Un entraînement à la fois quantitatif et qualitatif
Pour réussir dans l'Esport, il faut s'entraîner durement et longtemps, mais pas en ladder. Les parties classées sont bien trop diverses et variées pour progresser contre un match-up particulier et jouer à la perfection un deck. Aussi, il est recommandé de s'entraîner avec des amis en leur demandant de jouer un seul et unique deck afin d'obtenir des automatismes contre celui-ci. Il faut faire au moins une trentaine de parties en utilisant les mêmes decks des deux côtés pour éliminer la variance d'un jeu de cartes. L'expérience aide grandement dans les choix au Mulligan. Ostkaka, le champion du monde 2015, s'exprimait au micro de LiquidHearth à propos du deck Grim Patron : "Some people carry over Mulligan habits from Control Warrior and keep Armorsmith/Fiery War Axe when they aren't supposed to and then lose an edge by not having enough cycle in the mid-game".
Traduction : "Beaucoup de gens gardent de vieilles habitudes au Mulligan à cause du Guerrier Contrôle et conservent la Fabricante d'armures ou la Hache de guerre embrasée quand ces cartes n’ont pas lieu d'être choisies. On y perd un avantage, en prenant le risque de ne pas avoir assez de cartes pour cycler le deck en mid-game."
Ostkaka fait sûrement référence au match-up contre Druide. Il est vrai qu'au Mulligan, on conserve souvent des cartes peu chères en mana, comme la Fabricante d'armures ou la Hache de guerre embrasée. Mais à bien y réfléchir, sont-elles des cartes qui influent fortement sur le match-up ? On devrait plutôt essayer d'aller chercher des cartes comme Morsure de la mort, les Client Sinistre ou bien les Rage du combat qui certes sont plus onéreuses en mana, mais ont un impact bien plus intéressant que des cartes faibles en coût face à la mise en place pas toujours dynamique du Druide.
L'utilisation d'un tableur comme Hearthstone Deck Tracker ou Trackobot lors des sessions d'entraînement est une bonne initiative afin de connaître ses statistiques contre tel ou tel deck. Le tableur permet également d'établir les probabilités de rencontrer un deck en particulier. On peut ainsi jouer un deck qui va contrer le jeu le plus joué du moment. Par exemple, je rencontre beaucoup de Démoniste Zoo. Le choix d'un Prêtre Elise avec beaucoup de removals comme Pyromancien sauvage, Nova sacrée, Prêtresse auchenaï + Cercle de soins constitue un bon contre au Zoo. On appelle cela un «méta call» qui se transforme en «méta breaker». Le joueur Lifecoach pour le site powned.it se considérait comme un adepte du screenshot lors de situations compliquées. Pouvoir analyser des choix difficiles à froid se révèle pour lui un moyen de voir différentes situations pour choisir la meilleure. Revisionner ses propres parties est un bon test pour voir si nos choix étaient les bons en utilisant des plays différents.
De surcroît, un joueur eSportif n'a pas la science infuse et progresse beaucoup en regardant les autres jouer par le biais de streams par exemple. Si on veut progresser en Grim patron, regarder le stream des meilleurs joueurs de Grim patron est une excellente idée. Les streams de Crane333 ou de Yogg y sont particulièrement propices. En Handlock, le joueur américain Joey est considéré par beaucoup de la communauté Hearthstone comme étant le meilleur joueur de ce deck particulièrement complexe. L'entraînement se fait donc en jeu, mais également en dehors.