
World War Z
Réalisé par Marc Forster
Avec : Brad Pitt, Mireille Enos, Elyes Gabel
World War Z fait partie de ces films que l'on a l'impression de connaître par coeur avant même de les avoir vus. Avec son tournage rocambolesque, son budget qui n'en finissait plus d'exploser, son classement PG-13 qui sent pas bon et le matraquage publicitaire que l'on subit depuis plusieurs semaines, le film de Marc Forster a trusté la une de tous les media cinéma en permanence ces 6 derniers mois. Difficile donc d'arriver sans à priori dans la salle de cinéma et on a même envie de dire sans à priori négatifs. Mais au final que vaut vraiment ce mastodonte estival et sans doute le plus gros blockbuster zombiesque de tous les temps ?
Et bien il ne vaut malheureusement pas son buzz. Non, World War Z n'est pas le film de zombie ultime et non, il n'est pas non plus le gros film spectaculaire estival attendu. Entendons nous bien, le film n'est pas mauvais, il est juste quelconque, sans grand intérêt, transparent, en bref il ne restera pas dans les annales.
La faute d'abord à un scénario gruyère qui ne tient pas la route. Puisque nous sommes sur Millenium faisons une analogie avec le jeu-vidéo : on a l'impression que ce sont des niveaux qui s'enchaînent sans jamais qu'il n'y ait de cohérence. On saute de ville en ville, de pays en pays, de scène d'action en scène d'action, mais le tout a du mal à faire sens. Le tout n'est ici pas supérieur à l'ensemble des parties et même s'il y a quelques moments de bravoure réussis et parfaitement mis en scène on a du mal à voir autre chose que le brouillon maladroit de ce qui aurait pu (dû ?) être un grand film.

Car le "twist" salvateur est astucieux mais il est expédié avec la vitesse et la finesse d'un zombie de Danny Boyle.
Mais ce qui plombe le film encore plus que son scénario décousu c'est l'absence totale de violence graphique. Quand on annonce des zombies il faut livrer les seaux d'hémoglobine, les kilos de barbaque et monceaux d'os en tout genre qui vont avec ! Et avec World War Z on a rien de tout cela. Tout est hors champ, tout est lissé à l'extrême pour satisfaire le comité de censure américain et obtenir le PG-13 qui permettra aux ados dévoreurs de pop-corn et en quête de sensations fortes (mais pas trop) d'aller envahir les salles par millions. Et le plus triste c'est que cela semble fonctionner, le film ayant en effet effectué le meilleur démarrage de 2013 sur les écrans français, allez comprendre...
Tout n'est pas pour autant à jeter, il reste quelques très bonnes scènes, quelques moments de bravoure mémorables (le mur de zombies !) et même la mise en scène de Marc Fortser, pourtant responsable de l'affreux Quantum of Solace, parvient à nous impressionner de temps à autres.
Le casting tient égaiement parfaitement la route, même si seul le rôle de Brad Pitt est développé, les autres personnages étant là pour lui servir de faire-valoir. L'idole de ces dames est, comme à son habitude, excellent. Ici en héros de blockbuster, rôle qu'il a rarement tenu par le passé, il crève une nouvelle fois l'écran et efface totalement le reste des acteurs.

Au final World War Z est un film raté mais pas totalement. Un hybride entre ce qui aurait pu être un grand film de zombies et le résultat d'un tournage chaotique plombé par des changements incessants et le besoin constant de ne pas choquer la ménagère. Nous ne sommes clairement pas en présence d'un film indispensable ni du mastodonte estival tant attendu, juste d'un film moyen que l'on aura sans doute oublié dans quelques années, dommage.



