L'annonce de l'Esports Nations Cup (ENC) a fait du bruit. Le projet est ambitieux et pour les joueurs comme les fans d'esport, l'intégration de la dimension nationale apporte un vrai plus qui était demandé depuis de nombreuses années. Comme on pouvait s'y attendre, le communiqué officiel est resté assez vague sur certains points, notamment sur les jeux qui seront présents dans cette compétition bianuelle.
Le lendemain de l'annonce, nous avons eu l'occasion d'interviewer Mike McCabe. Ce dernier a pu éclaircir quelques points, même s'il n'a évidemment pas pu répondre à tout. Compétitions féminines, liens avec les Esport Olympic Games, présence de Riot Games... on a fait comme on a pu pour le travailler au corps.
Retranscription de l'interview
Bonjour, pouvez-vous vous présenter, vous et votre position exacte ?
Bonjour, je suis Mike McCabe le Chief Operating Officier de l'EWCF.
Nous sommes le lendemain de la grosse annonce de l'ENC, qui n'a pas leak. C'était dur de garder le secret ?
C'est toujours compliqué de garder ce genre de projet secret, on avait une équipe réduite pour travailler dessus depuis quelques mois. Nous sommes maintenant très excités d'avoir pu le dire à tout le monde. Nous pensons que c'est une opportunité unique d'apporter des confrontations esports basées sur les pays à un niveau global, à un niveau qui n'a jamais été vu auparavant. Le défi est excitant et ça va continuer le temps qu'on continue à construire ce concept sur les 12 prochains mois.
Depuis combien de temps ce projet est en gestation... Quand vous avez lancé l'EWC pour la première fois, l'ENC était déjà en réflexion ?
Pour être transparent, ça a toujours fait partie du plan ! La raison pour laquelle on a commencé avec l'EWC, c'est que l'écosystème esport basé sur les clubs était déjà établi. C'était là, c'était solide, c'était opérationnel. Les éditeurs ont directement compris comment ça allait fonctionner. L'idée c'était de se baser sur le produit EWC pour faire ensuite émerger au fil des années l'ENC, le temps que l'industrie comme les fans soient prêts. Je pense que l'heure était venue, même s'il y a encore beaucoup de travail devant nous pour construire une infrastructure nationale dans tous les pays du monde.
Ça veut dire que tout n'est pas encore prêt pour la première édition annoncée en 2026...
Non, nous sommes actuellement encore en plein chantier. Comme avec tout ce qu'on fait, on aime bien travailler sous pression. Le design du tournoi, les processus de qualifications seront finalisés dans les mois à venir. Ça inclue aussi les jeux qui seront présents dans la première édition. Les informations seront partagées progressivement. Un point qui est important pour nous, c'est la transparence. On veut pouvoir co-créer avec les éditeurs, mais aussi partager avec la communauté pour vivre ce projet tous ensemble.
Dans le communiqué initial, 4 éditeurs ont été mentionnés (Electronic Arts, Krafton, Tencent and Ubisoft). C'est une liste définitive ou on peut s'attendre à en voir plus ?
Ce n'est vraiment que la première fournée pour cette première édition. Ce n'est pas LA liste, il y en aura d'autres pour cette édition d'inauguration. Plus tard dans l'année, on partagera la liste exacte, plus tard dans l'année.
Il y avait aussi un gros débat sur la présence ou non des jeux Riot Games, comme l'éditeur est relié à Tencent, mais n'a pas été clairement nommé... Peut-on avoir des précisions ?
Riot fait partie des éditeurs avec lesquels on parle et comme j'ai dit, la liste exacte des jeux et des éditeurs sera communiquée plus tard. Nous ne sommes pas encore prêts à le faire, mais je peux juste dire qu'on peut supposer avec sécurité que les plus gros jeux esport seront là. (Version originale : It's safe to assume that the biggest esport games in the worlds will be part of that list).
Si on compare, l'EWC avec l'ENC, quel évènement est le plus dur à mettre sur pied ?
Les deux produits ont leurs défis. L'EWC se fait sur une échelle énorme, 24 jeux différents et 25 tournois, tout ça sur 7 semaines. L'ENC devrait avoir moins de jeux et se dérouler sur une période légèrement plus courte. Nous ne visons pas les mêmes audiences, d'un côté on vise un public endémique à l'écosystème esport auquel on essaye d'élargir un peu le focus avec des jeux plus mainstream. De l'autre, l'ENC se base sur des fans nationaux qui se rapprochent des fans des JO ou des Coupes du Monde de foot. Cette audience est beaucoup plus large. Il y a donc des challenges dans les deux cas, mais aussi des opportunités. Avec l'ENC, on a je pense une chance de faire quelque chose qui n'a encore été jamais vu.
Mais comme vous avez déjà des accords avec les éditeurs pour l'EWC, ce n'est pas automatiquement réplicable sur l'ENC ?
Non, nous avons des deals individuels avec les éditeurs. Quand on a un accord sur l'EWC, il est individuel et les discussions sont séparées par rapport à l'ENC.
Et si on se rapproche des Jeux Olympiques, où il y a des compétitions masculines et féminines. On peut s'attendre à la même chose pour l'ENC ?
C'est quelque chose qui nous intéresse. Pour l'EWC on a eu une compétition féminine, sur MLBB. Mais on aimerait en avoir beaucoup plus. Nous travaillons avec les éditeurs pour construire cet écosystème. C'est impossible pour nous d'organiser des compétitions si l'écosystème en question n'existe pas au préalable. Et comme a pu le mentionner le Prince Faisal ce matin, l'Arabie Saoudite est un leader sur la question. La part de femmes qui participent à des compétitions est beaucoup plus élevées que dans les autres pays du monde. On parle de 20 % contre 5 %. On aimerait faire plus, on va soutenir les éditeurs et on espère organiser plus de tournois féminins à l'avenir.
Pour continuer sur le sujet JO, il y aura en 2027 les Olympic Esports Games en Arabie saoudite... Le rapport avec l'ENC est un peu flou. Ce sont des évènements concurrents, où vous allez vous entraider ?
Ce sont des évènements complémentaires. Les Olympic Esports Games se déroulent tous les 2 ans, l'ENC aussi. Il y a donc une alternance avec une année de battement et je pense que l'écosystème de compétitions par nation a besoin d'un évènement par an. Si je pense à l'équipe d'Angleterre de foot, elle joue bien 15 matchs par an, ce qui permet de construire une vraie équipe, avec des matchs et des entraînements. Pour moi, c'est donc nécessaire d'avoir plus d'un évènement biannuel. C'est pour ça que je vois ces deux évènements comme complémentaires et ça bénéficie à tous les compétiteurs.
Peut-on s'attendre a de gros cash-prize à l'ENC, comme c'est le cas à l'EWC ?
Nous sommes encore en train de travailler sur ce sujet et je ne peux rien partager encore. Mais il y aura des récompenses, je pense que ça fait partie intégrante de l'esport. Je veux aussi que ces récompenses soient significatives, pour attirer les meilleurs joueurs du monde.
Et la durée, vous avez mentionné une durée plus courte que l'EWC mais vous avez une fourchette en tête ?
Ça va dépendre du nombre de jeux, il faudra revenir plus tard pour avoir une réponse précise. Mais je pense qu'on sera autour des 4 semaines. Vous le saurez dans quelques mois.
Et pour la localisation, on a annoncé une rotation un peu partout... La destination pour l'année 2028 est déjà verrouillée ?
Non, on vient à peine d'annonce la création du produit hier ! (il sourit) Les discussions sont en court mais c'est vraiment important pour nous de créer un évènement qui voyage à travers le monde. Avant de penser à 2028, on devait déjà gérer l'annonces
Un dernier mot pour inviter les sceptiques ou ceux qui n'ont pas suivi l'annonce ?
On a beaucoup investi pendant ces 7 semaines d'EWC pour accueillir les gens sur place. On voulait qu'ils voient l'hospitalité du pays, et la passion du jeu en Arabie Saoudite. J'espère qu'on pourra faire la même chose avec l'ENC. Venez vivre l'expérience, faites vous votre propre avis et on espère vous voir l'année prochaine, pour l'EWC et l'ENC.






