Après 8 ans de Nintendo Switch, Nintendo s'est dit qu'il était enfin temps de renouveler son imprimante à billets avec la Nintendo Switch 2, une console teasée depuis des mois et des mois. On a enfin pu avoir un contact prolongé avec la bestiole et on vous donne nos impressions, sans chichis, sur cette nouvelle génération de console pour l'un des plus gros constructeurs de notre média favori. Alors la Switch 2, ça dit quoi ?
La console portable la plus puissante du marché
Il suffit de mettre la Nintendo Switch 2 face à un Steam Deck OLED ou à tout autre "console" portable de ce type pour voir que la machine de Big N est assez largement au-dessus sur le plan du rendu. Normal, avec son écran grand format d'un peu plus de 20cm de largeur, capable de balancer du 120 images par seconde en 1080p (1440p en docké), c'est vraiment un plaisir de voir ce qu'arrive à afficher la machine en mode nomade. Il suffit de relancer l'un des deux Zelda 3D de la Switch ou de voir Metroid Prime 4 tourner pour se rendre compte du fossé générationnel entre les deux machines. Même la dalle LCD n'a pas franchement à rougir face au dernier pavé de Valve, merci au HDR qui vient donner plus de peps aux couleurs des jeux compatibles, même si les noirs restent forcément un peu plus profonds sur la version la plus récente du Steam Deck. Une puissance et des fonctionnalités qui viennent toutefois avec un prix, puisque la longévité d'une charge pleine de la batterie de la Nintendo Switch 2 est inférieure à celle de la première console. Sur un jeu bien gourmand qui vient exploiter toutes les petites friandises techniques offertes par la nouvelle puce de Nvidia comme Mario Kart World, n'imaginez pas atteindre les 3 heures de jeu avec le HDR activé.
Pour de plus longues sessions en mode nomade, il faudra sacrifier de la luminosité et du confort visuel pour espérer finir son trajet de métro sans tomber à plat. S'il s'agit d'un point déterminant pour vous, on ne saurait trop vous conseiller de patienter jusqu'aux prochaines révisions, disposant de batteries toujours plus performantes. Pour les autres, il sera toujours possible de poser la console sur son dock autorisant un upscale de 4K, réduisant le gap technologique avec la PS5 et les Xbox Series. Du solide, donc, qui une fois exploité à son plein potentiel devrait donner de très belles choses, inutile de préciser que l'on a vraiment hâte de voir un Mario ou un Zelda 3D débarquer dessus. Et honnêtement, on ne s'attendait pas à ça de la part de Nintendo : avec une nouvelle génération qui compte son architecture parmi ses plus gros arguments de vente, le constructeur revient chercher les joueurs plus exigeants sur la technique, tout en ouvrant davantage d'horizons aux éditeurs tiers, qui pourront y porter bien plus de jeux de leur catalogue.
Prise en main et confort de jeu
On sent que les ingénieurs de Nintendo ont eu fort à faire pour rendre une copie plus confortable tout en restant fidèle à l'esprit d'origine de la console. Comme nous le mentionnions lors de nos premières prises en main, la première chose qui frappe une fois la console entre les doigts, c'est cette impression d'être face à un objet bien plus robuste et mieux fini. Les bras sont naturellement plus écartés qu'avant, à cause de l'écran et des joy-cons plus grands, avec une prise en main plus confortable et assurée que par le passé, même si cela ne conviendra évidemment pas à tout le monde et que la console est un peu plus lourde. Les grandes mains risquent toujours de galérer avec la taille des boutons lors de sessions de jeu plus longues, mais avec une manette et la configuration tabletop (posée sur une table avec le pied rétractable de la console déplié), là aussi bien plus convaincante que sur la première génération grâce à un support solide, devrait convenir à tout le monde.
Pour être tout à fait transparent, les modes nomades de la première Switch ne nous ont jamais emballés, la faute à une expérience de jeu fonctionnelle mais pas franchement agréable sur le temps long. Tout le contraire de la cadette de la famille Switch, qui allie confort visuel et bonne prise en main pour une expérience globale de grande qualité. Par contre si l'on saluera le nouvel eshop, bien plus fluide et lisible qu'auparavant, Nintendo n'a pas jugé bon de donner un coup de jeune à son interface, mais pourquoi changer ce qui fonctionnait déjà très bien auparavant ? A noter que la navigation peut désormais s'effectuer grâce au nouveau mode souris des nouveaux Joy-Con, ce qui est tout à fait accessoire, mais qui permet de constater rapidement que la détection de la souris se fait instantanément et qu'elle marche sur à peu près n'importe quelle surface.
Nouveaux Joy-Con et accessoires
La machine est livrée avec son dock et le fameux lien pour rassembler les deux Joy-Con en une manette. Au sujet du dock, son dos peut être retiré pour brancher les différents câbles, mais il s'agit d'un panneau en plastique détachable pas franchement solide. Par contre, gros soulagement, un port ethernet est disponible de série et deux prises USB sont disponibles à l'extérieur du boitier sur le côté. Côté stockage, la console embarque 256go de base, mais le port de carte est toujours disponibles pour étendre sa capacité. Attention ! On passe à du micro-SD, ce qui signifie que votre carte mémoire Switch 1 n'est pas compatible, vous devrez donc en acheter une à part.
Joy-Con 2.0 - Prix de vente conseillé : 89,99€
Encore plus que l'écran de la console, ce sont les Joy-Con qui ont subi le plus de chamboulements avec cette nouvelle itération, pour le meilleur. Les sticks sont plus agréables au toucher et les languettes de couleur qui recouvrent leurs bords vont limiter les frottements et permettre de mieux doser l'intensité des directions imprimées. Leur taille est logiquement plus grande pour s'adapter à celle du nouvel écran et la connexion se fait désormais par des attaches magnétiques qui demandent de presser un bouton pour les séparer à nouveau de la machine. Pas de doute, ces attaches jouent pour beaucoup dans cette sensation d'objet plus robuste que nous mentionnions plus haut, toutefois les boutons pour les détacher demandent une bonne pression et il va falloir un léger temps d'adaptation avant que le geste ne devienne naturel.
Pour rester dans les innovations, le mode souris a peut-être l'air d'un gadget de loin, mais il s'agit finalement d'un ajout très pertinent et plutôt compétent : le Joy-Con, posé sur la tranche, fait glisser le curseur sur à peu près n'importe quelle surface, même si l'on admet ne pas l'avoir testé sur de la moquette. On a été très agréablement surpris par notre courte prise en main de Metroid Prime 4 dans ce mode, avec une maniabilité qui se change à la volée si vous souhaitez passer du mode souris au mode manette. Enfin, ces Joy-Con sont pourvus de moteurs de vibrations HD 2.0, avec un plus grand spectre d'intensités possibles et une répartition plus précise des secousses qui vient chatouiller les retours haptiques de la dernière DualSense. En bref, une excellente révision des Joy-Con, en espérant que les utilisations longue durée ne nous mettent pas face à un problème à la drift.
Pro Controller - Prix de vente conseillé : 89,99€
On prend les mêmes et on recommence, à deux ou trois ajouts près. Mais ce n'est pas grave, parce que si l'on fait fi de l'absence notable de gâchettes analogiques, le Pro Controller reste à ce jour l'un des meilleurs pad standards. Sans trop de surprise, cette version Switch 2 va un peu plus loin, avec une prise en main plus confortable, des sticks de bien meilleure qualité, et les vibrations améliorées. Il y a également la présence de gâchettes configurables au dos du pad, pour davantage d'options de maniabilité dans les jeux compatibles. Une bonne mise à jour, mais honnêtement si vous avez encore des Pro Controller Switch fonctionnels, l'achat de cette nouvelle version semble tout à fait secondaire.
Webcam - Prix de vente conseillé : 69,99€
L'Eye-Toy de retour en 2025 chez Nintendo ? On ne l'aurait jamais cru, mais c'est pourtant la meilleure façon de décrire cet immense générateur de malaise en société. Surtout lorsque l'on voit le périphérique à l’œuvre sur des titres comme Mario Party Jamboree ou Mario Kart World. Alors attention, on est sur une webcam USB-C basique à faible débit, vous pouvez oublier l'affichage de vos trognes en haute résolution à un taux de rafraichissement correct. Néanmoins pour la façon dont le périphérique est mis à contribution, le rendu est tout à fait correct. Ce qui l'est moins, ce sont les 59,99€ requis pour se l'offrir, mais fort heureusement il y a moyen contourner le problème en optant pour une caméra USB-C lambda. Pour savoir si votre matériel est compatible avec la Switch 2, un test de votre webcam est disponible dans les paramètres de la console.
Game Chat, la fausse bonne idée ?
Voilà une option sur laquelle nous ne pourrons pas beaucoup nous attarder et il faudra de toute façon voir ce que cela donnera sur le long terme et si les gens finiront par adhérer à cette proposition pas si singulière que ça. En gros, le Game Chat, c'est votre serveur Discord avec webcam allumée (ou pas) et le jeu auquel vous jouez en fond, pour partager votre session avec tous les autres participants. Un GC ne peut se lancer qu'avec vos amis Switch déjà enregistrés, afin d'éviter tout débordement, le but avoué étant d'émuler les soirées jeux vidéo en famille ou entre amis comme si vous étiez réunis dans une même pièce.
Si ce genre de fonctionnalité aurait fait fureur pendant le confinement, en 2025, la pertinence du Game Chat ne saute pas aux yeux, surtout pour une application imposant l'achat d'un accessoire supplémentaire, même si certaines caméras tiers sont vraisemblablement compatibles avec la Switch 2 et le chat vidéo 2.0 de Nintendo. Ces salons et leurs écrans intégrés à 30 images par seconde ne nous ont pas emballés pour le moment, mais il est fort probable qu'ils ne montrent leur plein potentiel qu'une fois la console installée dans "tous les foyers". Alors le Game Chat, fausse bonne idée de la part de Nintendo ? Il est encore beaucoup trop tôt pour le dire, la fonctionnalité est opérationnelle, mais son usage est encore loin d'être naturel. On en reparle dans 1 ou 2 ans.
Notre avis sur les jeux du lancement
Difficile de faire plus fédérateur qu'un nouveau Mario Kart pour lancer la Nintendo Switch 2, mais est-ce suffisant pour marquer durablement les esprits façon Zelda Breath of the Wild ? Pas sûr, même si comme nous le verrons, la première grosse cartouche de la machine a plus d'un tour dans son sac. Mais si l'on regarde au-delà de cette première exclusivité phare, les acheteurs day one devraient avoir de quoi bien nourrir la petite dernière, que ce soit grâce à la rétrocompatibilité quasi-complète de la génération précédente, ou par l'intermédiaire des versions Switch 2 de jeux déjà sortis. Si vous avez fait l'impasse sur le diptyque de Zelda open-world à cause de leur technique aux fraises, c'est le moment de sauter le pas, avec des versions Nintendo Switch 2 d'une propreté assez folle, avec résolution accrue et les sacro-saint 60fps (voire 120fps), pour un confort visuel aux petits oignons.
Attention, ces fameuses versions Switch 2 sont vendues 80€ si vous ne possédez pas déjà les jeux, avec une mise à niveau Switch 1 vers Switch 2 de 10€. Il faut aussi compter sur la présence de mises à jour gratuites pour une sélection restreinte de titres, avec du lourd dans le lot comme Pokémon Écarlate & Violet ou encore Zelda Link's Awakening et Zelda Echoes of Wisdom. Des patchs salvateurs, au moins pour ces 3 jeux, puisqu'ils tournent enfin à des résolutions et à des taux de rafraichissement acceptables. Côté éditeurs tiers, on vient squatter avec ses gloires récentes et passées, là aussi avec du beau monde au jour 1 avec du gros calibre comme Hogwarts Legacy, Cyberpunk 2077 ou encore le tout récent Split Fiction, ce qui vient consolider un line-up de lancement finalement très éclectique, mais chiche en véritables nouveautés.
Notre verdict sur la Nintendo Switch 2
Avec cette nouvelle Switch, Big N prend le pari osé d'aller chercher les joueurs plus technophiles, quitte à froisser le très grand public avec un ticket d'entrée salé, même si la technologie embarquée par la console le justifie tranquillement. De prime abord il est surprenant de voir Nintendo revenir avec une proposition technologique plus ambitieuse, mais n'était-ce pas ce qu'on leur demandait depuis des années ? Le constructeur a toujours été un peu à part, surtout à cause de ce niveau technique limité qui ne permettait pas aux éditeurs tiers de sortir leurs titres sur toutes les consoles.
Avec la Switch 2, ces frontières s'effacent (mais ne disparaissent pas complètement) et c'est une excellente nouvelle pour l'industrie dans son ensemble. Quant à l'objet en lui-même, il a toutes les caractéristiques d'une Nintendo Switch haut de gamme, non sans défauts, mais avec de nouvelles fonctionnalités bien senties, comme le mode souris des Joy-Con ou leurs attaches magnétiques qui montrent d'emblée que l'on est sur un produit bien mieux fini que sur la génération précédente. Maintenant, plus qu'une hâte, voir débarquer ce pour quoi on est tous là : les licences indétrônables du petit artisan, celles qui permettront à la Switch 2 de se distinguer de la concurrence.
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