Jeu d'aventure-puzzle en 2D, Degrees of Separation est un titre développé par Moondrop et édité par Modus Games. Il est attendu sur PC, PS4, Xbox One et Switch pour le 14 février 2019, soit le jour de la St Valentin. Et ce n'est pas un hasard si ce jeu indépendant a choisi ce jour-là, car il nous conte l'histoire de deux êtres que tout oppose mais qui s'attirent sans pouvoir vraiment se rapprocher et qui vont avoir besoin l'un de l'autre pour avancer.
Il s'agit en effet ici de jongler entre le chaud et le froid que diffuse chacun des deux protagonistes pour découvrir ce que recèle l'étrange monde dans lequel ils vont se retrouver plongés après s'être rencontrés. Dans cet univers remplis de mécanismes, les avantages procurés par les degrés dégagés par chacun des deux aventuriers seront à combiner, en solo ou en duo, pour les activer.
Les contraires s'attirent
Écrite par Chris Avellone (Planescape Torment, Fallout: New Vegas), l'histoire de Degrees of Separation nous relate les aventures d' Ember et Rime. Si Ember habite dans un monde chaud et coloré peuplé d'arbres en fleurs, Rime, lui, vit dans un univers désolé où règne le froid et la glace. Tous deux vont se réveiller un beau jour avec le sentiment étrange de devoir se rendre chacun dans une direction opposée. Ils découvriront alors que leur environnement a subi des dégâts : arbres arrachés par une tempête pour Ember, et permafrost en train de fondre pour Rime. Ils finiront bien entendu par se réunir, chacun d'un côté d'un pont sur lequel ils décideront tous deux de s'engager afin de se diriger vers l'autre avant de tenter de se toucher et de détruire par là-même le pont, chutant alors dans un nouveau monde inconnu qu'ils vont devoir découvrir ensemble.
Quelqu'un semble avoir vécu ici il y a longtemps de cela, mais l'un comme l'autre ignorent de quoi il retourne. Et ces deux âmes contrastées vont rapidement se retrouver au pied d'un château où une masse sombre plane furtivement avant de disparaître. Serait-ce là la réponse à ce qui menace leur monde ? Ils rentreront donc de concert à l'intérieur du château abandonné par un roi ayant vécu là jadis et ils devront l'explorer de fond en comble en vue de trouver une réponse à leurs interrogations.
Les goûts et les couleurs
Très coloré, Degrees of Separation a un style artistique qui n'est pas dénué de charme. En jouant avec les températures et les conséquences de leur changement sur l'environnement tel que le passage des couleurs rouge et jaune en présence de la chaleur d'Ember aux blancs et bleus qu'induit le froid drainé par Rime, il sait nous séduire. Les graphismes, tout en 2D, n'en demeurent pas moins relativement simples avec des animations tout aussi basiques. On retrouve ici l'esprit des jeux de plateforme à l'ancienne, simples mais efficaces.
Entièrement en anglais avec des sous-titres proposés dans plusieurs langues dont le français, la voix off de Kara Bucklin, qui colle parfaitement à l'esprit du jeu, nous conte l'histoire de nos deux étoiles contraires. Outre le concept original du chaud et du froid qu'il faudra savoir utiliser à bon escient, le titre a aussi la particularité de proposer de jouer à deux, en mode coopératif, que ce soit en local ou en ligne. Et comme les compétences d'Ember et Rime doivent être combinées, cela s'avère particulièrement adapté, même s'il reste tout à fait possible de jouer en solo en passant d'un personnage à l'autre en fonction des besoins. Et lorsque Ember et Rime s'éloignent un peu trop l'un de l'autre, un système d'écran splitté permet de suivre les deux personnages. Nous avons cependant perdu de vue quelques fois l'un d'entre eux qui sortait de l'écran, nous obligeant alors à faire demi-tour, dommage.
Comme les deux faces d'un même aimant
Le principe du jeu réside dans la résolution de puzzles afin d'accéder aux étapes suivantes. Si au départ il s'agit seulement de tirer quelques ficelles pour ouvrir des passages ou d'utiliser les capacités de Rime à créer des boules-de-neige sur lesquelles monter en poussant des rondins de bois afin d'accéder aux étages supérieurs, il s'agira ensuite, une fois dans le château, de parvenir à atteindre des écharpes. Le concept n'est pas toujours très clair, mais celles-ci permettent en effet d'ouvrir certaines portes du château qui restent scellées en leur absence.
De nombreux mécanismes doivent aussi être utilisés, comme les systèmes de contrepoids que la chaleur fait monter et que le froid fait descendre. Il faudra donc choisir le bon personnage à faire passer au bon moment par le bon endroit, chacun ne pouvant évoluer sans l'aide de l'autre. De même, il faudra aussi tenir compte de l'eau sur laquelle Rime marche sans soucis, la transformant en glace, mais dans laquelle il est du coup incapable de s'immerger, contrairement à Ember qui coulera comme une pierre, ouvrant ainsi des possibilités différentes aux deux comparses. Enfin, à un moment donné, la force énigmatique qui les sépare prendra véritablement corps. Dès lors, ils devront rester suffisamment éloignés pour ne pas provoquer d'explosion les propulsant chacun d'un côté. Cet handicap se transformera toutefois intelligemment, dans un élément de gameplay fort bien vu qui permettra d'atteindre des endroits sans cela inaccessibles.
Sans en mettre plein les yeux, Degrees of Separation arbore de beaux atours. Si ses animations, dans un environnement tout en 2D, semblent dater d'une autre époque, le gameplay offert par le concept du chaud et du froid et de leurs incidences sur les éléments de l'environnement s'avère en revanche plutôt performant. L'histoire de ces deux êtres opposés et attirés l'un vers l'autre, mais qu'une force inconnue empêche de s'approcher et qui doivent coopérer pour aller de l'avant, nous est de surcroît parfaitement contée par Kara Bucklin. Alors, même si le principe des écharpes nous échappe parfois et que les personnages peuvent de temps à autre sortir de l'écran splitté, Degrees of Separation devrait vous permettre de passer un bon moment, surtout si vous avez un ami avec qui jouer en coopération puisque le jeu le permet.
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