Voilà déjà plus de 12 ans que la collaboration entre Koei Tecmo et Nintendo a commencé, dans la stupéfaction générale, avec Hyrule Warriors. Un musou, dans l'univers de Zelda... Un pari incongru à l'époque, mais qui a depuis fait des petits, avec une licence qui est désormais bien établie et qui a donné naissance à d'autres jeux exploitant des séries cultes du constructeur, comme l'excellent Fire Emblem Heroes. Fin 2025, on accueille le troisième épisode principale d'Hyrule Warriors avec Les Chroniques du Sceau, un jeu qui témoigne de la confiance de Nintendo envers KT à plus d'un titre. Voici notre avis sur ce nouvel épisode, après plus de trente heures passées aux côtés de Zelda et Rauru à décimer des armées entières.
- Genre : Action
- Date de sortie : 06/11/2025
- Plateformes : Nintendo Switch 2
- Développeur : Koei Tecmo
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 69,99€
- Testé sur : Nintendo Switch 2
Coup de pied Occulte
Allez, on rembobine ! Rappelez-vous, au début de Zelda Tears of the Kingdom, la princesse Zelda tombe dans un gouffre qui l'envoie plusieurs centaines d'années en arrière. Sauf qu'au lieu de nous donner le point de vue de Link, Les Chroniques du Sceau nous propose de découvrir ce qu'il s'est passé du côté de la princesse, de sa rencontre avec le Roi Rauru et la Reine Sonia, jusqu'à la conclusion du conflit face à l'infâme Ganondorf. On va donc repasser par tous les souvenirs de TotK, avec des ajouts et de nouveaux personnages pour donner un peu de corps à tout ça.
Au premier rang des protagonistes inédits, on retrouve le duo Golem/Calamo, introduit très rapidement par le scénario et qui va avoir de lourdes implications dans ce dernier. Il y a aussi les porteurs de Pierres Occultes, un par grande patrie d'Hyrule, qui vont venir grossir les rangs de Rauru face à son ennemi juré. Il y a beaucoup de personnages et si l'écriture de tout ce petit monde reste en surface, les nombreuses cutscenes (de qualité), permettent de s'attacher une fois de plus au destin du Royaume. Et cette fois, il y a de vraies révélations, réjouissantes à découvrir et plutôt bien amenées : on ne s'y attendait pas.
Ça fait Boko là non ?
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec la sous-famille de jeux d'action des musou, il s'agit de batailles massives dans lesquelles le joueur va évoluer sur un champ de bataille en décimant des centaines d'ennemis très simplement. Tout tourne autour de la capture des camps et d'éliminations de cibles majeures et s'il y a toujours eu une petite emphase stratégique, avec la gestion du reste des alliés disponibles sur le terrain, ce n'est pas du tout le cas de cet épisode de Hyrule Warriors. Le tutoriel ne s'échine même pas à vous montrer qu'il est possible de donner des ordres aux unités passives sur le terrain, alors que c'est tout à fait possible.
La raison, c'est que les personnages vont se placer de manière optimale d'eux-même, pendant que vous êtes en train de taper avec le héros que vous contrôlez. On a donc un jeu qui se concentre à 100% sur l'action en s'amusant avec le bestiaire du jeu dont il est la suite (ou préquel, comme vous voulez), ce qui n'est pas nécessairement une bonne nouvelle : les musou sont des jeux répétitifs par nature, mais ici le bouchon est poussé un peu loin, avec des chefs Boko et des Moblin à ne plus savoir qu'en faire. On va dire que Koei Tecmo est limité par le matériau d'origine, même s'il fait des efforts pour mettre des boss inédits, plutôt cools, sur la table.
Mais si on est aussi critique sur ces à-côtés, c'est tout simplement parce qu'il n'y a rien à dire sur le système de combat, jouissif et plus technique qu'il n'y parait. On retrouve bien entendu le flurry rush qui récompense les esquives parfaites, les jauges de points faibles à faire fondre pour asséner des coups spéciaux surpuissants, ou encore les compétences amalgame qui consomment les matériaux de monstres et toutes ces idées fonctionnent toujours à plein tube. Par là-dessus, Les Chroniques du Sceau ajoute les artéfacts Soneau, de puissants outils de combat puisant dans la jauge générale de batterie, mais aussi et surtout les attaques synchro en duo, qui ne se contentent pas de produire des flashs un peu partout sur l'écran : elles vont demander l'intervention du joueur pour que leurs effets soient maximisés. On parle de commandes très simples, mais c'est tout de même suffisant pour insuffler un peu de variété et toujours plus de dynamisme. Bref, les bastons du jeu sont excellentes, ce qui rend les limitations du bestiaire de base d'autant plus frustrantes.
Il nous reste à évoquer la progression globale, celle qui se déroule entre les missions et elle devrait faire plaisir à de nombreux fans d'Hyrule Warriors, puisque le concept de mappemonde à points, introduite pour la première fois dans le mode Aventure de HW Definitive Edition, fait son retour. Ce sont ainsi plus de 300 "activités" correspondant chacun à un objectif ou à une bataille, que vous allez devoir remplir grâce à la collecte de ressources sur les champs de bataille ou au cours des différentes missions que vous entreprendrez. Du nombre de coeurs max aux nouvelles attaques, tout se passe vraiment sur cette map et plus vous allez progresser, plus elle va se remplir de symboles à colorier. On note aussi un système de forge, identique à ce que l'on connaissait déjà dans la licence, ainsi qu'un petit système de succès liés à chaque personnage, qu'il faudra absolument compléter pour obtenir les récompenses ultimes du jeu. Côté roster d'ailleurs : s'il est globalement convaincant, on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a quelques absences remarquées, dommage...
Korogu père, et grain
Pour afficher des dizaines d'unités à l'écran sans faire cramer leur support d'accueil, les musou font généralement de gros sacrifices sur le plan technique pour rester agréable à jouer. Et jusqu'ici, si les sacrifices étaient déjà bien visibles, les différents jeux Hyrule Warriors ont toujours eu un framerate au raz-des-pâquerettes et en particulier pour le dernier épisode, l'Ere du Fléau. Mais, bonne nouvelle : à défaut d'être propre visuellement, Les Chroniques du Sceau est fluide, ce qui est d'une importance capitale pour ce genre de jeu à l'action frénétique. On rabote sur l'anti-aliasing et la distance d'affichage, mais on donne tout pour offrir un jeu stable, bien mis en scène et qui parvient à rester agréable à regarder.
Beaucoup d'attaques spéciales et coups ultimes sont très soignés, tout comme la mise en scène de certaines cinématiques, le tout soutenu par un casting de voix françaises d'excellente facture. Voilà un jeu qui, à l'instar de Pokémon Z-A, souffre de nombreux défauts, bien visibles, mais qui parvient à les dépasser en offrant un truc qu'on a tendance à sous-estimer ces derniers temps : du fun.
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