Disponible depuis maintenant quelques jours, Arc Raiders est un peu le phénomène multijoueur de cette fin d'année 2025. On est allés explorer les terres au-dessus de Speranza pendant plus de 30 heures : l'occasion d'amener notre premier raider au niveau 20 et d'apprendre convenablement toutes les cartes du jeu Après ces quelques dizaines d'extraction, voici ce que nous avons pensé du titre d'Embark Studios.
- Genre : Extraction shooter
- Date de sortie : 30/10/2025
- Plateformes : PC, PS5, Xbox
- Développeur : Embark Studios
- Éditeur : Embark Studios
- Prix : 39,99€
- Testé sur : PC
Le pulp, il reste en bas
Loin de vouloir nous embarquer dans une aventure science-fiction aux enjeux colossaux, la narration de Arc va surtout permettre de poser les bases d'un monde à l'ambiance sixties marquée. Coincée sous terre à cause d'IA surpuissantes qui l'ont chassé de la surface de la planète, l'humanité se retrouve condamnée à piller ses propres terres pour améliorer ses conditions de survie. Cet univers, que notre pote Todd Howard qualifierait de "NASA-punk", parvient à se distinguer de la masse avec une esthétique très sobre et des classes d'ennemis robotiques qui parviennent à instiller la peur, malgré des designs de drones très basiques. Avec peu, Embark Studios a réussi à faire beaucoup, en proposant un jeu post-apocalyptique qui ne se contente pas d'aligner les poncifs du genre et, rien que ça, c'est déjà un vent d'air frais sur ce type de proposition.
Le lore va même s'étoffer au gré de la progression dans les petites quêtes fournies par les différents PNJ de Speranza, votre place forte : rien de fou, si ce n'est un peu plus de contextualisation pour ceux que ça intéresse. Mais le gros de l'attachement au monde se joue via son atmosphère et la narration environnementale offerte par ses maps et là, c'est vraiment du haut niveau. Nous aurons l'occasion d'y revenir, mais les développeurs ont vraiment réalisé un travail de fou sur les quelques espaces qu'il est déjà possible d'explorer, avec des détails absolument partout et des zones qui, globalement, fourmillent de vie.
Loot y es-tu ?
Avant de nous pencher sur les spécificités de Arc Raiders, rappelons rapidement ce qu'est un extraction shooter : balancé sur une carte seul ou avec quelques potes, votre but sera de looter un maximum d'objets avant de sortir de la zone par un point d'extraction fixe et visible par tout le monde. La petite subtilité, c'est que d'autres joueurs rodent également et que le PvP fait partie intégrante de l'esprit de ces jeux dits PvPvE (joueur contre joueur contre ennemi) : en plus des drones bien zehef, il va falloir composer avec les autres groupes de raiders, qu'ils soient pacifiques ou non. Et si vous tombez au combat ? Eh bien vous perdez absolument tout ce que vous aviez sur vous : armes, ressources, bouclier... Ouep, ça déconne zéro. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui fait que ce genre bien particulier n'est pas fait pour tout le monde, car il faut accepter que sur une erreur, ou un petit déficit d'attention, vous puissiez perdre le fruit de plusieurs heures de farm de composants.
Fort heureusement, il est impossible de se retrouver tout nu : une méta-progression classique avec des niveaux et de l'expérience viennent mitiger la frustration de la perte de son équipement, tout comme (Marion) Coquillard et ses distributions de ressources de base entre chaque sortie. Désolé pour le gros mot, mais comme vous l'aurez compris, on est tout de même sur un type d'expérience "hardcore", sans aucune concession et on espère que ça restera le cas ici. Le jeu réussit à trouver un équilibre parfait entre PvP et PvE, avec des cartes qui correspondent parfaitement au genre de l'extraction-shooter : faire pencher davantage la balance d'un côté ou de l'autre pour faire plaisir aux fans serait selon nous une grossière erreur de la part d'Embark.
Parce que, oui, la formule parvient à vous choper pour ne plus vous lâcher, pour peu que vous réussissiez à vous acclimater : en se mouillant la nuque grâce aux sets d'équipement gratuits qui limitent la casse en cas de décès, vous vous constituerez tranquillement des tas de ressources basiques qui vous permettront d'envisager sereinement des sorties plus musclées. Aussi, ne sous-estimez pas les drones ennemis, parce que leur intelligence artificielle est très bien gérée et qu'ils sont eux aussi capables de vous mettre à l'amende vitesse grand V : avec un nombre de robots différents tout à fait correct et des cibles qui resteront hors de portée pendant des dizaines d'heures de jeu, du fait de la différence de puissance de feu, Embark a réussi à faire de ses tas de ferraille de vraies menaces, intelligentes et plutôt flippantes.
Les affrontements sont d'ailleurs une autre des belles réussites du jeu, avec des armes qui se manient aisément et des sensations d'impact très satisfaisantes. Et un peu comme tout le reste dans le jeu, tout va crescendo, avec un arsenal et des gadgets ouvrant toujours plus de possibilités de péter du drone ou des joueurs efficacement. Enfin, que dire du travail absolument phénoménal abattu sur le sound design ? On n'est plus sur un aspect "artistique" mais sur une mécanique de gameplay à part entière : vous n'avez plus beaucoup de vie ? Alors vous serez essouflé en permanence, révélant facilement votre position. Vous avez besoin de fuir ? Ok, mais ne vous précipitez pas, les oiseaux s'envolent et l'alarme des voitures s'active à votre approche. Voilà pour une poignée d'exemples, mais le nombre de cas pratiques et l'apport de ce sound design peaufiné à l'extrême impose le respect.
Prime Arc
Comble du bonheur, voilà enfin un jeu visuellement digne de 2025 et de surcroit, bien optimisé. C'est le genre de combo qui se fait rare sur PC par les temps qui courent, mais vraisemblablement Embark a trouvé la formule magique pour que leur titre reste visuellement sexy sur des config plus modestes, tout en tournant à un framerate tout à fait convenable. Tout n'est pas parfait et il y a encore des bugs assez gênants, dont certains peuvent être à l'origine d'expéditions ratées, mais ce genre de cas est suffisamment rare pour qu'on ne lui en tienne pas trop rigueur.
Ce qui est plus embêtant, c'est la grande fragilité des serveurs et les soucis de désynchronisation réguliers qui viennent parasiter les échanges de tirs en PVP. Rien d'irrémédiable, mais il s'agit clairement d'une piste d'amélioration pour la suite. Mais sur le plan artistique, il n'y a pas grand chose à dire : les environnements sont variés et blindés de détails, l'ambiance sonore est parmi ce qui se fait de mieux cette année et l'atmosphère au global est assez folle : Arc Raiders est définitivement un jeu avec une "âme" et c'est suffisamment précieux pour être souligné.









