Alors que nous vous dévoilions récemment le projet d'Actvision Blizzard de fermer ses locaux situés à Versailles, les choses ont depuis pris une toute autre ampleur. Trois syndicats français ont en effet lancé un appel à la grève afin de lutter contre cette décision avec des revendications très précises.
De nombreux joueurs et streamers ont choisi de ne pas se connecter sur World of Warcraft aujourd'hui afin de participer à leur façon à cette contestation même s'ils ne peuvent pas se rendre directement à Versailles. Un nouveau coup dur pour Blizzard alors que le PréPatch de l'extension Shadowlands vient tout juste d'être déployé sur les royaumes européens.
Contexte
Les locaux de Blizzard situés à Versailles sont parmi les plus grandes fiertés des joueurs appréciant les franchises créées par ce studio, tout particulièrement pour les francophones, puisqu'il s'agit non seulement de l'une des entreprises les plus prestigieuses dans l'histoire du jeu-vidéo mais aussi et surtout car c'est ce pôle qui a à sa charge la gestion des aspects marketing et communautaires de l'Europe entière chez Blizzard depuis de longues années.
En souhaitant couper ce lien entre la maison-mère à l'origine notamment de World of Warcraft et Diablo, et une partie de leur communauté, les dirigeants d'Activision Blizzard se sont heurtés à la colère des européens qui ne souhaitent pas devenir des "joueurs de seconde zone", au même titre qu'ils ne souhaitent pas voir les passionné(e)s qui les ont accompagné durant des années se retrouver sans l'emploi qu'ils chérissent.
Mais alors que cette annonce venait tout juste d'être dévoilée, Bobby Kottick, président d'Activison Blizzard, s'est vu attaqué directement puisqu'il indiquait en mai dernier souhaiter recruter 2 000 salariés supplémentaires en 2020... Une annonce qui, avec le recul, a été perçue au mieux comme hypocrite, au pire comme une sérieuse provocation par les membres de la communauté européenne qui s'est empressée d'attaquer le dirigeant de la firme en réponse à son tweet à ce sujet.
Grève et revendications
À la grande surprise d'un grand nombre, trois syndicats ont récemment choisi de lancer un appel à la grève aux salariés dont l'emploi est menacé chez Blizzard Entertainment à Versailles. Ce sont la CGT, la SPECIS-UNSA et la CFE-CGC qui sont à l'origine de cette initiative, et la grève est prévue pour le mercredi 14 octobre 2020.
Les revendications des militants sont claires :
- Abandon du projet de fermeture des locaux de Blizzard à Versailles
- Développement de l'activité de Blizzard en France
- Investissement dans la prévention des risques psycho-sociaux
Celles-ci sont accompagnées (dans le communiqué ci-dessus) d'explications précises de la situation des salariés de Blizzard en France depuis plusieurs années.
Pour résumer, des centaines de postes sont déjà ciblés depuis plus de deux ans par Activision Blizzard, mais jamais ces ruptures de contrat n'ont pu voir le jour grâce à des recours en justice dès l'annonce des plans de restructurations d'Activision. Étant donné que le milieu du jeu-vidéo est un secteur très fermé, et davantage depuis la crise de la Covid-19, il est inconcevable pour ces syndicats de laisser des salariés se retrouver sans emploi.
Avec cette volonté acharnée de vouloir mettre un terme à l'existence de ses locaux en France, la direction d'Activision Blizzard aurait ainsi aggravé les risques psycho-sociaux au sein de ceux-ci, à tel point que l'inspection du travail et le CSE ont déclenché cette année une expertise et un droit d'alerte.
Certains joueurs et membres de la communauté de World of Warcraft ont d'ores et déjà choisi de relayer cet appel à la grève, et même parfois d'y participer, y compris outre-atlantique, afin que cette situation grave prenne fin une fois pour toutes. Pour les joueurs et la communauté européenne, mais aussi et surtout pour les hommes et femmes passionné(e)s sur le point de perdre leur emploi et se retrouver dans une situation potentiellement instable que l'on ne peut souhaiter à qui que ce soit.
Les locaux d'Activision Blizzard présents à Versailles devraient, selon certaines sources anonymes, fermer prochainement de manière définitive, mettant un terme à de longues années de présence du géant du jeu vidéo sur le territoire français.
