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Test : Adr1ft, PC, Xbox One, PS4

Test : Adr1ft, PC, Xbox One, PS4
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Sorti le 28 mars 2016, jour du début des livraisons de l'Oculus Rift, Adr1ft entend bien participer au décollage de la réalité virtuelle. Verdict dans ce test.

Test : Adr1ft, PC, Xbox One, PS4

Test de Adr1ft sur PC

 

Sorti le 28 mars 2016, le jour du début des livraisons de l'Oculus Rift, Adr1ft entend bien participer au décollage de la réalité virtuelle. Avec de jolies images et de belles vidéos prometteuses avant sa sortie, on pouvait légitimement se demander si le produit final allait nous mettre des étoiles plein les yeux. Alors, le jeu présenté successivement comme un "first person experience", un "space survival" ou même un "survival horror" tient-il ses promesses ? Verdict dans le test.  

 

Trailer  

Genre : Aventure, FPX (first person experience)

Développeur : Three One Zero

Éditeur : 505 Games

Supports : PC, PS4, Xbox One

Prix : 19,99€

  

Dans l'espace, personne ne vous entendra rager


Cher lecteur,

Comme toi, j'ai vu le film Gravity avec Sandra Bullock et je me suis dit qu'une adaptation en jeu vidéo était du meilleur aloi. Comme toi j'ai été séduit par les différents trailers de Adr1ft semés sur la toile depuis 2015 et je me suis dit qu'on tenait peut-être une nouvelle perle du jeu indé, un de ces joyaux fragiles qui scintillent dans l'espace infini et mènent le jeu vidéo vers des contrées fabuleuses où l'imaginaire est roi. Et bien non désolé, autant le dire tout de suite, ça ne sera pas pour cette fois. Laisse moi te raconter ce qui s'est passé. Mais avant juste un mot pour te dire que je n'ai pas encore de casque de réalité virtuelle (la patience est une de mes grandes qualités), et que j'ai donc lancé le jeu manette en main. Je me suis dit qu'après tout, un jeu devait être bon avec ou sans casque, non ?

J'ouvre les yeux. Autour de moi le chaos. Pas le temps d'admirer la beauté terrible de ce qui m'entoure, y a une foutue jauge d'oxygène qui n'arrête pas de baisser, et on sait tous ce qui va se passer lorsqu'elle va atteindre zéro. Je tends la main, le bras, je tends tout vers une bouteille d'oxygène qui semble si proche et pourtant si loin. Comme dans les films où le héros tend la main vers le couteau qui lui permettra de trancher ses liens. Il arrive à mettre un doigt dessus, puis ça glisse, puis un deuxième doigt et ça glisse à nouveau. C'est tendu à l'extrême. Dans Adr1ft, c'est pire, parce que non content de mettre la bouteille d'oxygène tout juste hors de portée, le jeu te met immédiatement dans la joie de la gravité zéro. Pas de haut, pas de bas, pas de droite, pas de gauche, tu te débrouilles. Une option "vue à la troisième personne" en replay pourrait être amusante, juste pour les scènes ridicules où la bouteille d'oxygène et moi tournoyons dans un ballet grotesque alors que l'asphyxie me guette.

 

Adr1ft

 

Ne rigole pas, car cette scène, tu vas la vivre une paire de fois si tu te décides à jouer à Adr1ft. Car le principal ressort ludique du jeu est la quête de l'oxygène. Il va falloir flotter de bouteille en station d'oxygène pour éviter l'asphyxie tout au long des quatre heures que dure le jeu. En effet, la combinaison spatiale que l'on occupe a des méchantes fuites et les réparations ne durent pas bien longtemps dans l'espace. Mais comme il n'y a pas que des malheurs dans la vie, l'explosion de la station spatiale a eu pour effet de disperser les réserves d'oxygène de façon très régulière à travers les ruines de la station. Donc impossible de faire plus de quelques mètres sans tomber sur une bouteille d'oxygène. Ajoutons à cela que pour une raison insondable, il est impossible de stocker ne serait-ce qu'une bouteille d'oxygène supplémentaire, et on se retrouve avec un gameplay bancal dès le départ. Le jeu consiste donc à suivre le chemin du petit poucet, avec des bouteilles d'oxygène qui remplacent les petits cailloux.

Ce n'est pas bien difficile, mais il arrive qu'on se retrouve coincé : pas de bouteille à l'horizon, faut-il tenter une petite sortie dans l'espace ou s'acharner à trouver une porte vers le module suivant de la station ? Soyons fous, et tentons la sortie dans l'espace. Perdu : asphyxie, mort, game over. Mais ce n'est pas grave, car le jeu se relance à un point de sauvegarde toujours très proche. Pas besoin de refaire une longue séquence avant de se retrouver au même point. Une fois qu'on a compris qu'il n'y avait même pas besoin d'être concentré et attentif pour avancer dans le jeu, on cède à la facilité et on pratique un "die and retry" paresseux qui ne demande que peu d'efforts. Vraiment, le jeu peine à maintenir l'attention du joueur en ne lui proposant qu'une difficulté très limitée tout au long de l'aventure.

 Adr1ft

 

Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie


Mais alors, comment rester éveillé pendant quatre heures s'il n'y a aucun challenge ? Déjà, en ouvrant grand les yeux, car le jeu est quand même plutôt beau. Les balades dans l'espace permettent d'avoir des perspectives sur la Terre vraiment très jolies. Le jeu multiplie également les séquences où l'on se déplace avec plaisir entre des bulles d'eau ou des feuilles échappées des serres, et on ne peut que saluer le soin apporté à la direction artistique.

Après, si l'on veut chipoter, on pourra se demander si avec le froid et l'absence d'oxygène, les jolies feuilles vertes que l'on croise dans le jeu arriveraient à conserver leur chlorophylle et être aussi jolies dans la réalité. A un autre moment, on se surprend à entendre l'électricité crépiter alors qu'on s'approche d'un câble électrique dans le jeu. Pardon ? L'espace transmet les sons maintenant ? Mais tout cela n'est pas bien grave, il faut accepter de laisser une partie de son esprit critique au vestiaire, c'est un jeu, et la réalité n'est que virtuelle.

Ceci accepté et assumé, on passe quand même de bons moments à se balader dans les ruines de la station spatiale. Mais d'ailleurs, pourquoi est-elle en ruines ?

C'est le deuxième argument qui permet de rester éveillé. Il y a dans le jeu une petite part d'enquête. Le personnage que l'on incarne est amnésique et ne sait plus trop ce qui s'est passé. Les scénaristes d'Adr1ft ont clairement pompé le synopsis de "very bad trip", le tigre en moins. Notre personnage collecte petit à petit les éléments du puzzle qui vont lui permettre de reconstituer le fil des événements ayant conduit à la destruction de la station et à la mort de ses petites camarades, ou au moins d’échafauder quelques petites théories. La narration est relativement bien amenée, même si tout cela reste quand même très conventionnel. Il manque le petit truc en plus, comme le talkie walkie de Firewatch, pour emmener Adr1ft dans une autre dimension vidéoludique.

Parce que si on ne s'endort pas, il y a quand même encore quelques éléments qui font qu'on s'ennuie un peu.

 Adr1ft

 

Pousse, pousse, petit vent


Allez pousse, histoire d'y voir un peu plus loin. Oui, je veux parler de la maniabilité dans l'espace. Alors que nous sommes à l'ère des jeux toujours plus rapides et frénétiques, où le réflexe prend le pas sur la réflexion, Adr1ft nous propose un contrepied absolu avec son éloge de la lenteur. Se déplacer comme une baleine échouée, qui doit réfléchir davantage en termes de trajectoire, pourquoi pas ? Mais il faut nous donner quelque chose en échange. Utiliser la rotation d'une station radio pour atteindre une autre partie de la station ? Déployer un câble pour se tracter en évitant des débris ? Utiliser une station d'oxygène comme propulseur ? Rien de tout cela n'est proposé dans Adr1ft. C'est le vide intersidéral en terme d'inventivité pour le gameplay. Et quand on sait que l'on passe la plus grande partie du jeu à se déplacer dans l'espace, c'est bien dommage.

Il faut reconnaître néanmoins un level design plutôt réussi, ingénieux et joli, même si certains modules de la station se ressemblent beaucoup.

Encore un mot sur la difficulté, j'y reviens à nouveau, mais on ne peut que regretter là aussi qu'il n'y ait ni puzzles, ni énigmes, ni combinaisons d'actions à effectuer pour avancer dans le jeu. Tout ce qu'on fait, c'est se déplacer en faisant quelques clics par-ci par-là pour lancer des séquences automatiques, mais jamais le jeu ne parvient à se hisser à un niveau satisfaisant pour maintenir l'intérêt du joueur et lui proposer un contenu ludique de qualité.

Alors, faut-il conseiller l'achat de ce jeu ou pas ? Pour l'instant rien ne presse. Les possesseurs d'Oculus Rift peuvent l'acquérir et tenter l'expérience dès aujourd'hui, certes. Je pense que je relancerai moi même d'ailleurs le jeu quand j'aurai un casque VR. Pour les autres joueurs, qui n'ont pour l'instant qu'une manette à se mettre en main, on peut attendre. Adr1ft a signé une exclusivité temporaire avec Oculus Rift pour la sortie du jeu. Mais mon petit doigt me dit que cette exclusivité ne tiendra pas longtemps une fois que Sony et HTC auront livré respectivement le PlayStation VR et le HTC Vive. 505 Games s'est débrouillé pour sortir Adr1ft rapidement au cours du premier trimestre 2016 et faire parler du jeu, bien joué. Il y a fort à parier qu'on retrouve Adr1ft à un moment ou à un autre plus tard dans l'année en pack ou en bundle. Pas d'urgence d'achat donc, mais une affaire à suivre.

 

Adr1ft

 

En conclusion : un jeu à des années lumières d'un chef d’œuvre

Adr1ft n'est pas un mauvais jeu. C'est juste un joli emballage cadeau pour la sortie grand public des premiers casques de réalité virtuelle. Difficile d'en vouloir à un jeu qui essuie les plâtres d'un nouvel accessoire ludique et peut-être même d'un nouveau genre dans l'histoire du jeu vidéo. Oui, Adrift n'a clairement pas les épaules assez larges pour porter la promesse du modèle de First Person Experience (FPX), et c'est bien dommage, car le jeu n'est pas exempt de qualités. Propre et joli, il fascine quelques minutes mais c'est un "ouf" de soulagement que l'on pousse une fois les quatre heures nécessaires pour en faire le tour passées. Un divertissement, une curiosité, pour une vingtaine d'euros. A voir... ou pas.

Les plus et les moins

C'est propre et joli... ...mais c'est vide et il manque un peu de folie
L'impression d'être dans le film Gravity... ...mais ce n'est qu'une impression
19,99 €... ...pour 4 heures de jeu
    Aucune réelle difficulté
    En anglais uniquement (pour les voix) 
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Robin Bouquet
Raiden Robin  - Journaliste

Fan de nombreux types de jeux, j'accroche surtout quand il faut faire souffrir ses méninges et peaufiner son gameplay. Des raids WoW, je suis passé aux CRPG, puis des tacticals aux 4X, mais aussi les jeux FromSoftware.

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