Annoncé au printemps 2024, Where Winds Meet est enfin arrivé chez nous, quelques mois après les serveurs asiatiques, qui ont donc de l'avance sur le planning de mise à jour du jeu. On a passé beaucoup de temps sur le free-to-play au cours des 10 premiers jours d'exploitation de cette version globale et il est donc désormais temps de vous donner notre avis sur le jeu. Si vous voulez de plus amples détails sur le jeu en lui-même ou ses mécaniques, on vous renvoie vers notre soluce complète de WWM.
- Genre : RPG free-to-play
- Date de sortie : 14 novembre 2025
- Plateformes : PC, PS5, Android, iOS
- Développeur : Everstone
- Éditeur : Netease
- Prix : Gratuit
- Testé sur : PC
Histoire de Fantômes Chinois
Bienvenue dans la Chine fantasmée du 10ème siècle, une terre de légende dans laquelle vous allez grandir et découvrir vos origines. Au fil de votre épopée, de nombreuses rencontres marquantes viendront casser la monotonie du voyage, avec des ennemis redoutables et des amis au grand sens du sacrifice. Au-delà de cette introduction, difficile d'apporter un jugement global sur le scénario du jeu, tout simplement parce qu'il n'est pas encore terminé : le contenu est livré au compte-gouttes par les développeurs, façon Genshin Impact, avec des arcs scénaristiques qui, on l'imagine, seront de qualité très variable. En ce moment, les joueurs de la version globale sont plongés dans les intrigues politiques de Kaifeng, une cité aux mille visages dans laquelle s'échangent des objets légendaires.
C'est plutôt réussi, avec des missions d'enquêtes et quelques rebondissements intéressants, mais ça parle décidément beaucoup trop, ce qui est une tendance globale de la quête principale de WWM. On peut tout de même noter des fils de quêtes secondaires intéressants dont certains apportent vraiment quelque chose, comme les quêtes Héritage du Jianghu, qui vont vous faire traverser des zones inédites avec des énigmes et des combats de boss dédiés. Côté narration et histoire, donc, c'est à l'image du reste du jeu : il y a à boire et à manger, mais ces arcs de qualité parviennent à compenser les errances des plus faibles. Ça se laisse suivre et c'est, pour notre part, assez inattendu. Quant à la qualité de l'écriture ? Impossible à juger, tant la traduction française, tout droit sortie d'une IA, est incompréhensible à de nombreux moments, il faudra donc se contenter des "idées générales" la plupart du temps.
Wuxia Impact
Difficile de savoir par quel bout aborder le gameplay de WWM, tant il tente d'être tout à la fois : RPG au gameplay FromSoft avec des tas de mini-jeux pour ses professions et des composantes MMO très présentes qui vont pousser l'aspect communautaire à fond. Il est même possible de débloquer un mode construction pour vous construire votre maison n'importe où sur la carte : ça ne sert absolument à rien, mais c'est possible, avec un menu de craft dédié aux meubles et autres fournitures. Cette surabondance de mécaniques est servie par des menus insupportables et beaucoup trop nombreux, de vrais combats de boss à eux tout seul les premières heures de jeu, tant ils peuvent vous décourager de voir ce que le jeu a à offrir. Il va falloir faire abstraction de cet assommoir le temps de vous acclimater au cœur du jeu qui est, lui, beaucoup plus intéressant.
Jeune héros du Wuxia, vous allez évoluer en maitrisant différents styles d'arts martiaux et en méditant sur votre voie intérieure, avec une variété de builds bien cool qui va vous permettre de vous ranger dans l'une des 3 cases habituelles des jeux de rôle : tank, DPS et support.
Cette dernière spécialisation est évidemment très populaire chez les amateurs de coopération, puisque certaines armes du jeu autorisent des soins de groupe qui vont devenir vitaux face aux défis les plus ardus que le jeu a à proposer. Les affrontements s'inspirent fortement d'un certain Sekiro, avec la déviation, ou parade parfaite, qui va venir gratter la jauge de stamina du boss à chaque réussite : une fois vidée, l'ennemi va être stun quelques secondes, le temps de balancer vos meilleurs burst de DPS et de lui infliger un finish lui aussi très douloureux. Il y a aussi les esquives parfaites, qui viennent ralentir le temps pour 3 secondes et qui donnent de belles ouvertures pour faire du dégât. Avec un nombre d'options satisfaisant et des boss aux patterns intéressants à apprendre, il y a clairement de très bonnes choses à prendre dans le gameplay de WWM, même s'il est loin d'égaler les ténors du souls-like.
Côté exploration et progression, c'est assez facile à résumer : on est sur un calque de Genshin Impact, mais avec des tas de composantes sociales pour donner du corps à sa communauté. Certaines sont même imposées, puisqu'il n'y a que les guérisseurs joueurs qui peuvent soigner certaines maladies contractées dans le jeu. On note aussi des peines de prison et des défilés de rédemption pour les contrevenants, où le joueur criminel se fait promener dans les rues pendant que d'autres joueurs lui lancent des tomates à la figure. C'est souvent absurde au dernier degré, mais aussi très drôle si c'est votre genre de came : l'aspect MMO et coop du jeu est franchement bien vu, même s'il n'est pas là par hasard. Il fallait absolument que vous puissiez exhiber votre apparence, puisque tout le système gacha est basé sur des cosmétiques hors de prix à obtenir via tirage.
Tout ce qui concerne les skins etc, est au cœur de la monétisation du jeu, ce qui a surement poussé les développeurs à imaginer des tas de façons de faire se rencontrer les gens entre eux. Un mal pour un bien, puisque tous ces systèmes MMO apportent un vrai truc en plus à Where Winds Meet : s'aider des messages laissés par des joueurs du monde entier pour résoudre une énigme, ou tout simplement retourner battre des boss avec d'illustres inconnus est quelque chose que peu de free-to-play ont mis en avant jusqu'ici et, mine de rien, ça participe également à l'envie de rester connecté. Le gacha et ses tirages ne sont pas la seule chose sur laquelle il va falloir fermer les yeux pour apprécier le monde de WWM à sa juste valeur, il y a aussi les mini-jeux incompréhensibles. Si des activités comme le Pitch Pot ou la musique sont tout à fait correct, les duels rhétoriques et la guérison feat la trad nulle donne envie de s'arracher les cheveux. Heureusement, les parties sont assez courtes, mais leur gameplay semble tout droit tiré d'une machine tant il n'a aucun sens.
D'ailleurs, en parlant d'IA : si ARC Raiders et Call of Duty Black Ops 7 se sont fait prendre la main dans le pot de confiture pour leurs voix ou des images, là sur WWM, c'est la fête à l'IA générative et conversationnelle : il est même possible de nouer des liens avec des personnages ChatBot en leur sortant les bons arguments. L'avenir vous dites ? Bof. Comme nous le faisions remarquer au début de ce test, il y a donc vraiment à boire et à manger dans ce monde et le plat est beaucoup trop copieux pour que tout soit réellement satisfaisant. A beaucoup de moments le jeu parait cassé, absurde, voire même carrément médiocre, mais ce ne sont que des micro-moments, qui ne parviennent pas, selon nous, à supplanter ses belles qualités. Pour qui veut participer à une belle et longue aventure dans un monde-ouvert Wuxia bourré de possibilités, alors Where Winds Meet mérite votre attention. Si, et seulement si, vous arrivez à dépasser le cap de ses premières heures insupportables.
Panacée grenadine
Testé à 100% sur une config de la NASA, on aurait bien du mal à dire que le jeu est raté sur le plan visuel et technique, c'est même tout l'inverse en fait. Le jeu est réellement sublime et s'il y a des éléments qui viennent briser l'immersion, comme des bugs de collision ou des animations qui manquent parfois de liant, l'immersion est au top. Idem pour la musique, qui accompagne votre voyage avec douceur et harmonie, parfait pour une petite session détente à la recherche des curiosités et autres collectibles qui demandent d'explorer la carte de fond en comble.
Mais ce constat brillant est exclusivement pour les joueurs PC : ceux sur PS5 ont apparemment beaucoup plus de choses à redire sur leur version, buggée jusqu'au trognon et aux performances très moyennes. On risque d'avoir ce même genre de différences entre supports lorsque le jeu sortira en version globale sur mobiles, puisqu'avec ce qu'il affiche, il faudra certainement un appareil qui coûte les yeux de la tête pour des performances stables. On peut néanmoins espérer que, face au succès, Everstone continue de choyer ce qui pourrait bien être une nouvelle poule aux œufs d'or pour Netease.













