Date de sortie : 19 septembre 2012
Réalisateur : Jake schreier
Genre : Comédie, drame, science-fiction
Acteurs : Frank Langella, Susan Sarandon, James Marsden
Auréolé d'une solide réputation due aux excellents accueils que le film a reçus dans divers festivals autour du globe, Robot and Frank, le premier long métrage de Jake Schreier débarque enfin sur les écrans français pour nous permettre de nous faire un avis.
Ce bouche à oreille tonitruant et le casting 3 étoiles, et impressionnant pour un premier film, font que l'on attendait le film avec une impatience à peine contenue.
Levons le voile sans plus attendre : c'est décevant !
Mais, la déception passée, que reste-t-il de ce Robot and Frank ? Et bien il en reste un bon film et la confirmation que Frank Langella et Susan Sarandon sont deux immenses acteurs !
Le film raconte l'histoire de Frank, un retraité qui commence à perdre la mémoire. Son fils, fatigué de faire 5 heures de voiture toutes les semaines pour aller s'occuper de lui, va lui offrir un robot domestique pour l'aider dans sa vie de tous les jours. À cette chronique familiale teintée de science-fiction il faut ajouter le fait que Frank est un ex-"casseur" qui a même fait de la prison plusieurs fois pour ces méfaits.
Le film brasse donc plusieurs genres à la fois et c'est bien là une de ses limites, aucun des sujets n'ayant assez de place pour prendre de l'ampleur tout au long des trop courtes 89 minutes du métrage. L'idée de base est très intéressante, mais le jeune réalisateur n'a pas l'expérience et la maîtrise nécessaires pour trouver l'équilibre si délicat entre les différentes facettes de son film.
Le second défaut de Robot and Frank, ce sont ses seconds rôles. Certains acteurs sont totalement sous-exploités, c'est le cas pour Liv Tyler dont le rôle est au mieux inintéressant, et surtout de l'excellent Jeremy Sisto qui est ici réduit à un rôle qui frise la figuration...
À la lecture du paragraphe ci-dessus, on pourrait penser que Robot and Frank est un mauvais film : il n'en est rien ! Et ce grâce à deux acteurs et une fin bouleversante.
Frank Lingella retrouve ici un rôle à sa mesure, trois ans après l'extraordinaire The Box dans lequel il crevait l'écran à chacune de ses apparitions.
Il est touchant lorsqu'il s'agit de jouer ce petit vieillard chétif qui commence à être frappé par le gâtisme, et bim, dans le plan suivant il a un charisme de folie et on est suspendu à ses lèvres quand il parle de son domaine de prédilection : le cambriolage ! L'acteur porte vraiment le film sur ses épaules, il est présent dans tous les plans et sa relation avec le robot est désarmante de naturelle.
Une petite nomination aux Oscars ne serait pas de trop (et pour le robot aussi !).... Et puis il y a Susan Sarandon. On ne la présente plus, mais alors, quelle actrice ! Elle peut tout jouer : de l'affolante Janet, responsable des premiers émois adolescents de toute une génération dans le cultissime The Rocky Horror Picture Show, jusqu'à l'inoubliable Louise dans le non moins culte Thelma et Louise, en passant par Jennifer donc, son personnage dans Robot and Frank.
Un rôle simple de bibliothécaire un peu désuète dans ce monde qui change, mais pour laquelle il est impossible de ne pas s'éprendre de tendresse et même d'en tomber amoureux. Sa relation avec Frank est le cœur du film, son moteur, ce qui fait que, malgré tous ses défauts, Robot and Frank reste un film immensément attachant.
Enfin il y a cette fin, dont je ne vous dévoilerai rien, mais qui vous déchire le cœur et vous fait vous poser quelques questions existentielles sur le temps qui passe, et sur la difficulté de rester digne en vieillissant. C'est grand.
Robot and Frank est donc un film bancal et qui ne tient pas toutes ses promesses. Jake Schreier n'est pas assez expérimenté pour livrer un film plein, mais il est sans conteste un réalisateur dont on suivra la carrière avec attention. Mais c'est un film attachant et touchant, qui mérite d'être vu, ne serait-ce que pour les performances de Frank Lingella et Susan Sarandon, deux très grands acteurs qui forment un duo parfait.
