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Rainbow Six Siege : Rencontre avec Gaël « Liven » Gruyere, le néo-retraité de la scène française

Rainbow Six Siege : Rencontre avec Gaël « Liven » Gruyere, le néo-retraité de la scène française
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Booming ou bienveillance ? Sur fond de prise de position, d’amertume, d’un soupçon de sel, mais de pas mal de vérités à propos de la jeunesse, et avant d’y aller de sa « petite mort », la grande gueule et ganache blonde la plus célèbre du Rainbow Six français fait étalage de son vécu.

Rainbow Six Siege : Rencontre avec Gaël « Liven » Gruyere, le néo-retraité de la scène française

Bon, déjà : cette histoire de retraite, c’est vrai ou c’est du pipeau ?
C’est vrai ! Le seul truc qui pourrait me faire revenir aujourd’hui, c’est si une équipe en Challenger League ou en European League venait me proposer entre 2000 et 3000 euros par mois pour jouer. Sinon, non. Je vais avoir 24 ans le mois prochain, je ne vais pas passer toute ma vie à essayer de try hard juste pour remonter dans des ligues où le niveau de jeu est correct. Tu vois, j’ai envie de gagner de l’argent, j’ai envie de signer un CDI et de m’acheter une maison. Aujourd’hui, j’ai des envies qui ne sont pas compatibles avec de l’esport sur Rainbow Six…

J’imagine que c’est mûrement réfléchi et que ce n’est pas un coup de sang par rapport à l’impasse dans laquelle tu te trouvais avec ta dernière équipe ?
Depuis ce que j’avais vu chez Grizi, j’ai déjà été tenté plusieurs fois par le passé de dire stop, de prendre une retraite définitive. Ce n’est pas possible d’avancer en voulant être professionnel, dans une scène qui est à majorité non professionnelle. Ce n’est pas sain pour les gens. Car toi tu vas être extrêmement frustré, tu vas devenir irascible, colérique, et ce n’est pas bon pour ton développement en tant qu’individu.

Comment ça ?
Aujourd’hui, si tu veux être pro sur Rainbow Six, tu vas avoir des accrochages avec des gens. Pour des petites choses, comme leur dire d’arriver à l’heure, devoir répéter ce qu’ils doivent assumer comme tâche avant d’appréhender un match, à savoir regarder des rediffusions et d’autres choses du genre. Ce sont des choses pour lesquelles tu vas me dire : ouais, c’est basique, tout le monde devrait le savoir. Mais personne ou presque ne le fait, et du coup il faut le répéter, le répéter, le répéter… Mais quand c’est la 28ème fois dans le mois où le mec arrive en retard, tu ne vas pas lui dire (il change de voix et prend un ton très posé) : « oui, euh j’ai remarqué que tu es arrivé en retard ». Non ! Tu vas crier, et c’est normal ! Et c’est comme ça que tu te mets en froid avec des gens.

Avant d’attaquer les sujets sensibles, on va se booster aux bons souvenirs. Qu’as-tu retenu de plus beau, esportivement parlant, de tes années au plus haut niveau ?
Les premières années où on n’était absolument pas payés, où on jouait tous pour le plaisir et le try hard. À l’époque, c’était beaucoup moins pro. On jouait moins, on n’était pas là avec un double prac’ par jour, six fois dans la semaine. On était là cinq fois par semaine, le soir, mais quand on jouait, on le faisait tout le temps pour gagner et pour s’améliorer. Il y a des trucs qui étaient beaucoup moins professionnels, mais il y avait une culture de la gagne en équipe beaucoup plus présente. C’est pour ça que ce sont mes premières années que j’ai beaucoup plus kiffé. Toute la période Nitrado, ePunks… Il y a eu des périodes difficiles, où j’ai agi comme un con parce que j’étais un petit idiot de 18 ans. Mais il y a aussi eu des périodes où c’était super cool.

Entre ces années et maintenant, tu as aussi longuement évolué chez Millenium, dont tu as finalement été écarté. Était-ce évitable ?
Je ne sais pas. Difficile d’y répondre. Et puis c’était il y a longtemps. J’aurais aimé que certaines choses se passent autrement. J’aurais aimé que les discussions soient plus poussées, et qu’on me dise concrètement : il faut changer ça et ça, sinon on ne va pas pouvoir continuer avec toi. Après, ce n’était pas un kick pour des raisons de niveau, c’était plutôt un changement affecté par un manque de compatibilité avec le lead (celui de Hicks à l’époque, NDLR). Donc je le comprends, mais j’aurais préféré avoir droit à une chance en plus. Parce que chez Millenium j’ai donné pas mal de chances à pas mal de gens. J’ai vraiment, surtout avec la dernière équipe, essayé de faire les choses bien mieux que je ne l’avais fait auparavant. Et j’aurais juste aimé qu’on essaye un peu plus. Mais bon : c’est fait.

© DreamHack - Rainbow Six Siege
© DreamHack

S’il y avait tout de même des choses à refaire de ton côté, ça tournerait autour de quoi ?
J’aurais essayé de professionnaliser les choses dès le début. Mais, du coup, je me serais sûrement fait kick, car ça n’aurait pas plu à certains. Je pense aussi que je n’aurais pas fait partir Elemzje au moment où il a été remercié. Enfin il y a des choses que j’aurais faites différemment. Le problème, chez Millenium, c’est qu’il y a eu tellement de changements de joueurs et de situations qui découlaient sur d’autres, que ça devient compliqué de dire au cas par cas comment j’aurais refait les choses. Après, il y a vraiment une chose que je referais, et que j’ai beaucoup regrettée, c’est que je n’aurais pas kick Hansen tout de suite, et pas de cette manière là. Car les raisons pour lesquelles il a été écarté étaient ridicules. Et c’est très représentatif de ce qu’était notre équipe : beaucoup de comm’ et des gens qui voulaient jouer avec d’autres gens, mais qui après ne voulaient plus jouer avec. Et, du coup, il fallait les kick, sinon les gens menaçaient de partir. C’est arrivé à de nombreuses reprises.

XTreme Video Esport, GameWard, Grizi Esport, Fawkes… De manière générale, qu’est-ce qui a capoté dans tous ces projets auxquels tu as participé en tant que capitaine ?
Je n’étais pas à la tête de XTreme. Du moins, c’est Falko qui, au début, leadait et avait le capitanat. Ça ne marchait pas, et ça a vraiment pété le jour où le reste de l’équipe a demandé à ce que ce soit moi qui reprenne ces fonctions. Là, ça a pété. Il y avait trop de caractère, trop d’événements — ni faits ni à faire — qui se sont passés au bootcamp. Et je pense que là-dessus, avec Fisker qui avait tellement à cœur de faire les choses bien, et moi également, il y a eu des décisions à prendre qui ont été réalisées beaucoup trop tard. Et derrière un recrutement qui ne convenait pas à l’équipe. À savoir Lion, qui est une très bonne personne, mais qui ne convenait pas à ce dont on avait besoin avec XTreme.

D’accord… Mais pour les autres équipes ?
GameWard, ça a plus ou moins marché. Après, quand on a été libérés (le roster sortait de Challenger League et devait se requalifier, NDLR), j’ai dit : « OK, là il nous reste un mois, la Challenger League c’est pas très dur de s’y qualifier, donc on va s’y qualifier. Par contre, on ne va pas la gagner, mais si on arrive à faire un ou deux changements qui s’imposent, la saison d’après on peut faire mal et essayer de se qualifier en European League ». Ce qui s’est passé, malheureusement pour nous, c’est que déjà il y a eu une scission dans l’équipe, autour d’un joueur qui a un peu pété un câble. Et ensuite, il y a Penta qui est venu chercher Kaktus et a donc retiré pas mal d’intérêt au projet. Je ne me voyais pas continuer sans lui. Il faut savoir aussi qu’à l’époque on a été approché par CR4ZY, qui s’est finalement rétracté le jour de la signature des contrats, et qu’on a ensuite dû faire plus de la moitié des qualifs Challenger sans organisation et avec des remplaçants de dernière minute. C’est avec tout ça que les emmerdes ont commencé.

Au moment de ces fameuses « emmerdes », pourquoi tu n’es pas reparti totalement de zéro en t’associant à des profils inconnus, mais prometteurs, plutôt que des joueurs déjà confirmés, mais ayant peut-être atteint leur plafond de verre ?
Si tu prends des no names, derrière tu n’as pas la structure. Si t’as pas la structure, t’as des gens qui ne peuvent pas jouer parce qu’ils ont des factures à payer. C’est ça le problème. Un mec qui a été payé, disons 1500€ pendant trois ans : il est établi, il a son appartement, il a éventuellement une copine, il a des projets, une voiture à payer, tout ça, tu vois ? Et du coup, s’il monte une équipe, il sait qu’elle ne va peut-être pas marcher tout de suite et qu’il lui faudra au moins cinq ou six mois pour être dans une ligue. Ça devient tout de suite plus compliqué, parce que pendant ces six mois il faut quand même payer ton appart’ et il faut quand même payer tes courses. C’est en partie pour ça que certains joueurs ont été pris au départ de Grizi Esport. Les gens à l’initiative de ce projet ne connaissaient rien au jeu, ils voyaient juste des noms et des followers, et sans ces noms on n’aurait jamais été chez eux. Il y avait aussi des affinités entre certaines personnes du staff de Grizi et certains joueurs, qui ont fait que c’était ces personnes-là qui devaient gérer le roster. Ce qui n’est pas forcément une chose saine à la base.

J’aimerais qu’on évoque un peu plus cet épisode du côté de la famille Griezmann, une totale incompréhension étant donné ce qu’il s’est passé. Peux-tu apporter la lumière sur votre départ ?
Le truc qui s’est passé ? C’est qu’on était sous contrat jusqu’à une date qui ne comprenait pas toute la 6 French League. T’avais que trois joueurs, sur les cinq, sous contrat. Et moi j’ai dit — parce qu’il faut savoir qu’à partir de cette saison et dès le premier match, le spot n’appartenait plus aux joueurs, mais aux organisations ou associations des joueurs — « attendez, vous comptez ne pas signer les deux derniers joueurs, et nous prolonger uniquement jusqu’à la moitié de saison, alors qu’on va vous donner un spot en French League ? Ce n’est pas possible. Soit on arrête maintenant, soit on prolonge ». Leur choix a été d’arrêter, et le timing n’a pas été bon, c’est clair.

Derrière, vous n’avez pas suscité l’intérêt de structures pour vous récupérer, le spot de 6 French League inclus ?
Si. Tu vas avoir des structures qui vont te payer 300 euros par mois, qui vont pouvoir te payer juste un bootcamp sur des PC pas optimisés pour faire tourner le jeu, dans des conditions un peu douteuses. Et c’est tout. Tu vois, moi je préfère encore qu’on reparte de zéro. Qu’on n’ait pas de salaires et que tout le monde soit motivé à se donner à 200%. Que les gens ne soient pas là à se dire joueurs pros, alors qu’ils touchent 300 balles par mois pour jouer en slip dans leur chambre en French League. Qu’on reste amateurs pour avoir vraiment faim et aller en Challenger League, pour là enfin négocier.

© DreamHack - Rainbow Six Siege
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Lors d’un récent live, tu t’es un peu lâché en évoquant bon nombre de sujets habituellement tabous. D’où est parti tout ça ? De l’histoire des rehosts, en 6 French League, qui coûtent la qualification pour la Challenger League ?
Non, c’est beaucoup plus global. En fait, ce dont j’en ai marre sur Rainbow Six, c’est qu’on est là à dire qu’on est une communauté transparente. Mais non. Aujourd’hui, on a une communauté remplie à ras bord de politiquement correct, dans laquelle les gens vont tirer sur d’autres, toujours de manière politiquement correcte, uniquement quand il s’agit de petites équipes ou de petites personnes, ou de trucs pas graves. Quand, derrière, ils vont connaître de gros dossiers ou des choses importantes qui mériteraient une prise de parole ou de position, ou de dénonciation, ils ne vont pas oser le faire. Il y a un effet de groupe trop présent, qui lisse trop la communauté. Après… c’est normal, c’est du business.

Si c’est normal, où est le problème ?
C’est juste qu’au bout d’un moment on est trop dans le politiquement correct, on ose plus se dire les choses. Dès que quelqu’un va dire quelque chose qui ne va pas dans le sens de la majorité, ça va être vu comme un drama, comme quelqu’un qui cherche les ennuis ou qui est toxique. Et je pense que c’est la pire évolution possible pour la communauté. Pour moi, une vie en communauté c’est comme une vie dans un couple. Et pour que ça marche, il faut pouvoir se dire les choses. Et ça les gens n’arrivent pas à le comprendre. Aujourd’hui, dire ce que tu penses du niveau de la scène, ça va être tabou. Dire ce que tu penses de certains casts de matchs, ça va être tabou. Dire ce que tu penses des formats, si tu es un influenceur, ça va être tabou. Dire ce que tu penses des problèmes du jeu, sachant que tu as des milliers d’abonnés sur Youtube ou des contrats avec Ubi, ça va être tabou. C’est normal, ils se protègent, ils filtrent la communication. Mais en même temps, c’est un peu insupportable quand t’es dans le milieu. Parce que toi tu ne touches pas de contrat et tu ne touches pas d’argent, mais si tu parles, tu vas être fiché, et ça va te coûter plus tard dans ta carrière.

Il y a une autre partie de ton stream qui fut consacré à un état des lieux du comportement des jeunes sur la scène française. Qu’est-ce que tu leur reproches ?
Aujourd’hui, un joueur va se juger et être jugé par la communauté en termes de statistiques Kills / Deaths, et de son AIM. Du coup, on a des jeunes qui veulent grossièrement mettre de one tap, qui ne travaillent pas leur communication, qui ne travaillent pas assez bien leur compréhension du jeu. Par exemple, ce qu’on faisait nous à l’ancienne, quand une map sortait, on allait dessus et on la détruisait intégralement, on regardait toutes les lignes. Les jeunes joueurs d’aujourd’hui ne font plus ça. La plupart lancent leur Ranked, ils démarrent la nouvelle saison et ça part en marathon Champion, pour pouvoir mettre sur Twitter : Champion ! Pour avoir des likes et des « Oh frérot ! T’es déjà Champion, t’es trop fort, tu devrais être en European League ! ». Alors que la plupart des joueurs de l’EUL, la Ranked ils s’en foutent. Et c’est plein de trucs comme ça, en fait. Ils ne se rendent pas compte que le jeu c’est à la fois du fun, mais aussi du travail. Et que le travail ce n’est pas une capacité à juste faire des kills. C’est une capacité à communiquer avec son équipe, à se donner pour l’équipe. C’est vraiment ce que je leur reproche en termes de niveau. Et à la limite, ce n’est pas grave. Parce que tu prends un vieux, ou même un jeune qui a eu le déclic, ou un coach qui va pouvoir leur expliquer, c’est plein de points qui sont corrigibles facilement. Mais ça devient grave à partir du moment où les jeunes s’en foutent de ce que tu leur dis, parce qu’ils se sentent meilleurs que toi, ou parce que ça les saoule de travailler et qu’ils n’ont pas envie de bosser.

Tu as un exemple d’une situation de ce genre ?
Des jeunes qui veulent être en Challenger League, en European League, et qui vont te dire qu’ils ont envie d’y être ou qu’ils peuvent déjà y être, y’en a plein. Mais quand tu leur dis « OK bah viens aujourd’hui on va se faire sept heures à regarder toutes les lignes, sur toutes les maps, que je puisse t’apprendre toutes les lignes que je connais », bah au bout de 20 minutes le mec commence à avoir le cerveau qui crame et à faire des 360. Véridique. Y’a plein d’équipes où le strat time c’était pas plus de 45mn, parce que passé ce délai, y’a des mecs qui arrêtaient d’écouter, qui étaient sur Twitter. Tu savais qu’un mec était sur son phone et t’entendais la musique au moment où il ouvrait Snapshat.

Il me semble qu’à une époque tu disais que les coachs ne sont pas indispensables dans la pratique de l’esport. Maintenant que tu as été confronté à de gros problèmes de comportements dans tes équipes, tu penses toujours cela ?
Le coach n’est pas indispensable, je le pense toujours. Parce que si les mecs ne t’écoutent pas sur le serveur, alors que tu leur prouves par A plus B que tu maitrises des situations mieux qu’eux, et que tu sais y faire et que t’as un meilleur palmarès ou plus d’expérience qu’eux, alors je ne vois pas comment ils écouteraient quelqu’un en dehors. On avait un coach, à un moment, qui disait la même chose que moi, mais ils ne l’écoutaient pas non plus. Si les mecs ne sont pas prêts à écouter quelqu’un avec eux qui est là sur le serveur, dans — pardon pour la vulgarité, mais — la même merde, pourquoi ils écouteraient quelqu’un en dehors du serveur ? Ça ne peut pas fonctionner. Pour la simple et bonne raison que les mecs jugent tellement sur la capacité à frag sur le jeu, que quelqu’un qui n’est pas bon au jeu, ils ne vont pas l’écouter.

Même si ce coach en question est quelqu’un d’expérimenté dans cette profession, avec des méthodes spéciales ?
Oui. Enfin peut-être pas pour tous, mais pour beaucoup.

Plus que des coachs, ce sont des éducateurs qu’il faudrait en fin de compte non ?
Ah, mais il faudrait beaucoup de choses. Déjà, il faut avoir de la chance de tomber sur des jeunes prometteurs, qui en plus ont : à la fois l’envie de bosser, et à la fois une capacité à comprendre rapidement et assimiler. Car ça, c’est encore autre chose. Il y a des mecs qui vont avoir la volonté, qui vont avoir l’envie, mais quand tu vas leur dire les choses, ils ne vont pas réussir à les comprendre. Ou alors ils vont les comprendre, mais ne pas réussir à les mettre en place.

Quelque part, tu n’as pas l’impression d’adopter un peu un discours de boomer qui se bat contre des jeunes qui feront ce qu’ils veulent de toute façon ?
Ils feront ce qu’ils veulent, et seulement une poignée y arrivera. Mais non, je ne suis pas un boomer. (Rires.)

© Webedia - Rainbow Six Siege
© Webedia

Le constat semble se diriger vers un problème au niveau de la professionnalisation par l’héritage des connaissances…
Oui. Et j’ai l’impression que sur Counter-Strike ils ont moins eu ce problème. Sur Valorant aussi. Parce que les mecs galèrent tellement dans le subtop, ils se renseignent tellement sur ce qui marche à haut niveau, qu’ils sont là pour try hard et ils ont faim. Et sur un jeu comme CS:GO, ceux qui ont été mis en valeur ça a été déjà les joueurs compétitifs. Il y a beaucoup moins de content creators mis en avant. Ceux qui vont faire le plus d’audience en stream ça va être les gros joueurs. Ceux qui vont être les plus suivis, pareil.

Il y a un problème de légitimité selon toi ? Comme si les joueurs pros de Rainbow Six ne sont pas assez pris au sérieux par leurs futurs remplaçants ?
La légitimité des joueurs Rainbow Six a moins été mise en avant. Les leads in game n’ont par exemple quasiment pas été exposé plus que ça à l’époque. Et ça, c’est un truc qui a créé un manque dans la scène. Et ce manque a été comblé en mettant d’autres personnes en avant. Sur R6, on a mis en avant les streamers et les content creators. Sauf qu’être créateur de contenu et être joueur esport c’est deux délires différents. Je peux prendre l’exemple de Beaulo, qui a été mis en avant parce qu’ils faisaient des moins quatre en one tap. Il jouait pour créer du clip, et du coup le problème c’est qu’aujourd’hui on a des mecs qui veulent faire de l’esport en voulant être le Beaulo qui joue pour créer du clip. Mais Beaulo, depuis qu’il fait de l’esport, ne joue plus de la même manière au jeu. Son gameplay a changé. Un mec qui est capable d’analyser le jeu, il voit que son gameplay a changé. Sauf que ça, il faut réussir à le comprendre et il faut réussir aussi à le transmettre. Donc oui, pour moi il aurait fallu mettre davantage les joueurs en avant, afin qu’ils aient beaucoup plus d’interaction avec la communauté casual. Pour qu’il y ait un vrai partage des connaissances, et pas les joueurs qui jouent, et les content creators qui s’adressent à la communauté et font des vues en stream.

Enseignement toujours : il semblerait que tu as une relation toute particulière — du genre mentor à élève — avec NoérA. D’où est-ce que ça vient ?
Noé, ça fait environ un an que je joue avec. Ça fait donc longtemps que je le vois jouer et que je le connais. Ça reste un espoir, mais c’est avant tout un antagoniste. C’est le pur produit du mec qui voulait être Shaiiko ou Beaulo. Y’a même un moment où je me suis foutu de sa gueule, parce qu’il avait pris la même sensi que Shaiiko simplement pour le recopier. Je me souviens que quand il a réalisé la transition PC, pendant un an et demi c’était un bon joueur, un bon gars, mais en Ranked uniquement. Parce que en Ranked il était là, il prenait Ela, il ouvrait une porte et il essayait de mettre des one tap au flingue. Et pourtant, c’est un des seuls jeunes que j’ai vu dire en stream qu’il avait compris qu’il avait fait de la merde en faisant ça, et que ça lui avait coûté du temps sur sa carrière. Car il a mis des mois à essayer de faire ses one tap, alors qu’il aurait pu apprendre à communiquer ou se déplacer sur une map.

C’est vrai qu’il a souvent été moqué comme possédant juste un shoot, mais pas assez d’intelligence de jeu. Est-ce aujourd’hui le cas ?
Ça fait un moment que ça a changé. Il comprend de mieux en mieux, il arrive à roamer, à avoir un niveau correct sur ses déplacements. Il comprend qu’il doit gagner du temps, il sait quand il fait n’importe quoi en faisant un pas de trop. Mais le problème c’est qu’il a des réflexes qui sont tellement ancrés en lui — d’aller toujours chercher ce duel de plus, ce kill de plus, pas forcément pour briller, mais d’une manière presque robotique —, qu’ils deviennent compliqués à effacer. Mais ça n’appartient qu’à lui de les corriger et il l’a compris. Il fera toujours des erreurs, mais il saura probablement progresser. C’est probablement, en dehors de Quaal, le seul joueur qui peut prétendre à avoir un niveau Challenger League dans l’année qui arrive.

Qu’est-ce qu’il manque actuellement en France pour faire bouger tout ce qui ne va pas selon toi ?
Je suis un peu sceptique, alors je dirais que c’est mort. Ou alors ça viendra, comme pour l’Espagne, après trois ans à faire des équipes uniquement avec de bons profils individuels avant de comprendre qu’il faut créer une alchimie d’équipe. Dernièrement, des équipes comme Heretics et Movistar l’ont compris, et ils pourraient performer en Challenger League. Mais pour la France ? Déjà, il faut que les plus jeunes, qui ont dans les 18 ans, soient bons individuellement, et aient une bonne mentalité. Et ensuite, ils devront apprendre à se remettre en question de manière individuelle et à écouter les gens. Mais il faut que ça vienne d’une prise de conscience générale. Tu vois moi chez GameWard, Grizi et Fawkes, je n’étais pas là pour prendre de l’expérience, ou des strats. J’étais pas là dans l’optique de m’améliorer, mais pour donner, et j’ai probablement même régressé. J’étais là pour partager, mais si derrière les gens ne veulent pas prendre, que je continue à essayer et essayer et que ça ne prend pas, bah tant pis pour eux.

Ce n’est pas quelque part à tous les pros de s’emparer de ce sujet et de sensibiliser les jeunes ? Sous peine de voir le niveau de jeu général français diminuer à l’avenir ?
Ce serait bien pour la scène. Je pense que j’ai été dans l’une des meilleures équipes françaises de tous les temps, et ça me fait chier de voir ce qu’est devenue la scène française. Si t’enlèves les vieux joueurs, il ne reste plus rien. Chez Penta tu as quatre dinosaures, côté BDS, qui est sûrement la meilleure formation française de tous les temps, tu as aussi des mecs qui sont là depuis des années. Tempra, t’as Chaoxys et Voy, qui accompagnent Dirza, P4 et Shiinka, et encore je ne crois pas qu’il peut y avoir d’autres Tempra aujourd’hui en France. Ce serait bien qu’il y ait une prise de conscience. Mais à quel prix ? Au bout d’un moment, on est payé pour jouer, pas pour faire la nounou ou de la garderie, ou aller apprendre à des gens qui ne veulent pas nous écouter comment jouer au jeu.

Et les clubs dans tout ça ?
Les clubs ? Ce n’est pas leur rôle non plus. Ils vont continuer à prendre les meilleurs joueurs, ceux qui se seront déjà formés tout seuls. Mais les clubs n’ont pas les moyens, en France, d’investir sur des jeunes. Ils vont continuer à voir que ça ne vaut pas le coup et arrêteront un jour d’investir du pognon en France sur Rainbow Six. C’est tout. Aujourd’hui, il y a trop de choses à faire bouger et il y a tout qui est tellement lié, que c’est trop complexe en fait.

© DreamHack - Rainbow Six Siege
© DreamHack

Pour revenir sur ton cas, le point auquel tu es arrivé — à en croire ta bio Twitter, une retraite de R6 à seulement 23 ans et beaucoup de frustration — et à moins que tu sois le gars parfait, tu as aussi dû faire de mauvais choix ou de mauvaises actions durant ta carrière, non ?
Bien sûr ! Et je ne me suis jamais présenté comme le mec parfait ou le vilain petit canard. Je considère ma carrière comme un échec, et jamais je ne remettrais cet échec sur les autres. Au bout d’un moment, c’est clair que si les gens ne veulent plus de toi, c’est de ta faute. Il faut arrêter de jouer la victime quand tu te fais remercier, et dire que c’est une machination. Fatalement, quand il y a des choses comme ça qui se passent, c’est forcément en partie de ta faute. Si je ne suis pas remonté en European League, c’est de ma faute. Il y a des choix que j’aurais pu faire, ou qui auraient pu être différents. Il y a des moments où j’aurais pu être meilleur. Il y a des moments où j’aurais dû davantage me concentrer sur moi, et ça aurait été mieux. Il y a des moments où j’aurais dû fermer ma gueule, et d’autres où j’aurais dû être moins sanguin. Parce que je suis quelqu’un qui va dire aussi ce qu’il pense, et pas forcément savoir mettre les formes. Et je sais que ça a fatalement dû jouer contre moi. Donc oui, il y a plein de moments où ça a été ma faute. Mais le seul truc qui me laisse un peu d’amertume, c’est quand je me suis fait écarter de Millenium. Je suis resté sur une période durant laquelle j’avais lead, j’avais 5 LAN parties gagnées, j’ai fait des saisons qui allaient de 1.20 de rating à 0.99, donc correctes. J’aurais juste aimé qu’à un moment de ma carrière, on me donne une chance à nouveau en Pro League, et qu’on me dise : on croit en toi, viens nous montrer ce dont t’es capable. Plutôt que de me voir comme un mec tout juste bon à venir faire le nombre, qui serait éclaté en un contre un et qui ne servirait à rien dans une équipe. Mais sinon, oui pour le reste ça n’appartenait qu’à moi de faire mieux, et c’est ma faute.

Qu’est — ce qui t’empêche actuellement de te faire signer chez une formation de Challenger League ou d’European League ?
Déjà, les équipes sont faites. Elles sont formées, complètes, et fonctionnent. Donc elles n’ont pas forcément besoin de moi. Ensuite, pendant longtemps — et c’est toujours le cas —, j’ai eu un accent de merde et donc on m’a vu comme quelqu’un qui ne parle pas anglais, alors que c’est faux. Je suis tout à fait capable de lead en anglais, de communiquer ou d’écrire des strats. Mais pendant longtemps les gens ont cru que ce n’était pas le cas, alors je n’ai jamais reçu de proposition internationale. Et ensuite, comme je l’ai dis : au début de ma carrière, j’ouvrais relativement souvent ma bouche. Il y a des gens qui ont pu ne pas apprécier et se dire que j’étais une grande gueule et qu’il ne fallait pas jouer avec moi. Donc je pense que ça a joué en ma défaveur. Aujourd’hui, je suis sur le jeu depuis 45 ans, les gens à moins qu’ils recherchent spécifiquement un leader in game, qui a fait des choses et qui pourrait former des jeunes - mais ça les équipes les ont déjà —, ils vont recruter un jeune, pour essayer de tomber sur LA pépite.

Plus loin que d’exposer des constats sur Twitter ou sur des streams, tu as déjà pensé à fonder et mener une association de joueurs pour défendre vos droits et votre avenir, un peu à l’image de la CSPPA sur Counter-Strike ?
Il faut être réaliste. Il y a eu un syndicat des joueurs à l’époque. Mais il n’a jamais servi, à part pour reporter quelques matchs de Pro League, en mettant un peu de pression parce que le jeu n’était pas très jouable. Mais non, aujourd’hui je n’ai pas que ça à faire. Et puis, il faudrait que chacun puisse mettre son ego de côté pour prendre des décisions communes. Pour plusieurs autres raisons, ça n’arrivera jamais et c’est compréhensible. Mais oui, un syndicat pourrait changer des choses.

Tu penses qu’Ubi veut fonder un écosystème esportif français pour Rainbow Six sans pour autant être assez à l’écoute auprès des acteurs concernés ?
Les structures sont sondées, mais pas à équivalence. Et les joueurs pas trop. Aujourd’hui, il y a beaucoup de joueurs retraités, mais je n’ai pas l’impression qu’il y a, dans le board décisionnaire pour les compétitions, par exemple, beaucoup d’ex-joueurs pros qui soient consultés.

Les médias et la production audiovisuelle, qui englobe notamment les casteurs des compétitions officielles, en ont également pris pour leur grade lors de ton vidage de sac. Pour toi, il y a des problèmes aussi à ce niveau-là ?
Je trouve que le métier de casteur sur Rainbow Six se rapproche beaucoup trop du métier d’influenceur. Alors que ce sont deux choses différentes. Un casteur peut quelque part devenir un influenceur, mais le problème c’est que, selon moi, les casteurs sont devenus avant tout des influenceurs. Ils streament tous et vont faire beaucoup plus de vues que les joueurs. Actuellement, je suis devant le stream de JoystiCK, qui est l’un des meilleurs joueurs au monde, il rassemble 500 personnes. Demain, un Kixstar va allumer son live, il va faire trois fois plus d’audience. On a eu depuis le début du jeu une starification des casteurs, une mise en avant autour d’eux qu’on n’a pas eu pour les joueurs. Parce qu’on avait déjà de content creators en place, en plus des casteurs qu’on mettait en avant parce qu’il y avait leur tête affichée sur le stream. Un processus inverse, par exemple, à League of Legends. Sur LoL, on avait ce type de personnes, et on s’est servi d’elles pour créer du storytelling autour des joueurs et les mettre en avant. Sur R6, c’est le contraire qui s’est passé. Vu qu’on avait déjà ces personnes-là qui étaient sur la scène, on n’a pas mis les joueurs en avant, et on s’est servi des joueurs pour faire monter ces personnes-là. Aujourd’hui, les casteurs sont les véritables stars du jeu. Kixstar, Interro, en France Scok et Furious, ce sont les stars, plus que les joueurs ou du moins la très grande moyenne des joueurs d’European League.

En quoi cela serait problématique ?
Pour moi, un casteur, quand il fait son métier, il doit être objectif. Donc avant d’être influenceur, et « penser à lui », il doit penser à son objectivité journalistique. Et aujourd’hui ce n’est plus le cas. Il y a trop d’avis qui sont donnés par les casteurs. Et ces derniers influencent trop les gens, et les joueurs ne peuvent plus se défendre vis-à-vis de ça. J’ai vu des casteurs récemment qui ont remis en doute la place d’Exp0 de Team Secret. Un casteur qui dit qu’Exp0 fait une très mauvaise saison, ça ne me dérange pas, parce que oui il en fait une très mauvaise. Mais un casteur qui dit que Exp0 fait une très mauvaise saison, et que du coup il va sûrement se faire kick de Team Secret parce qu’il n’a pas assez de skill, je trouve ça dérangeant. Parce que c’est un casteur qui — est là à la base pour te dire ce qu’il se passe dans la game et t’apporter une certaine vision, et en plus de ça mettre de la hype — donne un jugement de valeur.

© DreamHack - Rainbow Six Siege
© DreamHack

Il semblerait effectivement logique que dans ce cas le casteur tente de donner des explications potentielles sur la mauvaise forme du joueur…
Voilà. Donner des pistes de réflexion. Mais pas donner la réflexion en entier, et apporter le jugement final. Tout le monde a le droit de son avis. Mais y’a une manière de le faire, et y’a des avis qui ne doivent pas être donnés par certaines personnes en place, parce qu’elles ont ce travail d’impartialité. Demain un mec comme Furious — j’ai pris un casteur au hasard — se met à donner son avis sur tout, partout, et il arrête de caster, pas de problème. Mais si demain Furious continue à caster et se met à dire : je pense que ce joueur-là en EU League il cheat, je pense que lui est éclaté au sol et devrait se faire kick, je pense que lui c’est un gros con. Y’ a un problème non ? Et pour moi, c’est cette distinction qui n’est pas assez faite. Et c’est ce que je reproche principalement au cast. Il y a trop cette incompréhension entre influenceur et casteur. Ça reste un problème à pointer, et pas qu’en France, mais sur tous les continents et ligues.

Tu peux comprendre qu’au lieu de prendre ça comme des alertes, les gens diront que ce n’est que du pleurnichage de ta part ?
Après... écoute, si y’en a qui pensent que c’est des pleures, j’ai envie de leur dire que je tire des constats de mon expérience, pas de jugements. Et puis bon, du pleurnichage pour quoi ? Moi j’arrête. Tout ce que j’ai envie de faire c’est de trouver des gens pour farmer Monster Hunter World. J’ai envie de me poser, de déménager…

Tout ça n’est pas finalement le prix à payer pour une scène naissante où il y a tout à mettre en place ?
Je ne suis pas d’accord. Ce serait trop simple. Regarde Valorant, ils ont une communauté neuve.

Tirée en grande partie de Counter-Strike aussi…
Mais R6 aussi ! Tous ceux qui ont tenté l’aventure Rainbow Six sont à la base des rebuts d’autres jeux. Y’ a personne, au début du jeu, parmi ceux qui ont participé à la création de la communauté, qui était neuf dans l’esport ou dans le jeu vidéo. Ils venaient tous de quelque part où ils n’avaient pas été assez bons ou mis en avant pour performer.

Il y a donc eu dès le départ un manque d’encadrement par l’éditeur et par la communauté en elle-même ?
À l’époque, comment je l’ai ressenti, c’était un peu une impasse mexicaine. Quand t’as plusieurs protagonistes qui se visent chacun avec un pistolet dans chaque main. Et la question de qui va tirer en premier ? Qui va faire quoi ? C’était un peu ça. Tous ceux qui avaient un peu d’influence allaient aider leurs potes à monter, ou à l’inverse allaient écarter des gens qu’ils ne voulaient pas voir. Dans tous les milieux. Et ça n’a pas été puni, car la commu’ était neuve, parce que c’était des histoires de cercles privés, qui ne sortaient pas trop.

Quid de la vision Bisounours de la communauté Rainbow Six ?
Ça a toujours été du mensonge ça. On a toujours eu des problèmes entre nous, que ce soit dans les équipes, ou entre certaines personnes. Après, même mes pires ennemis je ne leur veux pas de mal. Je m’en fous. Mais tout ce que je veux, maintenant que je pars pour des raisons qui me sont propres, c’est dire les choses qui m’ont gênées, donner mon point de vue sur des erreurs, pour qu’on arrête de les faire et que les choses puissent avancer.

Bon, il y a quand même des choses bien sur ce jeu, son esport et sa communauté, non ?
Oui, carrément ! Il y a beaucoup de bon. Il y a des échanges avec une communauté très proche de ses joueurs pros, des joueurs pros qui streament régulièrement, beaucoup de rigolades aussi. Même s’il y a des clans, il n’y a pas de guéguerre ouverte en public et ça c’est une très bonne chose. T’as beaucoup de divertissement sur R6. Ubi s’est bien amélioré et arrive à communiquer plus, à développer le jeu et l’esport du jeu. Pour moi, il y a encore beaucoup d’endroits où les choses ne sont pas faites, ou pas faites d’une assez bonne manière, mais je me souviens aussi du point duquel on part, avec un éditeur qui n’avait jamais fait de jeu esportif. Et on arrive à un point qui est respectable. J’espère, pour tous ceux que je laisse derrière, que ça va aller plus haut, et que ce sera mieux.

© Marjorie PONCIN - Rainbow Six Siege
© Marjorie PONCIN

On peut envisager un scénario Zidanesque ou tu reviens carry Fawkes pour la montée en Challenger League d’ici septembre ?
Non. Pas Fawkes. Peut-être faire les qualifs CL pour le fun, avec des potes qui sont éclatés comme moi et filmer ça pour extorquer un peu d’argent à des gens qui voudraient sub. Pourquoi pas. (Rires.) Mais non, pas avec Fawkes. J’ai passé trop de temps à vouloir donner, et on ne m’a pas assez rendu au niveau de l’écoute. Les résultats c’est important, mais ce n’est pas le plus important. Pour moi, ce qui aurait été le plus important, ça aurait juste été que l’on soit tous à 100% tout le temps, au maximum. Je pense que ça n’a pas été le cas, et je trouve ça regrettable.

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Christopher Lima
Luzi

Chris « LuZi » Lima - Rédacteur esportif

GuzzoxR6 il y a 3 ans

"En quoi cela serait problématique ?<br /> Pour moi, un casteur, quand il fait son métier, il doit être objectif. Donc avant d’être influenceur, et « penser à lui », il doit penser à son objectivité journalistique. Et aujourd’hui ce n’est plus le cas. Il y a trop d’avis qui sont donnés par les casteurs. Et ces derniers influencent trop les gens, et les joueurs ne peuvent plus se défendre vis-à-vis de ça. J’ai vu des casteurs récemment qui ont remis en doute la place d’Exp0 de Team Secret. Un casteur qui dit qu’Exp0 fait une très mauvaise saison, ça ne me dérange pas, parce que oui il en fait une très mauvaise. Mais un casteur qui dit que Exp0 fait une très mauvaise saison, et que du coup il va sûrement se faire kick de Team Secret parce qu’il n’a pas assez de skill, je trouve ça dérangeant. Parce que c’est un casteur qui — est là à la base pour te dire ce qu’il se passe dans la game et t’apporter une certaine vision, et en plus de ça mettre de la hype — donne un jugement de valeur."

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