Test de Lawbreakers
Le papa de Gears of War entend secouer le sous-genre du hero-shooter avec Lawbreakers. Notre verdict sur ce FPS viscéral disponible depuis le 7 août sur PC et PS4 au prix de 29,99€.
Jetlag
Overwatch, Quake Champions, Paladins... Les hero-shooters ont le vent en poupe et Cliff Bleszinski comptait bien donner un grand coup de pied dans la fourmilière en remettant le skill pur au premier plan avec Lawbreakers. Du moins ça, c'était sur le papier, car dans les faits et une fois arrivé sur l'écran de sélection de personnages du premier titre de Boss Key Studios, on se demande pourquoi toutes les classes semblent camper des rôles que l'on a déjà vu ailleurs. Tout y passe : le soigneur qui flotte constamment en l'air, la grosse brute à la mobilité limitée, le soldat lambda équipé de son fusil d'assaut, ou encore le ninja à l'agilité accrue. Fort heureusement, ces cases dans lesquelles sont rangés les différents héros du jeu s'effacent une fois la partie lancée. Dans des arènes mêlant couloirs étroits et grands espaces dépourvus de gravité, Lawbreakers propose des échauffourées à 5 contre 5, et à un rythme endiablé s'il vous plait. Sur ce point, la promesse initiale est d'ailleurs tenue puisque le rythme des matchs est excellent et la courbe de progression beaucoup plus rapide qu'escomptée. Chaque rôle dispose d'une arme principale et de trois compétences : une assignée à la touche shift gauche correspondant le plus souvent aux déplacements du personnage (téléportation, dash...), un projectile sur E et le fameux «ulti» sur A. Tout ceci est bien entendu soumis à un système de cooldown et il faudra donc gérer avec parcimonie l'utilisation de votre skill de mouvement afin de traverser les cartes à vitesse grand V ou tout simplement pour faire tourner en bourrique vos adversaires.
Enfin, qui dit rôle dit également arme imposée et là dessus LB assure l'essentiel, avec un arsenal allant des dagues de ninja au bon vieux lance-roquettes des familles... On connait tous la chanson. Parmi les 9 classes disponibles, nous avons jeté notre dévolu sur les assassins : très rapides et possédant un grappin qui permet d'aborder les phases en Zéro-G avec aisance, elles offrent également une jolie versatilité sur le champ de bataille, avec la possibilité de passer du combo dagues / grappin à un fusil d'assaut assurant les affrontements à mi-distance. Mais maîtriser une seule classe dans Lawbreakers est loin d'être suffisant et il est vivement conseillé de se choisir 2 ou 3 rôles de prédilection afin d'être paré à toute éventualité. A cet égard, il est tout à fait possible de changer de héros à la volée entre chaque respawn comme chez ses cousins, encore et toujours pour offrir plus de flexibilité et de renversements stratégiques, même si certaines classes semblent d'ores et déjà taillées pour certains modes de jeu et/ou cartes.
Zero G-Man
Le contenu de Lawbreakers va droit au but : du matchmaking, quelques onglets pour la personnalisation des héros et les statistiques, emballé c'est pesé. Ce n'est pas forcément un souci étant donné que les parties s'enchaînent vite et que l'on n'a pas besoin de passer un temps infini dans des menus inintéressants. Côté modes de jeu, Cliffy B et ses équipes ont planché sur 5 variations sur les thèmes de la capture de points et d'objectifs : Uplink, Overcharge et Blitzball proposent de capturer un objet pour l'amener à un autre bout de la map, tandis que Occupation et Turf War demandent de camper des positions afin d'engranger un maximum de points. Rien de bien original, même si le gameplay Zero-G et le flow bien tendu du jeu permettent de ne pas trop remarquer les similitudes avec les autres productions du genre. Reste que ces modes sont déjà trop similaires entre eux et que, par conséquent, la lassitude pointe le bout de sa truffe après une poignée d'heures. Pour chaque type de partie, une carte, qu'il faudra d'ailleurs apprendre dard-dard afin de repérer l'emplacement des stations de soin et autres potions. Un savoir qui sera de toute façon acquis relativement rapidement, étant donné la faiblesse du contenu actuel, en espérant que BKS balance du nouveau contenu à un rythme aussi soutenu que le gameplay de leur FPS.
Les aficionados de la collectionite auront toutefois de quoi assouvir leurs bas instincts, avec ce bon vieux système de caisses se débloquant au fur et à mesure de la «progression» du joueur. A l'intérieur, le topo habituel : des skins d'armes, de héros, des tampons et des badges. Pas de quoi se relever la nuit, à part peut-être pour une ou deux tenues épiques méchamment classes et corrigeant parfois les fautes de goût des designs de base, mais nous aurons l'occasion d'y revenir un peu plus tard. Vous l'aurez de toute façon compris par vous-même : si le fond est original et adopte une philosophie hardcore qui fait plaisir, la forme est quant à elle usée jusqu'à la corde. Finalement, LB est un peu le défouloir que l'on lance le temps de quelques parties pour se prendre une bonne décharge d'adrénaline par intraveineuse, avant de passer à quelque chose de plus accrocheur et consistant.
Mozart est là
Niveau design et direction artistique, Lawbreakers se trouve clairement dans la moyenne basse de ce genre de production : les arènes construites de manière symétrique fonctionnent mais ne laissent finalement que peu de place à la fantaisie, si ce n'est dans les phases Zéro-G omniprésentes, et tout ce qui concerne les environnements n'inspire pas franchement davantage, malgré des arrières-plans parfois très jolis. Gros bémol également sur le roster de personnages dont on oubliera la trogne instantanément après avoir quitté le jeu. A trop vouloir aller à l'essentiel et en misant absolument tout sur son gameplay viscéral, Lawbreakers oublie de nous attacher un minimum à l'univers futuriste entourant les équipes des Law et des Breakers : ça ne défrisera certainement pas ceux qui sont uniquement là pour la castagne, la vraie, mais un supplément d'âme aurait pu lui être bénéfique. Enfin, dernier point très important que nous devions absolument aborder dans ce test : le public déjà très restreint observé sur PC depuis sa sortie. A l'heure où ces lignes sont écrites, Steam affiche un pic n'excédant pas les 2000 joueurs actifs, ce qui est très (très) faible. Pour une expérience qui se veut uniquement multijoueur, voilà qui est de bien mauvaise augure.
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Les plus et les moins |
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Gameplay bien nerveux | Direction artistique trop générique | ||||
La gestion de la gravité | On en fait vite le tour | ||||
Mise beaucoup sur le skill | Le jeu en équipe, peu convaincant | ||||
La bande-son | Communauté restreinte |
Testé sur PC