Hatred, PC
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Hatred est surtout connu pour sa polémique autour de la violence qu'il propose en nous mettant aux commandes d'un tueur de masse. Tuerie de l'année ou simple pétard mouillé ?

Hatred, PC

Hatred - Le test

 

Hatred est un shooter en Twin-stick sorti le 1er juin 2015 sur PC. Développé par Destructive Creations, le jeu est surtout connu pour sa polémique autour de la violence qu'il propose en nous mettant aux commandes d'un tueur de masse.

 

 

Fiche du jeu

Titre du jeu : Hatred

Genre : Shooter, Action

Développeur : Destructive Creations

Plateformes : PC

Prix : 16,66€ sur Steam

 

 

Cowboy from Hell


La violence est souvent un élément marketing fort, qui attirera le consommateur moyen en manque de sensations extrêmes, mais créera aussi le bad buzz autour d'un produit, lui fournissant toute la pub gratuite qu'il lui faut dans les magazines et les webzines à polémique. C'est ce qu'il s'est passé avec Hatred, annoncé il y a presque un an : le jeu se vendait comme un produit de pure violence, sans y aller avec le dos de la cuillère et qui briserait la morale du joueur face aux actes atroces qu'il allait exécuter. Du moins, c'est ce qu'il a essayé de faire. Mais faisons un petit tour du propriétaire avant de mettre les pieds dans le plat.

 

Comme toute bonne histoire glauque, Hatred commence dans une cave.


Hatred vous met donc dans la peau d'un grand chevelu vêtu d'un beau cuir, de rangers et d'un bon vieux AK-47 des familles (un metalleux adorateur de Satan si j'en crois Christ News). Ce dernier, surement à cause d'une panne de Nestiquick ce matin, a décidé de tuer toutes les personnes qu'il croisera lors de sa balade du jour. C'est donc dans la joie et la bonne humeur, illustrée par des tirades courtes, mais pleines de profondeur, que notre jeune roadie va mettre un sacré bazar dans la ville de New York à l'aide d'armes à feu, de grenades et surtout de son plus beau couteau (édition Rambo, si je ne m'abuse).

 

"La déposition de plainte était trop longue, le policier tapait sur son clavier qu'avec
ses deux index, j'ai paniqué"

 

 

Don't Fear The Reaper


Le jeu s'organise comme un shooter en vue isométrique, communément appelé aussi twin-stick, où vous avancerez dans plusieurs environnements ouverts et destructibles. Vous aurez souvent des objectifs simples à des endroits clés (tuez tout le monde à la soirée, faites un carnage à la station essence, faites le ménage à la convention aPhone etc.) situés sur votre mini-carte et rassemblés autour d'un objectif principal qui se résume généralement à tuer un nombre donné de civils ou de militaires. Faire tout ceci vous donnera des points de résurrection (pour ne pas recommencer le niveau en cas de mort), mais ameutera aussi des forces de l'ordre qui vous tireront dessus ; certains civils pourront même leur prêter main-forte en dégainant un pistolet de leur poche ou en ramassant une arme au sol. Pour récupérer de la vie, rien de plus simple, il faudra exécuter des gens au sol (ce qui s'illustre souvent par une petite cut-scene où votre personnage éprouvera un malin plaisir à prendre son temps) et une fois les objectifs accomplis vous pourrez passer au niveau suivant et répéter le même schéma encore et encore, pendant six bonnes heures.

 

C'est important de prendre des poses classes quand on tue des gens.

 

Ce dernier point permet à ce test de s'attarder sur ce qui rend Hatred mauvais. Car oui, le jeu n'est pas très bon et bourré de défauts, qui sont pour certains des règles basiques de game design. Premier problème, et non des moindres : le jeu est ultra répétitif. Normal, diriez-vous, jeunes lecteurs attentifs que vous êtes, c'est le style qui veut ça. Sauf que sa répétitivité est accentuée par le manque de renouvellement ou d'évolution du gameplay, notre personnage se contente de changer d'arme au fil de l'aventure sans même gagner de compétences, de nouvelles actions, etc. Et ce n'est malheureusement pas la conduite de véhicules qui changera réellement la donne. Derrière ça, le soft a la volonté de proposer de la violence « Serious Business », n'offrant alors aucune fantaisie qui aurait pu participer au fun général du jeu (qui ne s'est pas éclaté à tuer des passants dans Saints Row ou GTA avec des manières ou des armes exotiques ?). De plus, notre antihéros n'est pas vraiment facile à manier au clavier (même après un re-binding de touches nécessaire) et vise très mal à la manette. Un choix tyrannique va alors vous être offert : mieux bouger ou mieux tirer ? Mais qu'importe celui que vous ferez, vous pesterez constamment contre ce gameplay frustrant à chaque Game Over, avec toujours la sensation de vous battre plus contre les problèmes du jeu que contre l'armée.



Le lance-flamme rend vraiment bien à l'écran et est plutôt cool contre la masse de gens.
Un lance-flamme quoi.

 

 

Sweet thought and visions


Hatred en a quand même sous le capot visuellement, du moins tant qu'on reste de loin. Les niveaux fourmillent de détails, les environnements sont (presque) tous destructibles, il y a des cibles par centaines sur les différents niveaux et les effets de lumières sont plutôt bien gérés. Les explosions sont aussi très convaincantes et le parti pris du noir et blanc accentué de certaines couleurs est intéressant (bien que très classique et popularisé par Sin City), mais comme dit plus haut, dès que la caméra se rapproche un peu, on se rend compte que les modèles différents d'« ennemis » se comptent sur les doigts de la main, les textures ont un rendu très plat et notre héros a les cheveux soumis à d'étranges lois de la physique. Mais ce qui gêne le plus, c'est le véritable manque de gore qui aurait pu fortement accentuer la violence du jeu, qui, elle, peine à montrer le bout de son nez, à tel point que les mises à mort sont souvent plus ridicules qu'autre chose. Il n'y a que peu de démembrement et cela se solde souvent par la disparition de la tête, laissant quelques gouttes de sang et trois bouts de chair. Navrant.

 

Les décapitations sont très peu convaincantes.


En effet, si ce jeu devait nous mettre dans une sorte de catharsis ô combien défoulante et effrayante, il peine grandement à nous faire nous sentir concernés par la mort de tous ces passants. Certes ils crient, implorent de la pitié et du pardon, disent qu'ils ont une famille et des enfants, mais la vue isométrique (et non subjective) empêche réellement de s'immerger dans ce torrent de violence et nous fait davantage passer pour un spectateur inactif, annulant alors toute remise en question de notre morale (contrairement à un Postal qui laissait libre court à notre imagination, par exemple). C'est d'autant plus dommage quand on voit la critique de la société moderne émise par Destructive Creations, notamment grâce aux nombreux clins d’œil sur bon nombre de massacres (Massacre du Long Island Railroad et de Colombine par exemple), sur les Anonymous ou encore les rassemblements de masse pour un produit (coucou Apple). Couplé à un peu plus d'efforts sur la violence et la narration, le jeu aurait vraiment pu être une histoire d'anticipation crédible et effrayante, au lieu d'être une parodie de massacre.

 

Le Roadie de Dethklok peut enjamber la plupart des obstacles à hauteur de muret. En revanche, les grillages un peu haut et les chaînes provoqueront un véritable pet de cerveau chez notre gaillard.

 

Enfin, le dernier point qui tue dans l’œuf ce Hatred est la musique. Certes, le bruit des armes à feu, des explosions, des civils qui crient est plutôt convaincant et le choix de ne mettre qu'une très légère musique d'ambiance peut être compréhensible dans ce genre de jeu (les cris favorisent la prise de conscience et la cruauté de la scène). Mais très tôt, l'ajout d'une playlist de Brutal Death a été plus que nécessaire, pour rajouter de la rage, de la brutalité et surtout du rythme à la scène. Ne plus faire d'effort sur la musique pour ce genre de jeu est une erreur de débutant que ne manqueront pas de remarquer les plus mélomanes d'entre vous.

 

Les reflets de la lumière dans les égouts sont ultra aveuglant ;
plutôt gênant pour comprendre où l'on va et où l'on tire.

 

 

En conclusion

 

Hatred déçoit sur tout les plans. Alors qu'on s'attendait à un savant mélange de gore, de violence gratuite et d'immondice, chapeauté par un gameplay efficace, une direction artistique sympa et une grande remise en question de la société moderne, nous ne retrouvons même pas la moitié des choses. Seuls la qualité graphique du titre et le côté défouloir rattraperont ce jeu, qui réussit le pari d'être trop cher pour ce qu'il propose, même à 16€. Rajoutons à cela un vide musical et une répétitivité beaucoup trop marqués et vous avez là un bon pétard mouillé, basé principalement sur sa campagne marketing. Il est difficile de vraiment conseiller ce jeu, même pour les joueurs en manque de violence. Retournez sur Postal 2.

Les plus et les moins

Un bon défouloir... ... la première heure
Parti pris artistique intéressant La maniabilité moyenne, autant sur une manette qu'au clavier/souris.
Environnement destructible Pas si violent que ça
    Beaucoup trop répétitif
    Pas d'évolution de gameplay
    Des objectifs bas du front
    La musique quasi-absente
2
Howler

Editor

Sokoo il y a 8 ans

prochain jeux on poura violer sa mere sa soeur et des handicapers?

Jack il y a 8 ans

Cool je viens de gagner 16€

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