Umi se trouvera Tyran, un maître Corbeau qui sera là pour vous enseigner les nombreuses nouvelles techniques à apprendre pour Yakumo.
Des points forts très forts
Ninja Gaiden 4 a des hauts très hauts et des bas très bas. Parmi les hauts, on notera les boss qui sont vraiment un kiff total pour certains. Que ce soit niveau design visuel, de gameplay, ou d'ambiance visuelle et sonore, certains combat sont tout simplement un régal en termes de sensations.
La boucle principale de combat est tout simplement un régal d'action maîtrisé, se ponctuant parfois par des "badasseries" visuelles qui régalent. Les "bains de sang" en version berserk en sont l'exemple parfait, où vous avez vraiment l'impression d'avoir explosé un groupe d'ennemis aussi violemment que possible (en jeu bien sûr).
Les puristes seront contents de voir que le système de scoring à l'ancienne est toujours présent, et que des classements sont là à la fin de chaque chapitre, afin de voir où vous vous situez, à quel point vous avez explosé le chapitre ou non. Des challenges comme terminer le chapitre sans prendre de coups pour un bonus de points par exemple sont également présents.
Il existe également différentes difficultés pour tous types de joueurs ! Pour les tout nouveaux qui auraient détesté se faire exploser sur d'anciens opus, celui-ci propose différentes difficultés : Héros, Normal, Difficile, ainsi qu'une difficulté Extrême supplémentaire débloquée après la fin de votre première partie.
Un épisode plus accessible que jamais donc, et qui pour autant ne vous fera aucun cadeau, ne serait-ce qu'en mode normal.
Le contenu annexe du jeu, même si anecdotique presque, fait aussi le travail. Des missions supplémentaires qui vous donneront des récompenses non négligeables, en plus de quelques combats secrets lorsque vous vous baladez un peu dans les différentes zones, qui proposent des petits challenges qui vous sortent de l'histoire principale, et font du bien à rencontrer.
On n'en parle pas forcément assez non plus, mais la caméra fait aussi un très bon travail, même si pas parfait, mais au vu de l'action incessante proposée par le jeu, on arrive néanmoins à globalement s'y retrouver et ça fait clairement la différence par rapport à d'autres jeux du genre.
Enfin, autre gros point fort du jeu, ce sont ses performances graphiques ! Le jeu est globalement très fluide (hors cinématiques lockées en 30FPS), et bien optimisé, ce qui vous permet après quelques réglages dans les paramètres de jouer facilement en 120FPS sans accrocs, un must-have pour un tel jeu d'action aussi dynamique.
En bref, Ninja Gaiden 4 est globalement une bourrinade de 15-20 heures "seulement" selon si vous allez tout droit ou vous baladez un peu, mais possède également un contenu endgame convenable et... différent (on ne vous spoilera pas ici), qui permet une bonne rejouabilité une fois le boss de fin vaincu une première fois.
Un jeu de doseur ultime, avec quelques défauts regrettables
Si la boucle de gameplay principale est globalement très satisfaisante, le rythme est parfois cassé par quelques tentatives de variations de gameplay sauvages.
D'un côté vous avez le Purgatoire par exemple, des sortes de missions secrètes dans une zone spécifique où vous allez devoir exploser un certain nombre de mobs et survivre jusqu'à la fin, avec un handicap de PV que vous choisissez qui jugera de vos récompenses finales. Bon ça à la limite, pourquoi pas.
Mais là où ça devient problématique, c'est quand le jeu essaie ouvertement de créer une durée de vie artificielle avec des passages bien longs et ennuyeux au gameplay presque inexistant.
Exemple : dans les premiers chapitres, vous allez parfois, pour traverser d'un bout de la map à l'autre, glisser sur des rails, sauter de l'un à l'autre, esquiver des projectiles, etc. C'est sympa 20 secondes, mais pas 2, ni 5, ni plus...
Le scénario arrive également plus tard où ce ne sera pas des rails mais du parapente dans les montagnes venteuses. Vous allez planer dans les airs et devrez esquiver des cailloux et des falaises. Bon pareil, c'est joli et sympa quelques secondes, mais pas des segments entiers qui s'allongent en longueur...
Pourtant on comprend ce qu'à voulu faire Team NINJA et PlatinumGames dans cet épisode. Parce que bâcher les mêmes mobs en boucle, ça devient rapidement répétitif, même avec de nouvelles armes et de nouvelles compétences. Il fallait donc essayer de varier un peu les plaisirs, et casser la boucle de gameplay de temps en temps afin de ne jamais s'ennuyer. Malheureusement, ce n'est pas forcément réussi.
Un autre problème qui renforce ce sentiment de répétition, c'est le bestiaire vraiment restreint du jeu. À part les boss, vous allez avoir l'impression de taper les mêmes ennemis en permanence tellement le bestiaire est peu fourni. Et c'est tellement dommage, car avec simplement quelques ennemis différents en plus, le rendu aurait été tellement plus frais et agréable.
Là, vous allez avoir la même petite quinzaine / vingtaine d'ennemis différents qui se battent en duel. Et tous sont loin d'être agréables à affronter... Mention spéciale aux loupiotes explosives et aux chiens cracheurs de feu qui donnent parfois envie de jeter la manette par la fenêtre.
On regrettera également le peu de variété au niveau des armes, avec un total de 4 différentes, qui même si elles font le travail, manque quelque peu de différences au niveau du gameplay, à part la dernière peut-être.
Dernier point faible selon nous, c'est le plot twist du milieu de partie qui va vous sortir un peu de l'histoire principale, en évitant de spoiler, et va elle aussi essayer de rallonger la durée de vie du jeu de manière artificielle. Alors que ça part pourtant d'une bonne idée, cela aurait juste pu être mieux exécuté, sachant qu'un certain Ryu Hayabusa n'est jamais loin...
























