Ce qui est à la fois dérangeant et fascinant avec la science-fiction, c'est que souvent elle cerne les dangers et les enjeux du progrès technologique, pour l'humanité toute entière. La plupart des grands auteurs de sci-fi ont d'ailleurs prédit certains éléments qui allaient constituer l'avenir, et cela des décennies à l'avance. Isaac Asimov par exemple, considéré par beaucoup comme le "père de la science-fiction moderne", avait délivré en octobre 1980 une interview qui nous semblera aujourd'hui très troublante, et pour cause : il y avait littéralement entrevu la naissance de la plateforme YouTube.
L'auteur qui avait prédit l'avenir
Interviewé par David Letterman à l'aube des années 80, Isaac Asimov est interrogé sur sa propre vision de l'avenir. Le journaliste lui demande ce qu'il pense du progrès, et comment il envisage le futur des communications, et de la consommation de l'image. Et là, sur ce point précis, Asimov donne une réponse visionnaire, dont chaque aspect se concrétisera pour de bon, 25 ans plus tard.
Il faut bien se rendre compte qu'au moment où cette interview est accordée, aucun foyer n'est équipé d'un ordinateur (le PC n'est inventé qu'un an plus tard). Or, Asimov entrevoit alors déjà des plateformes où chacun pourrait regarder ce qui lui plait. C'est ni plus ni moins le ressort essentiel et le point de départ de YouTube, Twitch ou Netflix.
Futurs dystopiques
Que les romanciers de science-fiction parviennent à entrevoir l'avenir, ce n'est pas forcément rassurant ! L'invention de YouTube ou des plateformes de streaming n'a rien d'inquiétant, mais il vaut mieux espérer que toutes les prédictions de sci-fi ne se concrétisent pas. Pour rappel, Asimov est l'inspirateur direct d'I-Robot (entre autres), qui nous montre une vision effrayante de l'avenir robotisé, porté par l'essor de l'IA.
Aujourd'hui, c'est sans doute la série Black Mirror qui délivre la vision la plus anxiogène du futur. Notamment parce qu'elle nous fait sentir que nous ne sommes plus très loin des futurs les plus dystopiques... et que ceux-ci sont de moins en moins "fictifs".
