(Nouveau) coup dur pour la scène nord-américaine de Counter-Strike, voire même le paysage esportif dans sa globalité lorsqu’on étudie de près les cheminements et les conséquences du drame. Cloud9, l’un des clubs de sport électronique les plus réputés au monde, n’est pas à la fête. Et pour cause : son projet de super-équipe sur la licence CS:GO — un projet qui a demandé de très gros efforts financiers pour voir le jour, on parle de plusieurs millions d’euros — est devenu un chantier à l’abandon en un claquement de doigts.
Plus tôt dans la semaine, c’est son principal promoteur, Henry « HenryG » Greer, qui a quitté le navire en annonçant ce départ via un gazouillis sur le réseau à l’oiseau bleu. Présent depuis 8 mois, l’homme de 32 ans, ancien commentateur esportif, avait été missionné par la structure de Jacques Étienne pour mettre sur pattes un roster efficace, censé côtoyer les sommets de la discipline impulsée par l’éditeur américain Valve.
Trois esportifs européens, dont l’ex-Vitality Alex McMeekin, s’étaient dès lors vus posés comme pierres angulaires d’un bâtiment bientôt rejoint par deux autres joueurs et un coach, le Serbe Aleksandar « kassad » Trifunović. Puis la crise du Covid contraignant fortement les déplacements internationaux — et donc les rassemblements de l’équipe en bootcamp —, les problèmes de connectivités de joueurs séparés les uns des autres, les mauvais résultats (une élimination prématurée lors de l’actuelle saison d’ESL Pro League, notamment), et tout un tas d’autres facteurs sont passés par-là.
C’est ainsi que l’organisation détentrice d'un Major (Boston, 2018) annonçait le 26 mars dernier la mise en pause de son équipe, jusqu’à nouvel ordre. Sans nouvelles officielles sur le sort final réservé à ce Colosse au pied d’argile et son encadrement, les questions ont commencé à fuser : une reconversion de certains actifs sur Valorant ? La vente ou la libération pour d’autres ? Attendre que la tempête passe et se relancer plus tard ? Inéluctablement, le départ du DG laisse à penser qu’il ne devrait pas y avoir de suite, et dresse principalement un lourd bilan : Cloud9 a beaucoup perdu — de l’argent, et une petite partie de son image — avec sa créature. Combien de plumes lui restera-t-il à la fin ? Wait and see.
Entre deux-trois courses avec Double Poneys pour conserver la forme, la barbe la plus célèbre du Counter-Strike français s’est entretenue avec nous. Entretien paradoxal et confessionnel, pour celui qui a vécu quasiment autant de sacres en Major que de mises sur le banc.
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