Coup de Vieux n°6 : Baten Kaitos
La rédaction de Top Jeux vous propose de revenir chaque semaine sur un jeu rétro ayant marqué l'histoire du jeu vidéo. Cette semaine, nous vous proposons de revenir sur un des seuls RPG jap à valoir le coup sur la Gamecube de Nintendo : Baten Kaitos.
Genre : Jeu de rôle japonais
Editeur : Namco
Développeur : Monolith Soft
Support : Gamecube
Argus : 180 /200€ en neuf, 50€ en bon état
Les ailes éternelles et l'océan perdu
Sorti le 1er avril 2005 sur Gamecube et développé par Monolith Soft (studio qui réalisera plus tard l'énormissime Xenoblade), Baten Kaitos est un jeu de rôle japonais nous plongeant dans un univers où la terre et les océans ne sont plus que des histoires de vieilles bonnes femmes. Dans ce monde aérien faisant très légèrement penser à celui d'un certain Skies of Arcadia, vous jouez votre propre rôle, puisque le monde avec lequel vous interagissez est tout bonnement le fruit de vos rêves les plus productifs. Omniscient, vous en êtes même le Dieu et ça, l'intrigue du jeu n'aura de cesse de vous le rappeler puisque les personnages se tourneront régulièrement vers vous pour vous demander quelle est la meilleure voie à suivre.
La trame principale découlant de cet univers féérique est, elle, bien plus conventionnelle et vous suivrez bien entendu un groupe de héros prédestinés à sauver le monde de terribles menaces. D'ailleurs, même s'il semble convenu et ne brille finalement que par l'originalité de son contexte durant ses premières heures, une révélation fort inattendue vous sautera à la figure vers la moitié du jeu. Et attention, pas du rebondissement de fond de local à poubelle, oh que non ! Du virement de situation qui tâche, de ceux à même de vous faire ramasser votre mâchoire sur la moquette tâchée de bave de votre lieu de vie ! Cependant, on pourra tout de même reprocher au scénario du jeu son lot de situations clichées, même si finalement, c'est plus inhérent au genre qu'autre chose.
House of Cards
Aaaah le gameplay de Baten Kaitos... Une vraie petite bombe que ce système de jeu mes amis ! Réellement novateur et vraiment fun, même sur le long terme, le titre de Monolith Soft se pare de mécaniques mêlant tour par tour et jeu de cartes pour un cocktail détonnant ! Essayons de voir ce qu'il en est, même si la tâche risque d'être rude, les combats de BK n'étant pas des plus simples à appréhender de prime abord. Déjà, point d'équipement dans le titre de Monolith Soft, mais des cartes, des tonnes de cartes à l'effigie d'armes, d'armures, de fruits, d'objets contondants.
De plusieurs types, certaines cartes ne pourront être associées qu'à certains personnages, selon leur profession : les magies au magicien, les rames au pêcheur (!) etc. Jusqu'ici vous suivez ? Bon. Vous pourrez disposer chaque carte donc dans le deck de vos personnages, afin de constituer ses attaques, ses défenses et ses soins pour les affrontements. Une fois sur le champ de bataille, vous aurez donc accès aux cinq cartes que vous avez choisies et aurez un temps déterminé pour choisir quelles attaques envoyer sur vos adversaires.
Votre deck étant bien entendu mélangé, il faudra faire preuve d'une vivacité d'esprit peu commune, d'autant qu'il ne suffit pas simplement de piocher des cartes qui semblent puissantes, mais aussi de prêter attention aux numéros inscrits dans les coins de ces dernières afin de les enchaîner et créer de véritables suites comme au poker. Une fois le tour d'attaque terminé vient forcément celui de l'ennemi et il faudra alors balancer vos cartes de défenses en y appliquant la même logique que pour les tours d'attaques.
Vous l'aurez compris, la composition de votre deck avant combat est primordiale, en particulier avant des combats de boss qui, pour certains, mettront votre patience à rude épreuve. Ajoutez à cela les attaques spéciales qui ne se déclenchent qu'après avoir abattu un certain nombre de cartes dans le même tour, les combinaisons secrètes pour faire des effets spéciaux pouvant changer l'issue d'un combat ou encore les extensions de decks et de cartes sélectionnables à chaque pioche et vous obtenez là un bon gros système de combat pas piqué des vers luisants ! Et puisque je sens qu'il risque d'y avoir des perdus ou que je n'ai pas été suffisament clair dans ma description, voixi quelques minutes d egameplay, que vous puissiez vous faire une idée.
Baten Kaitos : quelques combats
De plus, le jeu se paie le luxe d'une bonne tripotée de quêtes annexes toutes intéressantes et dont certaines sont bien loin du "rapporte-moi mon dentier, t'auras un cookie", puisque là aussi, les cartes viendront y ajouter leur grain de sel. À divers endroits du jeu, vous pourrez capturer l'essence d'objets divers dans des cartes (magnus) vierges. Exemple tout bête : "Oh bah zut alors, cette haie est en feu, comment allons-nous bien pouvoir faire pour la traverser ?!
D'autant qu'on est poursuivis depuis une demi-heure par des gardes armés jusqu'aux dents qui semblent en vouloir à notre intégrité physique et qui ont l'air nous rattraper vu le temps incommensurable que je prends pour décrire notre situation". Je précise que cette tirade n'est évidemment pas dans le jeu hein ! Non mais bon, je préfère préciser, on sait jamais. Bref, pour en revenir à nos Ovis aries, il suffira, vous l'avez tous compris, de trouver la source d'eau la plus proche pour en capturer l'essence et ainsi éteindre la fournaise. Mais, dernière petite précision, certaines essences sont périssables et obéissent à la loi "rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme" : garder l'eau trop longtemps elle croupira, faites de même avec le lait il se transformera en fromage etc. Du lourd qui vous dit le monsieur, du lourd !
Ce rêve bleu
Des décors précalculés somptueux, colorés voire parfois psychédéliques (mention spéciale à Balançoire, la cité de l'illusion), Baten Kaitos dispose d'une direction artistique et d'une technique quasi irréprochables. Le seul petit bémol vient de la modélisation des personnages un peu sommaire, mais là encore, c'est vraiment pour chipoter. À la sono c'est monsieur Motoi Sakuraba (le compositeur attitré des Tales of) et il signe ici une de ses plus belles OST, oui monsieur ! Allez, puisque vous m'êtes sympathiques et qu'il est déjà temps de se quitter, on se laisse avec un des thèmes de combat de boss du jeu : Vitriolic a Stroke.
Pour conclure
Un gameplay innovant, une durée de vie avoisinant les 80 heures, quêtes annexes comprises, un univers totalement dépaysant et un parti pris scénaristique captivant : c'est tout ça à la fois Baten Kaitos ! Un jeu qui en près de neuf ans n'a pas pris une ride et est le tout meilleur RPG de la Gamecube. Si vous possédez une Wii ou une Gamecube et que vous avez 50€ sous la main, dépêchez-vous de vous procurer cette grosse baffe de Baten Kaitos !
Les plus et les moins (9 ans après) |
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Gameplay toujours aussi frais | Combats trop longs |
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Patte artistique et OST divines | Quelques personnages sous-exploités | |||
Des tas de quêtes annexes | ||||
De bonnes surprises dans le scénario |