Beaucoup d'articles de ce genre ont tendance à tourner en rond, citant très souvent les même titres à une ou deux différences près. Dans cet article, on va essayer de s'éloigner un peu des codes du genre en mettant volontairement de côté certains titres, trop souvent présents dans des tops et que vous connaissez déjà. Oui, Mario est la licence qui a le plus apporté au jeu de plate-formes, Tetris est celle qui s'est la plus vendue, GTA surfe sur son succès niveau monde ouvert, Minecraft est le sandbox par exellence et Pokémon est... Pokémon. Mais aujourd'hui, on va parler de jeux qui ont eux aussi été extrêmement influents sur le média, mais peut être moins que d'autres, ou en tout cas qui n'apparaissent pas souvent dans ce genre de tops.
World of Warcraft
Oui, bon... niveau originalité on a fait mieux. Néanmoins WoW est très souvent absent de ce genre de top, pour des raisons que l'on aurait du mal à expliquer. Peut être est-ce parce que le jeu continue d'exister aujourd'hui, et qu'il est donc difficile de le considérer comme un produit fini (dans le sens où "l'histoire" du jeu n'est pas encore terminée).
WoW reste pourtant le jeu qui a dit à l'industrie entière : "Hey, vous savez ce que kiffent les joueurs ? Jouer tous ensemble". C'est un peu difficile à expliquer pour les personnes n'ayant pas connu cette époque, mais WoW a attiré des profils de joueurs extrêmement différents, des personnes qui ne jouaient pas spécialement à ce genre de jeux, et n'étaient même pas fan d'héroïc-fantasy. Certes le jeu a eu un peu de chance que la trilogie du Seigneur des Anneaux connaissent un tel succès, ce qui poussa le grand public a plus s'intéresser à ce genre d'univers, mais il reste un véritable OVNI dans l'histoire du JV.
Le jeu a en plus su évoluer pour rester toujours populaire aujourd'hui. Même si l'on est loin de sa domination d'antan, avoir réussi à rester le mastodonte qu'il est encore actuellement, est loin d'être un mince exploit.
Tekken 3
Question ! Je suis un jeu qui s'est plus vendu sur Playstation que Tomb Raider, Harry Potter et la Pierre Philosophale, Metal Gear Solid, Tony Hawk Pro Skater, Resident Evil ou n'importe quel opus de Crash Bandicoot, je suis... Tekken 3 ! Deux licences ont surdominé le marché de la Playstation : Gran Turismo 1 et 2 (respectivement 1er et 3è jeu les plus vendus de la console) et Final Fantasy (le VII est le second jeu le plus vendu et le VIII le quatrième), mais Tekken 3 a réussi à leur faire de l'ombre.
Lorsque l'on met un jeu de combat dans ce genre de top, on retrouve souvent Street Fighter 2 (la base), Melee (classique) voire un opus de Mortal Kombat, même si dans ce cas c'est plus lié aux scandales autour de la licence. Trop souvent Tekken est oublié, alors qu'elle reste la licence de jeux de combat 3D par excellence, et que ses ventes ont dépassé celle de Melee, alors que Tekken 3 était en concurrence avec d'autres licences de jeux de combat. Il faudra attendre la Switch pour qu'un jeu de combat se hisse à nouveau dans le top 5 des jeux les plus vendus d'une console, avec Super Smash Bro. Ultimate. Tekken 3 est lui aussi un des piliers du genre et mérite bien ce modeste hommage.
Dynasty Warriors, la licence
Ce n'est probablement pas la licence la plus connue par chez nous, mais son influence dans le milieu reste très importante. Les Dynasty Warriors sont des Musou, c'est à dire des jeux où vous contrôlez un personnage qui va littéralement défoncer des armées entière à lui seul. La licence prend place dans la Chine Antique, couvrant les événements de la fin de la dynastie des Han et la période des Trois Royaumes. Le jeu se basait au départ sur le roman des Trois Royaumes de Luo Guanzhong (qui relate des événements historiques de manière romancée), mais a fini par y ajouter d'autres batailles historiques, non relatées dans l'œuvre originale (mais qui ont bien eu lieu d'un point de vue historique).
Dynasty Warriors est le mélange entre le fun et l'apprentissage. Il est assez fidèle à l'histoire réelle de cette période (sur les voies principales, pas sur les what-if) et donne une bonne idée de ce qu'il passait en Chine à cette époque. Il n'hésite pas cependant à faire quelques entorses à l'histoire réelle pour profiter davantage du gameplay, tel que faire combattre des personnages importants de l'époque mais qui n'ont jamais mis un pied sur le champ de bataille, ou mettre des armes pas encore inventées à l'époque, parce que ça permet de faire des actions cools. Les jeux sont un immense défouloir, mais l'on en ressort un peu plus cultivé (cela ne remplace pas non plus de vraies études historiques).
Koei Tecmo est devenu le studio des Musou grâce à cette licence. Les jeux One Piece Pirate Warriors, les Hyrule Warriors, Fire Emblem Warriors et Persona 5.. Strikers viennent tous du studio qui a crée Dynasty Warriors. Ces jeux sont moins populaires en Occident, où le public leur reproche généralement un gameplay trop répétitif, mais cette licence a sa place dans l'histoire du media.
Fable
La première X-Box avait deux gros arguments de vente : Halo (toujours présent dans ce genre de top, parce que... bah c'est Halo quoi, le nom a lui seul fait sujet verbe complément) et Fable. Fable est un action RPG, qui semblerait plutôt basique aujourd'hui, mais pour l'époque c'était une véritable claque. Le monde évoluait sous vos yeux, grâce à vos actions et contrairement à beaucoup d'autres jeux du genre à l'époque, vous aviez plusieurs choix qui avaient tous une incidence sur le résultat final de votre aventure.
Bien sûr certaines ficelles sont assez grosses, et le joueur attentif remarquera très vite que si il change la façon dont l'histoire se déroule, cette dernière reste la même et ses objectifs finaux resteront les mêmes. Comparé à d'autres jeux plus récent, Fable est un peu daté, mais sans cette licence, beaucoup de chefs-d'œuvre de l'action RPG n'auraient pas été les mêmes. Alors, merci Lion Head.
Grand Prix 2
Au début du jeu vidéo, les vraies simulations de jeux de course étaient limitées à l'arcade, les consoles de salon n'ayant simplement pas la capacité de permettre aux joueurs de gérer en temps réel tout les micros paramètres présents dans une véritable course automobile. C'est logiquement vers le PC que se tournent alors les développeurs de ce genre de jeux, et la première véritable simulation à apparaître en dehors de l'arcade était Indianapolis 500: The Simulation. Le jeu connu un grand succès pour l'époque (200 000 ventes en 1989, soit une époque ou l'ordinateur domestique était rare), mais si l'histoire doit retenir un jeu, c'est sans doute Grand Prix 2.
Non seulement ce dernier était une excellente simulation, mais malgré son accord avec la FIA (lui permettant donc d'utiliser les vrais pilotes et écuries), le jeu était entièrement customisable. Il était possible de changer les pilotes, les voitures, et même la physique (bon en vrai, ce dernier point était surtout là pour réduire la difficulté). Grand Prix 2 a su ramener à lui les amateurs de simulation automobile et les amateurs de jeux de courses plus arcade. Une énorme communauté s'était créée autour du jeu, chacun essayant de battre le record de l'autre. Pour être non seulement l'un des pionniers de la simulation de course sur PC, mais pour avoir également réussi à rassembler casual et joueurs plus hardcore, Grand Prix 2 mérite qu'on s'en souvienne.
Devil May Cry V
Devil May Cry est une licence qui a une place spéciale dans mon cœur. Elle est pour moi l'exemple parfait du fun avant tout. Peu importe le Devil May Cry (bon peut être pas le 2), si vous posez la question au jeu de : "Pourquoi as-tu mis ça (peu importe le ça) là ?", il vous répondra toujours : "Parce que c'est fun". Défoncer des démons à coup de moto au mépris de toutes les lois sur la physique ? Fun. Traiter Cerbère comme un doggo classique (avant Hadès, la vidéo de début n'a pas été choisie au hasard) ? Fun. Écouter un monologue d'un grand méchant arrivant au terme d'un plan machiavélique avant de de lui répondre "ptdr j'vais te marave juste parce que tu m'as saoulé à trop parler" ? Fun. Lire le rédacteur faire ce genre de phrase ? Pas fun.
Devil May Cry est pour moi la licence qui a toujours choisi de mettre en avant le jeu de jeux vidéos, mais jamais au détriment de ses autres qualités. Ce n'est peut être pas le jeu que l'on veut faire, mais c'est le jeu que l'on a besoin de faire, celui qui rappelle que le concept de monstres-petite énigme-monstres-objets à loot-monstres-boss en ligne droite est toujours le meilleur si il est bien maîtrisé. Alors merci DMC 5 d'avoir été aussi sérieux dans ta façon de nous dire d'arrêter de nous prendre au sérieux.
Mirror's Edge
Mirror's Edge est l'un de ces jeux en avance sur son temps. Son ambition de base semblait assez simple : faire un bon jeu de plate-formes, avec une bonne histoire. À sa sortie la direction artistique du jeu impressionne, mais son gameplay est assez critiqué, et les joueurs se plaignent de refaire un peu la même chose. C'est dur à croire, mais le jeu était trop beau pour son propre bien. Les joueurs se sentaient frustrés avec juste des contrôles basiques, alors que le jeu semblait pouvoir offrir beaucoup plus. Cependant une fois la première déception passée, en le relançant après quelque temps, les joueurs ont fini par comprendre à quel point Mirror's Edge est un banger.
Le principe du jeu est certes très simple, mais n'est-ce pas le cas d'un Mario, avec un personnage principal pouvant faire des actions limitées ? Mirror's Edge explore le jeu de plate-forme à la première personne tout en repoussant les limites de ce dernier. Il mélange parfaitement le style, le fun mais aussi une certaine tension liée à l'histoire et à l'environnement. Les passages où il faut être furtif suffisent à eux seuls à renouveler le gameplay, laissant de côté la vitesse et les acrobaties pour se concentrer sur la discrétion. Aujourd'hui encore, le jeu est beau et fonctionne alors qu'il est sorti en 2008. Mirror's Edge fait partie de ces classiques qui ne vieillissent pas.
Shenmue (en même temps, c'est l'illustration de l'article)
Impossible pour moi de conclure ce top sans y inclure Shenmue. C'est l'un de ces titres qui ne fait pas que mettre une claque au joueur, mais qui est en même temps une leçon de game design. Il y a très peu de tuto dans le jeu, car ce dernier va t'inciter à faire différentes activités te demandant certaines compétences qui deviendront ensuite utiles pour progresser dans l'histoire principale. Rien que ça, c'est incroyable car à aucun moment le joueur ne sort réellement du jeu (hormis peut être pour regarder les touches pour certains combos) et l'on a jamais l'impression de se taper des séquences de remplissage juste pour apprendre une mécanique indispensable pour avancer dans le scénario. Et pourtant, de telles séquences existent mais elles sont tellement bien faites, que ce n'est qu'au moment où cette mécanique devient importante que l'on comprend qu'on était pas en train de perdre notre temps à la salle d'Arcade en jouant au jeu de motos (Hang-On), alors qu'à la base on y jouait pour chill.
Shenmue est le premier jeu où les PNJ ont une routine de vie extrêmement détaillée, différente en fonction de l'heure et du jour de la semaine. Les magasins ouvrent et ferment à heure fixes, peuvent être fermés certains jours précis, bref le joueur est transporté dans un monde plus que crédible. Ce qui est souvent jugée comme des fonctionnalités agaçantes dans d'autres jeux, comme le fait de devoir rentrer à une certaine heure pour dormir, sont extrêmement bien utilisées dans Shenmue, et renforcent l'immersion sans devenir trop lourdes. Et tout ça, dans un jeu de 1999. Shenmue a été souvent copié, mais jamais égalé.
Conclusion
Faire ce genre d'articles est plus compliqué qu'il n'y parait, surtout avec aussi peu de jeux. En relisant mes choix, je ne peux pas m'empêcher de me dire : hey, on peut pas en virer un pour mettre X autre jeu. Et encore, j'estime m'être facilité la tâche en excluant d'emblée certains choix évidents, comme le premier Mario, le premier Mario 3D (casse pied le plombier), Tetris ou Tomb Raider qui reviennent toujours dans ce genre de top (à raison d'ailleurs). Même avec ça, je me suis retrouvé avec une liste de 30 jeux, et j'ai affiné la sélection en regardant ceux qui c'étaient les mieux vendus à leur époque. Au final je me suis rendu compte que même avec 100 jeux, ce genre de liste semblerait incomplète.
Un dernier mot sur deux choix que je vais justifier un peu plus. Au départ, je n'avais pas prévu de parler de Dynasty Warriors, n'ayant personnellement joué qu'au 8, mais j'ai été surpris de les voir revenir assez souvent dans le classement des jeux les mieux vendus sur chaque génération de consoles (pas dans le top 10, mais top 30/40), et j'ai donc décidé que la licence méritait bien un petit paragraphe même si ces jeux marchent mieux en Asie qu'en Occident. Enfin DMC 5 n'apparaitrait probablement pas dans beaucoup de top de ce genre, mais pour moi, c'est vraiment l'un des jeux récents qui a la meilleure vibe old school, dans le sens gameplay > all, sans faire de concession sur le reste. Ses graphismes sont beaux, la bande son est bonne si l'on adhère au délire métal, l'histoire est au service de l'univers et du gameplay et malgré son côté nanar, elle fonctionne parfaitement dans un jeu où on défonce des démons à coup de chapeau. Et ce qui ressort souvent de ce genre de tops selon moi, c'est que les joueurs se souviennent avant tout des jeux pour leur gameplay. C'est pour cette raison que le top 3 contient 2 jeux qui ne deviennent excellents que si on les regarde au travers du gameplay. Et Shenmue parce que GOAT.
La popularité d'une série se mesure à ses visionnages, mais pas que. Popularité rime souvent avec piratage, et celle qui décroche sa palme cette année est l'adaptation d'un jeu vidéo, adaptation qui a conquis le cœur des fans.
Avec les sorts les plus puissants de Baldur's Gate 3, cette classe est pourtant la moins jouée selon les statistiques de Larian Studios. Peu populaire, elle est aussi délaissée car un PNJ du début d'aventure en fait déjà partie. Pourtant, elle est extrêmement forte.
