
Le multijoueur vu par Stargazer
On pourra regretter et pester contre l'absence de campagne coopérative online comme certains autres FPS peuvent le proposer, le coop restant une feature incluse dans le produit final et jouable en local en écran splitté, cependant à l'épreuve du jeu multijoueur KZ3 répond présent avec la même capacité à restituer son univers graphique sur les 8 maps qui gouverneront les manœuvres qui pousseront deux équipes à s'affronter dans des modes de jeux divers et variés. Le background des maps est intimement lié, cela est maintenant inévitable avec les FPS contemporains, aux environnements que l'on aura parcourus dans la campagne solo du jeu.
Toujours aussi soignés, les décors seront souvent balayés de particules en tout genre, que ce soient les flocons de neige de Frozen Dam et sa mer déchaînée ou les flux électriques aux teintes absinthes des irradiations qui parcourent Pyrrhus Crater, le niveau de détail atteint dans la campagne solo n'est clairement pas un élément étranger pour son pendant online, les jeux de lumière sont toujours aussi saisissants et les environnements variés, la planète Helghan est utilisée comme un matériau assez intéressant pour restituer de l'univers post apocalyptique et fictif de Killzone, la très psychédélique jungle de Kaznan Jungle en est la preuve formelle, preuve aussi que les Hollandais de Guerrilla Games habitent bien l'autre pays du fromage tant le rendu est barré.
On sera par contre surpris finalement de ne trouver que 8 maps sur la version normale du jeu, la version collector ayant l'avantage d'avoir 2 maps en plus embarquées sur son Blu-ray, des maps que les joueurs de KZ2 connaissent bien puisqu'elles sont directement issues de cet épisode et ont, au passage, connu un petit lifting qui leur va à ravir. « Un poil chiche » sur le nombre de maps ? Peut-être, car la concurrence, elle, sait maximiser son offre avec un éventail plus large, et cela, dès le lauch de ses jeux. Sentiment renforcé quand on apprend qu'un map pack est déjà prévu à peine quelques semaines après la sortie de KZ3. Quel dommage tant on sait ce que cela aurait pu apporter en terme de plaisir immédiat pour les joueurs. Business is business...
Pour ce qui est du gameplay à proprement parler, le multi de KZ3 reprend sa recette traditionnelle depuis le second épisode, à savoir un melting pot de bonnes idées apprises sur le tas à l'école de Call of Duty, Battlefield Bad Company ou encore Team Fortress 2. Quelle que soit la faction jouée : Helghast ou ISA, vous pourrez incarner 5 profils ou classes qui auront bien évidemment des caractéristiques propres ou un équipement particulier tous upgradables et qui revêtiront un aspect stratégique, pour certaines d'entre elles, selon le mode de jeu pratiqué. C'est très naturellement à ce niveau que l'on est proche d'un TF2 ou BFBC.
Le listing des classes est assez large, mais pas non plus extravagant :
Sapeur / Ingénieur : La classe tank par excellence, gros calibres, possibilité de monter des tourelles avec la capacité de pouvoir les réparer, mais aussi de réparer tout le matériel endommagé sur les maps que vous foulerez de votre pas alerte et distingué de tueur en série. Rôle qui peut se révéler assez stratégique puisque comme sur KZ2 des caisses de munitions sont disséminées sur les maps, votre rôle est aussi de supporter les joueurs de votre équipe en leur fournissant un accès constant à cette source intarissable d'approvisionnement pour fragger. Ajoutons à cela la possibilité d'upgrader la classe pour bénéficier de bonus de temps pour la prise d'objectifs et on obtient une classe assez complète qui ne fait rien dans la demi-mesure.
Tireur d'élite/Sniper : Qui a dit campeur ? Possibilité de devenir invisible, oui ça fait mal, lorsque l'on n'est pas en mouvement, ainsi qu'un brouilleur auto, dommage pour ceux qui ne jouent qu'au positionnement sur mini-map. Il faudra noter ici que pour l'armement le sniper peut aussi avoir accès à une arme automatique de type fusil à répétition, associé au camouflage et joué ninja, ça peut faire mal, très mal même.
Tacticien : Classe crossover qui permet d'avoir une assise stratégique de taille pour les modes à objectifs puisque le tacticien peut, en marge des objectifs de l'équipe, capturer des zones de spawns qui serviront à sa team pour le repop. Sans tacticien le map control est donc pratiquement impossible face à une équipe compétitive. Autres possibilités intéressantes, le tacticien peut avoir accès à un radar pour lui ainsi que son équipe et à un drone de combat, engin volant vous suivant à bonne distance et tirant automatiquement sur tout ce qui bouge une fois l'opposant détecté. Easy money.
Infiltrateur : Le Spy de KZ, sauf que le spy peut jouer au fusil à pompe, oui ça fait mal (ah bon je l'ai déjà dit ?), son rôle tactique est argumenté par sa disposition à pouvoir jouer la capture/amorce de points dans des temps réduits de moitié comparativement à d'autres classes.
Infirmier de terrain/Médecin : Classe de support par excellence, affublée elle aussi d'un drone de combat, le médecin peut, en plus de pouvoir rez ses coéquipiers, avoir accès à une compétence lui permettant de se relever d'une blessure létale comme si de rien n'était. Joueur d'équipe, sur le terrain il est évident que son rôle peut être intéressant, et cela, quel que soit le mode de jeu.
Killzone 3 Multi Bilgarsk Boulevard
Voilà pour le détail, il faut néanmoins savoir que toutes ces compétences ne sont pas accessibles dès vos premières parties, il vous faudra engranger des points de compétences, points que vous récolterez en fonction de votre avancée dans le jeu à chaque fin de partie, pour les injecter dans vos classes de prédilection pour débloquer une nouvelle capacité, un nouvel armement. À côté de ça certaines perks universelles viendront s'ajouter à votre listing pour la création de votre personnage, ces perks, qui rappellent évidemment le système que l'on pourrait trouver dans un Call of Duty, se débloqueront petit à petit selon votre niveau. A noter pour ce secteur de rétributions directes, et là aussi Call of Duty n'est pas étranger à une telle interface, certaines séries de frags en jeu, sous certaines conditions, vous octroieront des rubans, un système de récompenses qui n'aura pas qu'une vocation décorative ou figurative, stats et e-peen for the win mis de côté donc, mais baliseront votre avancée de boni en tout genre allant par exemple d'un dégât supérieur de vos balles, une précision accrue ou encore du double XP pour chaque assassinat pendant 60 secondes.
8 maps, 5 classes et 3 modes de jeu.
KZ3 s'est enrichi avec cet épisode d'un nouveau mode de jeu, le mode Opération qui rappellera à certains le mode Rush de BFBC, à savoir la prise d'objectifs pour une équipe, la défense pour l'autre, on regrettera cependant de ne pouvoir pratiquer ce mode sur toutes les maps du jeu, seules les plus grandes cartes seront en effet usées pour ce système. Pour le reste on retrouvera du TDM sans surprise et le mode Warzone qui était le cœur du jeu du multi de KZ2, à savoir un mode de jeu qui enchaîne aléatoirement et avec fluidité une vague d'objectifs durant une même partie, poussant parfois certaines parties à se joueur au-delà de la demi-heure.

À ce niveau le multijoueur pourra charmer beaucoup de joueurs avec une durée de vie tout à fait correcte. En profondeur quelques hics pourront heurter la sensibilité de certains frageurs, les maps ont tendance à se fermer très rapidement, certains murs invisibles et masques de collision étranges donnent un côté rigide à KZ3, j'ai connu des lancers de grenades plus précis tout de même. Les respawns ne sont pas protégés ou plutôt le spawntrap est clairement autorisé, au grand bonheur de certains et naturellement au grand désarroi d'autres, étrange que Guerrilla n'ait pas pensé à user de plus de points de repop pour certaines maps... Le menu du jeu est assez austère surtout quand on connaît la finition de KZ ingame, on aurait aimé plus de souplesse pour la création de classes et de lisibilité vis-à-vis de notre avancée.
Passé certains désagréments sur la latence du jeu et ses 30fps qui vous placent dans la peau d'un soldat en armure lourde du XXIIe siècle, il faut le reconnaître le jeu est assez agréable à jouer, surtout avec quelques amis histoire de jouer un minimum en escouade tactique. Aussi beau en multi qu'en solo, l'immersion est clairement au rendez-vous, plus précis que son ancêtre on pourra apprécier le fait d'avoir une iron sight digne de ce nom sur cet épisode même si le hipfiring reste la plus efficace des méthodes pour s'adjuger la victoire dans vos face à face, il est assez appréciable de pouvoir coller un headshot à 100 mètres sans penser qu'il faudra rectifier le viseur de votre arme en rentrant à l'armurerie. On aura aussi le bonheur de piloter des Mechas, expérience assez inédite à ce niveau pour le multi de la série, tout comme les jetpacks qui donnent un peu de verticalité à l'action sur cet épisode ou encore des mises en scène dynamiques pour le CAC, autant de petits éléments qui contribuent à leur manière à varier le fond de jeu de KZ3 sans pour autant le tirer au niveau de l'excellence.
Bien que ne l'ayant pas essayé, il faut rappeler que le jeu est aussi adapté au motion gaming, et le multijoueur est totalement jouable au Move, en plus de pouvoir être joué en 3D pour ceux qui sont équipés de téléviseur le permettant.

Conclusion Mode Multijoueur : Multi sympathique, sans grandes surprises, mais assez solide pour prolonger l'expérience de Killzone de quelques mois encore, un assez bon divertissement sur consoles de salon qu'on aurait aimé plus généreux dans son contenu tout de même. En matière de motion gaming sur consoles c'est aussi très certainement un des produits les plus aboutis, techniquement, que l'on peut croiser sur le marché, les amateurs apprécieront.
Killzone 3 aurait sûrement mérité la note de 18/20 si seulement son histoire n'avait pas été aussi bâclée et si sa durée de vie s’était vue allongée, des éléments très préjudiciables au titre qui aurait pu s’épanouir si les équipes de Guérilla étaient allés au bout de leur volonté. Malgré cet épineux souci, le jeu, aussi magnifique soit-il, élève une fois de plus le niveau et propulse Killzone au rang des plus beaux jeux de la PS3. Un jeu très agréable à jouer dans lequel on se laisse aisément emporter par les péripéties perpétuelles et par l’action, en oubliant le timide scénario parfois inexistant. En espérant que si une suite venait à voir le jour, ce qui ne tue pas Killzone, le rendra plus fort.
Dream
Pour aller plus loin :
> Section Consoles de Millenium
> Site officiel de Killzone 3


