Heroes & Generals est un FPS free to play qui nous embarque au coeur de la seconde guerre mondiale. Le jeu arbore un côté stratégique avec des unités que l'on envoie au front à l'image d'un jeu de plateau. Un titre explosif ?
Éditeur : Square-Enix
Développeur : Reto Moto
Plateformes : PC
Genre : FPS
Date de sortie : actuellement en Bêta - 2013
Le FPS se multiplie, se dédouble et foisonne sur le net. Au point où les joueurs ne savent plus lequel choisir tellement leur nombre est important. Certains d’entre eux restent payants tandis que d’autres changent de modèle économique et adoptent le free to play. À une époque, la première et seconde guerre mondiales étaient les stars incontestées, mais désormais, c’est les guerres modernes et la technologie qui séduisent à nouveau les joueurs.
Reto Moto, un studio composé de nombreux développeurs du feu IO Interactive a opté pour l’ancienne méthode. Leur but est de proposer un jeu de guerre à la première personne avec comme champs de bataille, les sentiers défoncés de la seconde guerre mondiale. Doit-on s’attendre à un énième jeu sans intérêt ou alors les équipes du studio danois ont-elles réussi à trouver la recette miracle ?
La classe recon à l'oeuvre
Avant même de se lancer dans le vif du sujet, il est important de parler des graphismes. Pourquoi me direz-vous ? Simplement parce que les gens ont tendance à porter un intérêt trop important à l’esthétique et à trouver des liens étroits entre graphismes et free to play. L’histoire du jeu vidéo nous aura pourtant appris que de beaux graphismes ne faisaient pas forcément un bon jeu. Paradoxalement, cela y contribue néanmoins.
Première impression une fois le théâtre des hostilités franchi : c’est très moyen graphiquement. Cela s’accorde également pour la motion capture, loin d’être exemplaire. On prend le temps de regarder autour de soi, un tank fait son apparition à nos côtés, une jeep s’élance rapidement, et les soldats partent au front. Comment dire… La réalisation parait déséquilibrée, mais on se délecte tout de même de cela. Les véhicules sont bien modélisés, les paysages sont corrects dans l’ensemble. Premier constat : Reto Moto n’a pas misé sur les graphismes. En même temps, le titre étant un free to play, on ne pouvait s’attendre à une réalisation au niveau du moteur Frostbite 2.
Les cartes sont vastes : les développeurs annoncent une superficie de 2km ², l’idée n’est pas de créer une zone trop étendue afin que les joueurs ne passent pas un temps fou à atteindre des points éloignés.
Pratique pour se déplacer en nombre mais gaffe aux coups de roquettes fatals
Avant de vous parler du gameplay, concentrons-nous sur les menus de créations de classe et du modèle free to play. Forcément, tout n’est pas servi sur un plateau et il va falloir gagner des batailles pour engranger argent et expérience. Heroes and Generals calque son modèle sur de nombreux autres jeux. Le free to play se concentre sur l’achat de gold. Les golds sont échangeables contre de la monnaie virtuelle que l’on peut gagner en jouant normalement au jeu.
Le premier slot pour créer une classe est offert. Si l’on veut s’en offrir un second, il faut dépenser de l’argent virtuel. Idem pour les armes et accessoires : chacun d’entre eux est vendu à un certain prix. Certains sont modifiables afin d’augmenter les caractéristiques, de fait, on peut changer le viseur, le barillet, la crosse etc… Il y a donc deux écoles. Les joueurs impatients qui veulent tout se payer et immédiatement et les non pressés qui vont jouer au jeu progressivement. Les premiers sortiront la carte bleue tandis que les seconds profiteront du soft sans lâcher le moindre kopeck.
Les soldats allemands
Le jeu dispose de deux factions différentes qui se livrent un combat sans merci : l’Allemagne contre les Etats-Unis. Il y a 7 classes différentes qui composent les rangs, on peut retrouver :
L’infanterie
- Rifleman : Le soldat de base possédant des caractéristiques équilibrées
- Machinegunner : Le lourdaud de service qui manie les grosses mitrailleuses
- Anti-Tank : La classe efficace contre les blindés grâce à des lances roquettes
- Recon : Le sniper qui permet également de sonder le terrain et livrer les positions des ennemis
Airborne
- Paratrooper : Envoyés sur le terrain ils deviennent des rifflemen, peuvent être parachutés à un certain endroit.
- Tankcrew : Les conducteurs de chars
Fighter Pilot
- Fighter Pilot : Pilotes de chasse qui disposent d’une bombe et d’une mitrailleuse pour pilloner les postitions ennemies.
Les soldats américains
À noter que chaque faction possède ses propres armes aux caractéristiques uniques. Même chose pour les véhicules ou avions de combat.
Heroes and Generals comporte un système de rubans, une récompense pour les soldats ayant accompli une certaine prouesse lors d’une bataille. On peut en gagner en conduisant sur un véhicule sur une distance prédéfinie, en détruisant des tanks ennemis ou en réalisant des headshot.
Un système de niveaux est aussi présent avec de l’expérience et des grades. Le niveau maximum est le level 17 (Colonel pour les USA ou Oberst pour les Allemands).
La pelle, très utile dans certaines situations
Lors de notre session nous avons essayé le mode domination où de nombreux points attendent votre équipe pour être capturés. Il y a un certain ordre à suivre et donc certains points sont verrouillés afin de ne pas déstabiliser le spawn. Evidemment, plus vous êtes nombreux sur une zone et plus vous la capturez rapidement. Là où le jeu table sur l’originalité, c’est dans son mode « Assaut Team » qui permet de dépêcher des unités spécifiques sur le front.
En effet, il existe également une campagne. Un moyen alternatif d’observer les batailles sur une carte de l’Europe. D’un côté on a toutes les villes capturées par l’ennemie et de l’autres, toutes les positions sécurisée par votre faction. Sur cette carte, on peut également voir les unités contrôlées par d’autres joueurs et qui se déplacent vers le front.
On crée d’abord une unité dans le menu « Assaut Team », libre à vous de définir une classe, sachant que ce groupe pourra également profiter d’améliorations. Une fois la chose faite, notre nouvelle unité fraichement mise en place apparait à Berlin pour les Allemands ou Londres pour les Etats-Unis. À la manière d’un jeu de plateau, on lui donne une consigne pour la déplacer. Forcément on devra déterminer quelle ville nécessite le plus de renforts en fonction de l’avancée ennemie.
Les combats aériens
Par exemple, si la ville de Paris est contestée, on clique dessus afin d’accéder aux informations. Le nombre d’unité présente correspond au nombre de tickets restants. Plus on y envoie de renforts et plus la survie est accrue. Idem pour les blindés ou l’aviation. Il faut qu’un ou plusieurs joueurs aient créé une « Assaut Team » composée de Tankcrew ou Fighter Pilot pour les avoir à disposition sur le champ de bataille.
Ensuite tout se déroule en temps réel directement sur le terrain (si toutefois il reste un slot de libre pour entrer dans la partie), pour informations les batailles sont limitées à 16 vs 16. Ce côté stratégique est intéressant mais dépend beaucoup du nombre de personnes qui joueront au jeu. Vu le grand nombre de ville à conquérir, il faudra d’une part que le concept soit rapidement assimilé pour ne pas que les néophytes soient vite déroutés par la complexité de la chose et de l’autre que les joueurs qualifiés soient nombreux afin d’envoyer continuellement des renforts. Pour en revenir aux joueurs qui pourraient être rebutés par la chose, il existe un moyen simple de passer outre ce mode « Assaut Team » et « Campaign » c’est la touche Matchmaking, qui vous envoie sur la première partie disponible, sans prendre en compte le côté stratégique.
Cependant, si tous les joueurs font cela, les batailles seront pauvres en unités ou pire la diversité en terme de classes sera moindre.
Incursion et team play
Question gameplay et fun, c’était plutôt convainquant. Pour se déplacer rapidement vers la zone de combat on peut emprunter un vélo. Arrivé près d’un soldat allié, on balance un petit coup de sonnette pour l’inviter à monter à vos côtés. S’en suit une petite escapade à la « Grand vadrouille » au milieu du conflit. D’autres moyens alternatifs existent : la jeep armée d’une mitraillette ou plus radical, le tank sur lequel 6 à 7 personnes peuvent s’asseoir. Attention danger ! Car si un obus venait à percuter le blindé, c’est tous les soldats qui meurent. Au niveau du réalisme des armes, cela semblait déséquilibré sur certains points. Sur certaines armes, notamment les mitrailleuses, il faut vider son chargeur pour neutraliser l’ennemi. On opte donc rapidement pour le tir à la tête.
Idem pour les coups par coup, il faut parfois trois tirs pour tuer l’adversaire. En revanche, et cela même de loin, les coups portés à la tête étaient comptabilisés. Bon point à ce niveau-là, il n’y a rien de plus frustrant que de viser la tête sans voir le moindre résultat.
Heroes and Generals s'adresse principalement aux amateurs de la seconde guerre mondiale. La réalisation n'est pas exemplaire mais le mode stratégie et le nombre de classes promet de belles batailles. Si les concepteurs n'ont pas tout misé sur l'esthétique, ils devront sans cesse veiller à répondre aux exigences de la communauté et contrebalancer les défauts d'équilibrage entre les factions. À voir aussi si les joueurs répondront présents car le fameux mode campagne implique la présence en grand nombre de soldats afin d'amener en permanence des renforts sur le front. Le shooter devra néanmoins faire face à une rude concurrence, les free to play du même genre abondent, est-ce que le jeu de Reto Moto pourra maintenir la cadence ?
