Parasites, méchas, batailles de masse et valkyries - Square Enix - 02/03/2016

Parasite Eve

Mélanger survival-horror et J-RPG, tel est le mélange improbable proposé par Squaresoft avec Parasite Eve, du moins pour les deux premiers épisodes de la trilogie. Vous contrôlez donc la charmante Aya Brea, une jeune policière prête à en découdre avec les forces du mal à grands renforts de bastos élémentaires et de pouvoirs psychiques destructeurs.

Se rapprochant énormément des Resident Evil par leur progression sur des plans fixes, Parasite Eve 1 et 2 sont des jeux à part dans la ludothèque de Square : ils restent néanmoins deux excellents titres à découvrir d'urgence si vous ne vous y êtes pas encore essayé, notamment grâce à son système de combat innovant rappelant un peu celui de Vagrant Story. The 3rd Birthday, quant à lui, est un TPS bien plus fade, réussissant tout de même à susciter un minimum d'intérêt grâce à un gimmick sympathique : Aya est capable de prendre possession des êtres vivants qui l'entourent.

Saga Xeno

Attention, la saga Xeno, c'est du très lourd m'sieurs-dames, notamment grâce au tout premier opus Xenogears et à son scénario dantesque finalement assez proche du mythe de la japanimation, Neon Genesis Evangelion En effet, l'intrigue de ce jeu culte de la PS   (jamais sorti en Europe, un de plus) n'hésitait pas à mêler méchas et religion, le tout baigné dans un univers Steampunk certes classique mais qui remplissait largement son contrat. Porté par les sublimes compositions de Yasunori Mitsuda, Xenogears est une bombe du J-RPG, qui a mal vieilli techniquement parlant certes, mais qui vous emportera sans nul doute grâce à ses différents gameplays et ses multiples rebondissements. Pour Xenosaga, c'est un peu particulier : trilogie sortie sur Playstation 2 (et dont un seul des épisodes est paru en Europe), XS prend le parti d'être ultra-scénarisé, avec de très longues cinématiques remplies de dialogues, décourageant ainsi les moins tenaces.

Clairement, même si le gameplay de ces jeux n'est pas mauvais avec du tour par tour plutôt bien mené, nous sommes ici en présence de jeux de niche, purs et durs. Mais encore une fois, le boulot abattu par Tetsuya Takahashi sur le script de la série est tellement dantesque que Xenosaga demeure une série indispensable de l'ère 128-bits, même si elle n'est pas à mettre entre toutes les mains. La suite de la saga Xeno se fera par contre sans Square, puisque Takahashi quitta l'entreprise, pour créer son propre studio de développement baptisé Monolith. Aujourd'hui sous la houlette de Nintendo, il est l'un des derniers bastions du jeu de rôle japonais de la grande époque, avec des monuments tels que Baten Kaitos et Xenoblade Chronicles.

Drakengard

Développé par le mésestimé studio Cavia, Drakengard est une série de jeux de niche très particulière : concrètement, son gameplay se rapproche beaucoup d'un Dynasty Warriors, avec ses affrontements de masse et sa répétitivité. La petite originalité qui fait toute la différence, ce sont les phases à dos de dragon façon rail-shooter rappelant cette fois les Panzer Dragoon de la Saturn. Mais même si son gameplay multi-référentiel a quelques atouts dans sa manche, c'est surtout au niveau du scénario et des sujets traités que Drakengard sort du lot : irrémédiablement mature et très sombre, le studio Cavia nous parle d'inceste, de sexe, de folie pure et dure... Autant dire que GTA et ses quelques mafieux exécutés, c'était de la gnognotte à côté.

Le second opus disposait lui aussi d'une très bonne ambiance, mais bien plus grand public et s'éloignant un peu trop du premier épisode. En contrepartie, son gameplay est bien plus accessible et dynamique, même si le côté répétitif des affrontements est toujours bel et bien présent. Enfin, Drakengard 3, sorti chez nous il n'y a pas si longtemps sur une PS3 en fin de vie, est un beat them all de masse sans grande saveur qui aura néanmoins su combler les attentes des fans hardcore de la série. Il est à noter que l'Action-RPG Nier entretient un lien très spécial avec Drakengard.

Valkyrie Profile

Licence Enix à la base, Valkyrie Profile dispose d'un univers très original basé sur les légendes scandinaves. Dans le premier épisode, vous contrôlez Lenneth, une valkyrie descendue sur Terre pour recruter de valeureux héros en vue de la bataille du Ragnarok, décidant du sort de l'univers. Pour mener sa mission à bien, Lenneth disposera d'un laps de temps limité, si bien que chaque entrée dans un village ou un donjon vous coûtera de précieuses périodes, vous éloignant alors un peu plus de la vraie fin du jeu. Contrainte supplémentaire, il vous faudra entraîner chacune de vos recrues avant de les envoyer au Valhalla, histoire de s'assurer qu'elles ne craquent pas leur slip en plein milieu de la bataille.

Valkyrie Profile fait lui aussi partie de ces jeux intemporels et indispensables à la culture vidéoludique de n'importe quel joueur. Le second épisode, Silmeria (PS2), est plus dispensable, ce qui ne l'empêche pas d'être très bon lui aussi : système de combat plus profond que son ancêtre, graphismes enchanteurs et bande-son de grande qualité sont les principaux atouts de ce jeu. Enfin, la série fait un petit détour du côté du tactical-RPG avec Covenant of the Plume sur DS, ce dernier vous mettant carrément dans la peau d'un héros souhaitant la mort de la Valkyrie.