Une page se tourne pour la journalisme jeu vidéo en France. Après plus de 20 ans de loyaux services, la rédaction de Gamekult tire sa révérence.
Dans un message posté sur les réseaux sociaux, les concernés expliquent que "c'est le cœur lourd que nous annonçons qu'à compter du 7 décembre, la rédaction quittera progressivement Gamekult. Nous mesurons l'ampleur de cette nouvelle. Bien que prise de façon quasi unanime, cette décision reflète le cheminement personnel de chaque journaliste rédacteur, reporter d'images, résidents comme pigistes".
La fin d'une ère
En complément de leur communiqué sur Twitter, c'est au cours d'un de leurs streams "Appelez-moi le directeur" sur Twitch que le directeur Puyo et son acolyte Le Père Fidalbion ont annoncé que la quasi-totalité des membres de Gamekult ont pris la décision de quitter la rédaction à partir du 7 décembre. Le site continuera malgré tout d'exister, des recrutements seraient en cours pour repeupler tous ces postes laissés vacants, mais c'est bien une page qui se tourne pour le Gamekult que l'on connaît et apprécie depuis plus de 20 ans.
Ils insistent sur le fait que ce n'est pas un échec de la "formule abonnement" (environ 12.000 à ce jour), et que leur "décision et situation dépendent bien d'autres facteurs". et déplorant "le contexte économique et médiatique toujours plus hostile pour l’indépendance de la presse jeu vidéo".
Des méthodes incompatibles
Depuis l’annonce en juin par TF1 de la cession de son pôle numérique dont faisait partie Gamekult à Reworld Media (Auto Plus, Grazia, Science & Vie), le sort de Gamekult était au centre des interrogations. Lancé en 2000, le site spécialisé est très apprécié de sa communauté de lecteurs et d’abonnés, qui l’identifient comme l’un des rares à enquêter sur l’industrie du jeu vidéo. Ligne éditoriale atypique et articles approfondis, l'indépendance de Gamekult ne colle pas du tout à la méthode Reworld.
Déjà prévenus il y a des années par Libération, travailler pour Reworld serait "la mort", où "aucune reconnaissance, aucun respect" du journalisme ne seraient affichés. En effet, les méthodes de Reworld visent à rentabiliser au plus vite des sites acquis à faibles coûts et ont été critiquées dans le milieu des médias, avec notamment la multiplication des publicités dans les contenus et la mauvaise gestion du personnel, poussé à la démission ou au burn-out.
Une identité radicalement opposée à la future ex équipe légendaire de Gamekult que l'on salue, et à qui l'on souhaite bien du courage dans leurs aventures à venir.