Etherium, PC

Test de Etherium

Mise à jour du 14 juillet : Le jeu de stratégie de Tindalos Interactive offre aux joueurs une période d'essai gratuit de près d'une semaine sur Steam. Le jeu retrouvera son prix de 9,99€ dimanche prochain aux alentours de 23h00.

Etherium est un jeu de stratégie en temps réel (STR) sorti le 25 mars sur PC qui prend place dans un univers de science-fiction extra-dimensionnel, où les différentes factions se battent pour l'Etherium, une denrée rare qui n’apparaît qu'une fois par millénaire. Pour ce jeu, Tindalos Interactive a voulu proposer une expérience plus accessible qu'un Starcraft 2, beaucoup moins axée sur la micro-gestion et davantage sur les mécaniques stratégiques du jeu. Objectif atteint ? On va voir ça.

Fiche du jeu
Titre du jeu : Etherium Genre : STR Développeur : Tindalos Interactive Plateforme : PC Prix : 29,99€ sur Steam

Millénairium

Le jeu de stratégie en temps réel est sans contexte un genre qui demande d'être exigent, mais pas seulement en tant que joueur. Les développeurs doivent sans cesse se creuser la poire pour proposer un jeu qui doit conforter le joueur avec ses bases tout en évitant de faire comme le voisin d'à côté. C'est ce qu'a tenté de faire Tindalos Interactive avec Etherium, en annonçant clairement l'envie de proposer un gameplay qui évitera aux joueurs de faire de la micro-gestion pour se concentrer sur les mécaniques spécifiques de ce STR. Pour cela, le joueur ne contrôlera pas d'unité une par une, mais des escouades qu'il pourra remettre sur pied si elles ont subi des pertes. Ceci est valable pour l'infanterie comme pour les véhicules : seules les grosses unités de sièges seront livrées une par une.

Il existe trois factions dans le jeu : le Consortium, une méga-corporation militariste avide de pouvoir et de ressource, spécialisée dans les attaques  rapides et qui rallie sous sa bannière l'humanité.  Viennent ensuite les Intars, une race extra-dimensionnelle très ancienne qui se bat pour de l'Etherium depuis plusieurs siècles, spécialisée dans la force de frappe massive. Et enfin les Vectides, sorte de race extra-terrestre qui s'enferma la conscience dans des cellules de vie qui marchent à l'Etherium (évidemment). Cette faction a les unités qui possèdent le plus d'armures, ces dernières étant des exosquelettes. Ces trois factions ont évidemment leurs propres spécificités avec leurs propres divisions, leurs propres modules, mais aussi leurs propres compétences de commandements, sortes de pouvoirs qui peuvent apporter un atout majeur en combat pour booster vos unités ou bien causer des dégâts à vos adversaires.

Alors que les Intars ont un design et une architecture vraiment classe, les vectides, en revanche sont ... moins originaux.

La tactique du gendarme

Contrairement à son homologue Starcraft 2, Ehterium part donc dans une optique plus accessible, le jeu demandant moins d'APM (action par minute), du moins en théorie. Il y a, en effet, tout un tas de mécaniques à apprendre rapidement ainsi qu'une interface vraiment brouillonne et peu intuitive. Nul doute que les néophytes devront passer par la case tutoriel, ça ne leur fera pas de mal. Une partie standard s'organise de la sorte : vous prenez rapidement des territoires à l'aide d'unités de reconnaissance et devez impérativement les relier entre eux. Chaque territoire vous fournit un poste avancé (petit ou moyen) supplémentaire qui peut être spécialisé avec différents modules (centre technologique, augmentation du gain de ressource, augmentation du maximum d'escouade, etc.). Certains de ces territoires comportent des mines d'Etherium, la « seule » ressource du jeu (si on exclut les points de commandement) et devront être fortement gardés à l'aide de tourelles. Il va de soi que le jeu prend en grande inspiration l'excellentissime Dawn of War (ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi), cependant, le jeu garde quand même ses propres mécaniques, comme l'absence de bâtiment nécessaire pour les différentes recherches (qui se feront via les postes avancés avec les modules) ou les régiments qui seront largués directement via votre vaisseau-mère, tant que vous avez le module adéquat. Comme suggéré par Tindalos, vous allez passer le plus clair de votre temps à gérer vos prises de postes avancés, votre escadrille sera souvent en position «Attaquer en se déplaçant » dans une direction. Malheureusement, l'IA défectueuse de vos soldats vous oblige constamment à jeter un oeil sur eux, au cas où, bêtement, ils ne voient pas l'escouade ennemie arrivée à gauche, trop occupés sur ce foutu poste avancé, se laissant canarder le caillou gratuitement.

Heureusement qu'on peut encore compter sur une tourelle pour attaquer
tout ce qui arrive dans son champ de vision.

Pour mener à bien votre combat, vous aurez besoin d'une armée. D'une grande armée même. Pour ce faire, il faudra constamment améliorer technologiquement votre empire pour sortir un maximum de guerriers avancés, mais surtout des véhicules en tout genre, le but ultime étant de sortir un colosse, une unité de siège qui fera de lourds dégâts dans les rangs ennemis ou sur leurs bâtiments (tout dépend de celui que vous choisissez). Le jeu reposera donc tout autant sur l'optimisation de vos ressources et la gestion du temps qu'un Starcraft 2, la seule différence se joue au niveau des emplacements de ressources, celles-ci passant par les territoires, et jamais une mine d'Etherium ne s'épuisera.
Niveau mode de jeu, c'est un peu pauvre malheureusement, vu qu'il n'existe que l'escarmouche (en ligne ou hors ligne) et le mode conquête. Celui-ci fait aussi penser à Dawn Of War : vous êtes au contrôle de votre flotte et vous devrez conquérir totalement les planètes du coin. Pour cela, vous aurez des arbres de talents différents, vous pourrez aussi espionner vos ennemis et ainsi prévoir leurs actions, mais votre objectif sera de conquérir les six planètes de la galaxie. Bien qu'addictif au début, ce mode de jeu subit quand même quelques problèmes, notamment le manque réel de diversité d'actions, mais aussi l'incapacité de demander à l'IA de simuler la défense de votre territoire en fonction de certains paramètres. Cela va vous obliger à vous taper toutes les phases d'attaque et défense, et cette répétitivité va être accentuée par les maigres changements d'environnements, le jeu ne proposant que six planètes avec quatre variantes chacune.

La conquête propose quelques mécaniques intéressantes, dommage qu'elle n'ait pas gagné plus de profondeur.

Company of Etherium

Cependant, ces cartes sont plutôt jolies, artistiquement parlant, on a le droit à quelques environnements comme du désert, des plaines rocheuses martiennes, de grandes montagnes enneigées et vous pourrez même livrer bataille au sein d'une planète volcanique. Ces différents espaces comportent aussi des événements météorologiques intéressants comme la tempête du désert ou le blizzard, dont ce dernier gèlera les lacs tout en réduisant la distance de vision générale (cette fois-ci, c'est du côté Company of Heroes 2 qu'on sent l'inspiration). Ces effets se déclencheront après un décompte affiché, cependant, en échange de trois points de commandements, vous pourrez les déclencher instantanément, ce qui peut s'avérer être un excellent choix stratégique. Dernière chose, les cartes sont habitées par des factions secondaires, et elles peuvent être converties à l'aide de modules de recherche particuliers : ainsi vous contrôlerez leurs territoires, mais aussi les garnison qui les habitent. Cette mécanique est très bien venue, dommage qu'elle déséquilibre totalement le jeu : les unités qu'elles fournissent sont souvent très fortes, n'occupent pas de place dans votre réserve maximum d'unités et ont toutes un avantage considérable sur la plupart des ennemis (vol, portée élevée, etc).

L'interface du jeu est tout sauf discrète et affiche beaucoup trop de trucs à l'écran, réduisant facilement votre espace d'action de 30%.

Graphiquement, ce n’est pas fou-fou c'est même étrangement moins beau que sur les captures d'éditeurs, avec des textures et des modèles plutôt grossiers mais surtout la forte présence d'aliasing malgré l'activation du FXAA dans les paramètres. Comme dit plus haut, la direction artistique des cartes est vraiment sympa, celle des factions est en revanche beaucoup moins travaillée, voire quelconque, c'est plutôt dommage quand on voit le gros travail sur les histoires des différentes races. De plus, l'optimisation n'était pas vraiment au rendez-vous, et la version testée était plutôt instable ; il y a eu de nombreux crashs pendant les parties (toujours quand je gagnais, étrangement). On mettra ça sur le dos d'une version pré-release et on croise les doigts pour que ceci soit réglé dans la version finale. En revanche, la bande-son est plutôt de bonne facture, surtout les musiques, entraînantes et bien orchestrées. Pour finir, on va légèrement parler du mode multijoueur qui ne méritera qu'un très court paragraphe. En effet, le jeu ayant été testé en pré-presse, les serveurs étaient littéralement vides ; cependant, celui-ci ne parait pas très intéressant vu que cela se limite globalement au mode escarmouche, mais contre des vrais joueurs (en 1v1 ou 2v2), aucun autre mode n'a été intégré, ce qui est fort embêtant.

Les Gardiens sont sûrement les plus puissants parmi les différentes factions secondaires.

Etherium est un bon jeu, cela ne fait aucun doute. Il emprunte beaucoup de mécaniques aux grands noms du genre, mais arrive à les développer ou les adapter à sa sauce. Tout amateur de STR devrait passer beaucoup de temps dessus, notamment grâce au mode conquêtes, addictif sur le court terme (malheureusement). Le tout sera en plus accompagné d'un gameplay nerveux qui demandera toute l'attention du joueur s'il souhaite mener à bien sa conquête de l'Etherium. Cependant, le jeu souffre de beaucoup de problèmes, à commencer par son incapacité à répondre à l'objectif fixé par Tindalos Interactive : proposer un STR accessible. C'est loin d'être un problème en soi, mais avec le nombre de mécaniques à apprendre et l'interface ultra brouillonne, seuls les vétérans se sentiront conquis, les néophytes, eux, risquent de se sentir largués et frustrés au début. Rajoutons au tableau des graphismes et une optimisation pas terribles ainsi qu'un manque cruel de diversité des cartes qui instaurera un sentiment de lassitude assez rapidement auprès du joueur, surtout si celui-ci est un grand habitué des licences de Relic.
Les plus et les moins
	Le mode conquête ...		... qui manque de profondeur.
	Une direction artistique sympa.		Une interface brouillon et trop invasive.
	Un gameplay plus simple que Starcraft 2 ...		... mais pas accessible pour autant.
	Les phénomènes météorologiques sur les différentes planètes.		Des graphismes et une stabilité qui manquent de finitions.
	Trois factions jouables et relativement différentes.		Un multi beaucoup trop pauvre.
	Trois factions secondaires partiellement jouables.		Vos unités aveugles.