Les cartes oubliées : Maître brasseur

Sur Hearthstone, il y a les cartes de la méta ; les cartes qui reviennent à la mode régulièrement ; les cartes qu'on met de côté pour un temps ; celles qui sont nerfées ; et puis il y a les autres. Celles que l'on n'utilise pas et que l'on n'utilisera sûrement jamais. Et encore moins pour espérer monter en Ladder et atteindre le tant convoité rang de légende.

Mais pourquoi une telle méfiance, un tel désintérêt pour certaines cartes du jeu ? Qu'est-ce qui les rend à ce point infréquentables ? Le professeur Orata tentera de vous initier à ces quelques cartes oubliées, que vous n'osez mettre dans vos decks, faute de savoir les jouer ou tout simplement, d'oser les utiliser. Parce que oui, il faut bien le dire, sortir certaines cartes peut s'apparenter à du troll en puissance. Et pourtant, il se pourrait bien que vous soyez étonnés par la puissance et le potentiel des « dernières de la classe ».

Aujourd'hui, gros plan sur l'une des cartes oubliées de type neutre : Jeune maître brasseur

Aujourd'hui nous allons nous pencher sur une carte qui en a fait rêver plus d'un. Pour les plus jeunes, vous ne comprendriez pas pourquoi, alors je vais l'expliquer brièvement. Il y a de cela quelques mois, un deck faisait fureur sur le plateau : le guerrier OTK (tuer en un tour).

La stratégie était simple, mais il fallait y penser. Le but était de passer sous la barre des onze points de vie puis de jouer les Géants de lave pour zéro qui, grâce à la capacité charge procurée par l'Officier chanteguerre, pouvaient attaquer directement. On les faisait revenir dans la main avec le Jeune maître brasseur, pour les relancer de plein fouet dans la tête de nos adversaires. Blizzard a réduit la capacité de l'Officier chanteguerre considérant le combo comme trop puissant et surtout frustrant pour celui le subissant.

La carte qui nous intéresse dans cet enchaînement est le Jeune maître brasseur, une 3-2 pour deux de mana faisant remonter un de nos serviteurs sur le terrain dans notre main.

Une petite vidéo comique pour présenter notre ami

Le combo est presque impossible à réaliser en condition réelle, il n'empêche que l'on peut entrevoir toutes les possibilités que va nous offrir le panda.

De base, le Jeune maître brasseur peut servir à pleins de choses. Déjà, il a des statistiques correctes ce qui le rend intéressant au même titre que ses confrères. Même si vous préféreriez l'utiliser pour sa capacité, il reste jouable au tour deux ou un avec le coin pour engager le match. Un peu comme une Protectrice solfurie, mais pour les jeux agressifs dans son cas. En outre, l'avantage de ce brasseur mal aimé et qu'il peut se rendre serviable presque n'importe quand dans la partie. Votre légendaire de la mort qui tue vient de se faire silence et est ravalée au pitoyable rang de ses statistiques ? Le panda arrive à la rescousse pour le faire remonter et revenir flambant neuf. Une créature vient de faire un échange fructueux et bat de l'aile avec son pauvre point de vie sur la table ? Pas de problème, elle peut retourner se faire une santé et réapparaître comme dans sa jeunesse.

Le Chevalier noir s'offre la tête d'une Marche-soleil et votre opposant vous répond avec un Ancien de la guerre survitaminé ? Faites rager et quitter votre adversaire en remontant le bourreau dans votre main pour détruire l'arbre qui vous bloque le passage. Vous désirez gagner deux de statistiques pour votre serviteur sur le plateau, mais un seul Défenseur d'Argus est présent pour faire le travail ? Posez le deux fois sans complexe pour obtenir ce que vous désirez. Bref, tout ce qui possède un cri de guerre est pertinent à remonter si ce n'est pas un désavantage évidemment.

Dans un autre registre, le Jeune maître brasseur sert aussi pour des enchaînements aussi dévastateurs qu'amusants. On peut utiliser un serviteur avec la charge plusieurs fois par exemple ou bien faire revenir une créature sous Puissante accablante pour éviter qu'elle ne succombe dans d'atroces souffrances. Cependant, on sent un certain manque d'imagination, alors pourquoi ne pas chercher plus farfelu comme la vidéo du dessus tout en gardant à l'esprit un soucis d'efficacité ? En prêtre, tout en restant dans l'idée de la classe de voler des cartes à celui d'en face, vous avez la chance d'avoir un sort trop joué pour être dans cette chronique, mais trop peu présent pour que l'on y pense immédiatement : la Folie de l'ombre. Lancez le sort pour voler un monstre, servez vous en pour mettre des points de vie ou taper une créature sans pour autant tuer celle que vous venez de dérober, puis remontez la avec le panda. Et hop ! Merci pour la marchandise.

Fidèle à sa polyvalence, le Jeune maître brasseur se montre efficace contre toutes les listes sans pour autant être un contre particulier malheureusement. En face d'un deck agressif, vous aurez la possibilité de le sortir rapidement pour tenter de temporiser si vous cherchez la fin de partie. La créature s'avère bien plus efficace contre les jeux faits pour durer, car on a la possibilité de le garder en main pour profiter de son pouvoir au meilleur moment.

D'un autre côté, le Jeune maître brasseur aura du mal à être autre chose qu'une 3-2 tour deux contre les listes très puissantes pour gérer vos serviteurs et n'en jouant presque pas, ne vous laissant pas le temps de profiter pleinement des cris de guerre de vos créatures ciblant généralement celles d'en face.

Même si notre petit panda arrive à servir partout où il passe, peu de listes lui semblent profitables à l'heure actuelle. Nous avons le Démoniste Zoo où il pourra être joué si aucune autre carte ne s'y prête au départ, ne tuant pas ainsi votre sortie. Par la suite, il vous permettra de profiter au maximum de certaines créatures comme le Sergent grossier, les utilisateurs de bouclier divin ou encore de clore le débat avec Leeroy Jenkins autorisant alors de tuer d'un seul coup un challenger à seize points de vie si le Feu de l'âme s'ajoute aux hostilités ce qui est assez compliqué avec ce deck-là normalement et pourrait surprendre facilement.

L'autre classe lui faisant honneur est celle du Paladin. Le Jeune maître brasseur s’insère parfaitement dans le deck contrôle. Il permet de se servir une nouvelle fois des Garde-paix de l'Aldor, du Chevalier noir, du Kodo déchaîné, etc. De plus, notre cher Tirion Fordring aura le plaisir de résister au silence au tour dix, car on pourra l'enchaîner après le panda.

Enfin, le brasseur peut être une bonne option dans une liste prêtre basée sur le contrôle total des créatures adverses. Néanmoins, il faudra jouer contre des decks incluant de nombreuses bestioles et ce n'est pour l'instant pas la mode comme le Miracle et autres decks du même genre se font très présents.

Ce que je vais dire n'engage que moi, mais franchement, le Jeune maître brasseur est la meilleure créature tour deux en arène. Je ne doute pas que beaucoup lui préfèrent un Jongleur de couteaux. Cependant, ce dernier ne vous offrira pas la victoire en arrivant à la fin et, à part en ayant une liste se séant bien avec, ne fera rien de plus que le Jeune maître brasseur en début de partie. Vous êtes certains que ce panda pourra abuser de nombreux cris de guerre, de sauver moult serviteurs dans la panade ou encore de supprimer des silences problématiques. Après, il est vrai que parfois sa capacité peut être embêtante si l'on veut rajouter une force d'attaque sur le plateau sans pour autant enlever une de nos bêtes, cela arrive très rarement et n'est pas pénalisant au point de perdre la partie sur le moment. Pour éviter ce genre de problème, n'oubliez pas de le jouer en priorité en début de partie par rapport à vos autres tours deux ou trois.

Cette carte est, en plus de montrer une certaine efficacité, très amusante à jouer, surtout en arène où vous arriverez régulièrement à des situations rocambolesques et qui vous feront autant sourire que crier si vous la subissez. Terminons sur un dernier petit détail que je n'ai pas pris le temps d'aborder. Une autre créature fait exactement le même effet : l'Ancien maître brasseur, une 5-4 tour quatre donc des statistiques tout à fait honorables sur le papier. Fâcheusement, ce second panda se révèle bien moins convaincant. Avoir quatre en endurance le rend sensible à beaucoup plus de sorts qu'un Yéti noroît, le fait d'arriver plus tard dans la partie peut rendre sa capacité handicapante si l'on contrôle le terrain, les combinaisons s'en retrouvent trop coûteuses en mana voire carrément infaisable.

Orata, SollStice et Hidden