Test de Broken Age
Mise à jour du 4 mai 2015 : Test mis à jour avec notre avis sur le second acte du jeu.
Broken Age, anciennement appelé Double-Fine Adventure, est tout simplement le jeu qui aura lancé la mode du financement participatif sur Kickstarter. Il faut dire que lorsque le créateur de Monkey Island et Grim Fandango a demandé de l'argent pour créer le projet point'n click dont il avait toujours rêvé, cela en a motivé plus d'un à mettre la main à la poche. Voyons donc ce que donne le premier acte de ce titre qui sera disponible le 28 janvier sur PC puis dans le courant de l'année, sur iOS et Androïd.
Broken Age Gameplay
Genre : Aventure / Point'n'click
Développeur : Double-Fine Studios
Supports : PC, iOS, Android, PS4
Prix : 22,99€
PEGI : tout public
Acte manqué
Plus d'un an après un premier acte magistral, Double Fine livre enfin la conclusion de son titre avec un second épisode attendu fébrilement par tous les amateurs de point and click désireux de continuer à suivre les destins de Shay et Veila. Tous se souviennent de la magnifique pirouette avec laquelle se terminait la première partie du jeu, nous étions donc en droit d'attendre de Tim Schaffer et de son équipe un final tonitruant. Malheureusement, nous en sommes très loin, et ce second acte vient tout simplement ruiné tous les efforts mis dans le premier : le scénario s'essouffle très vite et déçoit, les énigmes tordues et incohérentes s'enchaînent, tandis que l'intégralité des décors de la première partie constituent la grande majorité des scènes de la seconde. Avec un projet Kickstarter tonitruant rapportant plusieurs millions de dollars, une équipe de gens talentueux aux CV prestigieux... Comment Broken Age Acte 2 peut-il constituer un tel fiasco. C'est à se demander si tout l'argent du financement participatif n'est pas parti dans les acteurs de doublage. Un immense gâchis, tout simplement.
Conte de faits
Vella et Shay sont deux jeunes adultes vivant dans des univers que tout oppose, et qui sont pourtant étrangement liés. Toutefois, nos deux personnages ont un point commun : leur envie de bousculer l'ordre établi et d'avancer dans la vie malgré les épreuves que le destin met en travers de leur route. Chacune des deux histoires de Broken Age se vit indépendamment l'une de l'autre et il sera possible de passer de Vella à Shay (ou inversement) à n'importe quel moment de votre partie.
Histoire de Shay
Shay ne connait que son vaisseau intergalactique et depuis sa plus tendre enfance, les jours se suivent et se ressemblent. Réveillé par une intelligence artificielle prétendant être sa mère, il prend son petit-déjeuner et file aux commandes de son appareil pour régler divers problèmes factices dans des recoins imaginaires de la galaxie. C'est un peu la fête en permanence sur ce vaisseau, mais le pauvre garçon n'en a cure et décide un jour de saborder volontairement une de ses missions de sauvetage.
Suite à cela, il fait la rencontre d'un mystérieux loup parlant du nom de Marek, qui lui propose de vivre enfin de grandes aventures. La nuit suivante, Shay réussit à échapper à la vigilance de son père (l'IA de nuit) et rejoint Marek dans une partie du vaisseau qu'il n'avait encore jamais vue. Devant lui s'étend alors un océan d'opportunités et d'aventures palpitantes ! Du moins, c'est ce qu'il croit...
Histoire de Vella
Vella, elle, est une jeune habitante de Sucreval qui a été choisie pour participer à une grande fête organisée dans tous les villages alentours. En effet, lors du bal des prétendantes, un grand honneur est offert aux participantes : elles pourront, si elles le souhaitent, être dévorées par le grand Mog Chotra, une immense et affreuse créature qui mange tous ceux qui oseraient lui chercher des noises. Refusant ce funeste destin, Vella va s'enfuir in extremis au cours de la cérémonie en se jurant d'assassiner Mog Chotra.
Dans les nuages, dans un village côtier, ou encore en forêt, la belle va croiser tout un tas de personnages, aussi atypiques qu'attachants, qui lui prêteront main-forte, en échange de menus services bien sûr.
Magistrale est le terme qui définit le mieux la narration de la première moitié du titre de Double Fine. Le récit de Vella est totalement dépaysant et chaleureux, tandis que celui de Shay, bien plus claustro', confinera le joueur à un lieu unique et froid.
Évoluant donc de deux manières bien distinctes, nos héros et le joueur iront de surprise en surprise pour terminer sur une fin d'acte donnant des frissons dans le dos. Un gros coup de massue sur le crâne, pour ce qui est peut-être l'un des contes de fées interactifs les plus marquants de ces dix dernières années.
Pointer / cliquer
Le gameplay de Broken Age se veut très classique pour un jeu d'aventure point'n'click, voire même simpliste pour les amateurs du genre. Le joueur évolue sur des plans fixes où sont dissimulés des objets servant à la résolution d'énigmes plus ou moins ardues, bloquant la progression. Il sera bien sûr possible de combiner certains objets et (jeu estampillé Tim Schaffer oblige), il faudra parfois vous tordre les neurones et vous mettre à penser de manière légèrement loufoque.
Le meilleur exemple reste peut-être cet arbre trop loquace à qui il faudra faire vomir de la sève en lui montrant un de ses congénères transformé en tabouret. Un autre poncif du jeu d'aventure, les dialogues à choix multiples, est bien entendu présent et grâce à l'écriture très fine et légère du jeu, les discussions s'étirant un peu en longueur passeront en un clin d'oeil.
Il est tout de même dommage de voir que les développeurs de Double Fine ont légèrement mis de côté la difficulté des énigmes au profit d'une narration omniprésente, mais de qualité cela dit. Un défaut qui n'en sera toutefois pas un pour les néophytes qui verront en ce premier acte, une parfaite entrée en matière dans le genre si particulier du point'n'click. Et puis, il n'est pas dit que vous ne butiez pas sur quelques énigmes de fin de partie.
Peinture de maître
Alors là attention m'sieurs dames, c'est du lourd ! Votre serviteur avoue sans mal avoir été complètement happé par la direction artistique de Broken Age. Crayonnée, fourmillant de détails, enchanteresse et vivante : elle donne envie de faire un gros câlin aux artistes qui ont pondu cette merveille pour les remercier. À chaque tableau ou personnage, les petites animations rendent les décors crédibles et agréables à parcourir... Il faut juste ne pas les regarder de trop près.
À certains moments, la caméra zoomera sur les éléments du décor, et là les défauts sautent à la figure, rendant flous les plans fixes. Mais ce n'est qu'un détail : l'ambiance de Broken Age est incroyable et ce ne sont pas les compositions de l'illustre Peter Mc Connell (Grim Fandango, Sam & Max, entre autres), et le casting de doubleurs prestigieux (Jack Black, Elijah Wood) qui viendront contredire cela. En ce début d'année, cette petite baffe dans nos tronches nous réveille, et cela nous fait du bien.
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Les plus et les moins |
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Direction artistique de tout premier ordre |  |
Le second acte | ||
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Doublage de grande classe | |
Gros recyclage d'environnements dans la seconde partie | ||
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La fin du premier acte | |
Les énigmes du second acte, pas toujours cohérentes | ||
