On ne présente plus vraiment League of Legends, un des mastodontes de l'industrie du jeu vidéo. Sorti en 2009, le jeu n'est pas tout jeune, mais malgré les années il reste toujours aussi populaire. Les raisons de son succès sont évidemment multiples et Riot Games, l'éditeur, a su évoluer avec intelligence au gré des années pour fidéliser sa base de joueurs, tout en touchant un nouveau public. Mais l'une des caractéristique qui rend si particulier cet éditeur, c'est son amour pour la compétition. L'esport, la compétition de jeu vidéo, se démocratise toujours plus et Riot Games est un acteur majeur du secteur. D'ailleurs au niveau de la sémantique, les représentants de la compagnie parlent régulièrement de l'esport comme d'un "sport" à part entière, se basant sur les nombreux points communs entre les deux pratiques. Le débat est éternel et ne sera pas résolu demain la veille... mais la question mérite d'être posée, surtout qu'en Corée du Sud et plus globalement en Asie, l'esport est particulièrement bien intégré à la société. Lors des derniers Jeux Asiatiques par exemple, League of Legends était une discipline à part entière, au même titre que le football et la natation. L'équipe nationale de Corée du Sud a évidemment remporté la compétition, apportant l'une des 42 médailles d'or à la délégation.
La Corée du Sud, le pays qui domine League of Legends depuis des années
Quel est le pays du football ? Plusieurs réponses semblent possibles et en sachant que ce n'est pas notre domaine de prédilection on se gardera d'être trop catégorique. Mais entre l'Angleterre, le Brésil, l'Espagne ou encore l'Argentine il y a match. Concernant League of Legends, c'est beaucoup plus simple et une seule réponse peut raisonnablement être donnée... La Corée du Sud fait l'unanimité. Pourtant, historiquement le jeu n'a été disponible que fin 2011 en Corée du Sud contre une sortie en 2009 dans le monde occidental. Côté compétition, les deux premiers vainqueurs des championnats du monde sont Européens (Fnatic en 2011) et Taiwanais (TPA en 2012). Mais malgré ce petit retard à l'allumage, la Corée du Sud a vite rattrapé son retard... Le pays a même rapidement dépassé ses concurrents pour s'affirmer comme le leader en la matière. Depuis 2013, 12 Championnats du monde ont été joués, les fameux "Worlds". Et sur ces 12 éditions, 9 ont été remportées par des équipes coréennes (T1, Samsung, DRX...). La ligue professionnelle de League of Legends coréenne, la LCK, impressionne. Par son niveau de jeu, mais aussi par sa production (créations de contenus, évènements) et sa structuration (plusieurs échelons avec une division 2 et des équipes académiques). Mais au-delà du monde professionnel, la Corée fait aussi la différence avec les autres via sa pratique amateure. League of Legends est le jeu le plus populaire du pays, et vous pouvez vous rendre dans n'importe quel cybercafé (PC Bang) pour vous en rendre compte. Les stars de LoL, ont des niveaux de popularité comparables avec les plus grands sportifs du pays et le phénomène esport n'est pas un phénomène de niche là-bas.
Splinter : un Français qui pourrait devenir le meilleur joueur de Corée du Sud et donc du monde
Maintenant qu'on a posé les bases, il est l'heure d'évoquer l'épopée de Splinter. Ce Français vie et respire League of Legends. Il possède de multiples casquettes : streameur, commentateur, ambassadeur, créateur de contenus... Toujours à la recherche de nouveaux défis, il a décidé de partir en Corée pour se frotter aux meilleurs joueurs du monde. League of Legends a beau être un jeu qui se joue en ligne, il existe différents serveurs pour garantir une connexion optimale où que vous soyez. En Europe, on distingue par exemple le serveur EUW (Europe de l'Ouest) du serveur EUNE (Europe de l'Est). En tant que Français, si on peut jouer avec des Berlinois ou des Madrilènes, vous ne croiserez pas dans vos parties des joueurs habitants à Los Angeles ou Shanghai. La Corée du Sud, ayant évidemment de très nombreux joueurs, possède son propre serveur national qui est extrêmement réputé pour son niveau de jeu et sa compétitivité. Il est d'ailleurs tellement réputé, que des Occidentaux viennent régulièrement faire un séjour en Corée pour se tester et progresser en bénéficiant de cet environnement si particulier. Ces "stages intensifs" concernant autant des équipes professionnelles que des créateurs de contenus en quête de challenge. Dernièrement, Team Vitality a effectué d'un camp d'entraînement de 2 semaines à Séoul, récompense de sa victoire à la Banque Postale Coupe de France 2024. Les 2 semaines ont été intenses, notamment en parties de jeux vidéo et a évidemment ravi les joueurs concernés.
De son côté, Splinter devait partir un mois, du 25 mars au 22 avril. S'il voulait se confronter à la crème de la crème du serveur coréen, il ne semblait pas avoir d'objectifs précis en tête... Mais le Français a commencé à gagner, beaucoup gagner. Alors que chaque serveur possède son propre classement, le "ladder" qui est publiquement disponible et mis à jour en temps réel, Splinter a vite gravi les différents échelons. Il n'est évidemment pas le premier à tenter l'aventure, mais c'est le Français qui est monté le plus haut jusqu'à présent ! Alors qu'il est toujours plus proche de la première place du classement, il a même décidé de prolonger son aventure. Cette dernière est bien documentée, entre streams et montages YouTube. Aux dernières nouvelles il se situait aux alentours du Rak 3. Prendre le Rank 1 serait évidemment énorme pour l'image. Mais sans aucune exagération, ce serait aussi le succès d'une vie pour Splinter. Obtenir ce statut, ferait de lui le meilleur joueur du serveur coréen et par extension le meilleur joueur du monde. Même si ce n'est que temporaire et pour quelques heures, c'est un exploit retentissant qui n'a jamais été fait par un Français auparavant. Rien que pour ça, on lui souhaite de réussir avec son Kennen.









